Rencontre pleine d’humour avec Pascal Grégoire !
Rencontre 100% humour avec Pascal Grégoire, actuellement à l’affiche au Théâtre Des Feux De La Rampe dans l’excellente pièce La Guerre Des Sexes qu’il a également écrite, l’auteur et comédien possède un humour corrosif qui fait toujours mouche et il nous réserve encore de bons projets à venir !
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Pascal Grégoire mais on me connaît également sous le nom de Skalp, j’ai gardé ce pseudo quand j’ai commencé mon one man show comme un témoignage d’affection envers mes amis qui m’appellent ainsi depuis très longtemps.
Pascal Grégoire reste dans les codes du théâtre dirons-nous alors Skalp c’est pour le One, mais les deux sont le même homme !
Quel a été ton parcours professionnel ?
J’ai commencé le théâtre il y a dix ans, , j’ai étudié durant 3 années au cours Viriot, j’avais déjà l’ambition de me produire en One Man Show.
Je suivais les cours en journée et le soir j’étais DJ.
Etre DJ, c’est un peu comme pour les footballeurs, à 35 ans il faut savoir arrêter et trouver une reconversion, j’avais anticipé cette échéance et en parallèle j’avais entrepris un travail d’écriture qui a été long et laborieux.
En 2005, j’ai joué mon premier One Man Show au Théâtre Galabru, puis j’ai posé mes valises durant 3 ans au Café Théâtre La Providence et durant 1 an au Petit Gymnase, j’ai même joué dans un cinéma porno qui pour l’occasion a été rebaptisé Le Petit Beverley, j’y donnait des représentations tous les vendredis et samedis.
J’en profite pour remercier encore Maurice !
Il y a très peu de lieux dans Paris qui permettent du 50/50 en terme de production, dans 90% des cas c’est de la location, il faut donc s’attendre à perdre de l’argent pendant quelques années. Il faut envisager un début de carrière dans le milieu artistique comme le lancement d’une entreprise, c’est également un investissement psychologique important en plus du côté financier.
Je dirais qu’un projet artistique met à peu près 10 ans à se concrétiser, il faut donc avoir un mental solide.
Le milieu du One est un petit milieu sur Paris, nous étions environ une cinquantaine lorsque j’ai commencé, environ une dizaine s’en sont sorti avec des projets qui tiennent le haut de l’affiche, encore une dizaine s’accroche, et les autres ont abandonné.
Au final, c’est le public qui choisit.
Après 5 années de One, j’ai pris une année sabbatique et j’ai commencé l’écriture de la pièce La Guerre Des Sexes.
Comment est née La Guerre Des Sexes ?
C’est un projet qui m’a pris 1 an, ça a été un vrai déclic pour moi !
J’ai compris assez rapidement que dans ce milieu il ne faut compter que sur soi-même et être des self made men !
Mon objectif était de faire une pièce avec 2 personnages, écrite comme un One Man, je voulais qu’il y ait de l’interaction avec le public, qu’elle soit jouée face au public et que ça punchline à mort. Cela a donné naissance à ce que j’appelle aujourd’hui un « one boulevard show ».
Il y a eu environ 6 mois d’écriture, puis beaucoup de rencontre et des auditions.
C’est une pièce que j’ai écrite et que je voulais moi-même mettre en scène.
Pierre Landry qui est un ami m’a proposé de faire une mise en scène par miroir et de trouver un comédien qui corresponde à mes envies.
La Guerre Des Sexes a commencé à être jouée au Théâtre D’Edgar avec Jo Brami et Aurélie Noblesse.
Depuis, la pièce s’est jouée à Paris, Lyon, Bordeaux, Lille, Toulouse, Nice, Genève en programmation continue, et a été vue par à peu près 300 000 spectateurs. Mais ma plus grande fierté est que nous sommes toujours dans le Top10 des avis et critiques Billetreduc.
Le vrai succès de cette pièce, on le doit au public et au bouche à oreille.
La pièce connaît un vrai plébiscite, t’attendais-tu à un tel succès ?
Nous avons eu la chance d’arriver au bon endroit et au bon moment, avec une proposition qui n’existait pas à l’époque. La pièce a fonctionné quasiment tout de suite.
Il y avait 1 chance sur 10 que ce projet émerge au milieu des 400 spectacles joués sur Paris.
Nous y avons mis beaucoup d’énergie et nous avons tout fait pour que cela fonctionne !
Il y a toujours une part qui ne t’appartient pas, c’est le choix du public.
Nous avons certainement répondu à une attente, peut-être avec un tout petit peu de talent.
Tu prépares un nouveau spectacle à la rentrée, peux-tu nous le présenter ?
C’est un retour aux sources, toujours dans la logique du self made man. Aujourd’hui je peux produire mon One Man Show avec des moyens que je n’avais pas à l’époque. C’est aussi une manière de boucler la boucle et de ne pas m’endormir sur mes lauriers.
Je reprends ce spectacle mais avec un gros travail de réécriture, j’ai revu la moitié du spectacle.
Les gens qui m’entoure disent que je suis un chirurgien de la vanne car je suis constamment entrain d’écrire !
Tu te revendiques comme le précurseur de l’humour no limit mais te permets-tu vraiment tout sur scène ?
Le no limit, c’est un humour ultra décomplexé, sans tabou ni concession et à connotation sexuelle qui a pour but d’enrayer la connerie humaine par le rire.
En fait ce sont les internautes qui m’ont fourni ces éléments.
Sur scène, je ne m’interdis rien, on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui.
Je pars du principe que les gens sont responsables, en venant voir mon spectacle, ils savent à quoi s’attendre.
Il n’y a jamais de méchanceté dans mon humour même si je vais très loin, et il y a toujours de la complicité.
Est-ce que le théâtre dit « classique » te tenterais également ou est-ce que pour toi c’est l’humour toujours ?
Le « classique » n’est pas ma tasse de thé mais je suis quelqu’un de très curieux et j’ai découvert plein d’univers grâce à cette curiosité.
Je me sens très à l’aise dans l’humour et c’est vraiment là où je prends le plus de plaisir ; monter sur scène, c’est donner et prendre du plaisir pour moi.
Je me tournerais plus vers le cinéma, je viens de tourner une webserie qui s’intitule Glucose, c’est quelque chose de totalement barré dans lequel je joues un dealer de sucettes.
Quels sont les humoristes qui t’ont donné envie de faire ce métier ?
Le tout premier qui m’a fait rire c’est Jerry Lewis, il avait des mimiques extraordinaires, une ingéniosité dans les gags, et une énergie incroyable !
Pour moi, mon premier humoriste a été Coluche, j’ai grandi avec ses 33 tours, j’adorais ses sketchs, c’est quelqu’un qui allait très loin dans la transgression et la provoc.
De nos jours, on a reculé au niveau de l’humour, on ne rigole plus sur autant de sujets qu’il y a 20 ans, il y a une sorte de pudibonderie. Heureusement que le web casse un peu cette barrière des médias, le web est un outil de liberté qui n’est pas encore contrôlé.
Moi, je prends mon bâton de pèlerin en disant que l’on peut rire de tout, qu’il faut avoir une ouverture d’esprit et que les humoristes doivent faire vibrer une petite corde sensible pour déclencher le rire chez le public, et si en plus on peut faire bouger un peu les choses.
Dans les humoristes qui m’ont fait rire par la suite, il y a eu Michel Muller et Dieudonné avant qu’il ne parte en vrille.
Parlons musique, tu as été DJ, quel est ton son indémodable ?
Sans hésitation, la Funk, c’est une musique festive, je pense notamment à des groupes comme Earth Wind & Fire ou Chic ; quand j’étais DJ, je me prévoyais toujours un set en discothèque vers 3h30 pour mon plaisir personnel.
La Funk est une musique universelle, que ce soit en France ou à l’étranger.
J’aime beaucoup aussi la musique des années 80 et 90 ! En fait j’aime la musique festive.
Quels sont tes projets ?
La Guerre Des Sexes continue à Paris jusque fin décembre au Théâtre Des Feux De La Rampe mais aussi à Lyon et à Bordeaux.
J’ai 2 pièces en cours d’écriture et mon One Man Show qui sera ma priorité à la rentrée.
Mes 2 prochaines pièces sont totalement différentes, il y en a une qui est très Girl Power, la deuxième sera plus dans l’esprit de La Guerre Des Sexes.
Quel serait ton mot de la fin ?
Ne mets pas les nuages de demain sur le soleil d’aujourd’hui, c’est un proverbe chinois.
On est toujours dans la course, alors que justement je pense qu’il faut profiter de l’instant présent, des petites pépites de la vie, c’est un peu ma philosophie dans la vie.
Si tu arrives à le faire dans la vie avec les gens que tu aimes, c’est déjà énorme !