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Rencontre avec Marie Sigal afin d’en apprendre plus sur son sublime nouvel EP !

Publié le par Steph Musicnation

(c)Lionel Pesque

(c)Lionel Pesque

« The Nature Of » paru en 2014 était interprété en anglais, pourquoi es-tu revenue au français sur « Les Géraniums » ?

Il y a plusieurs raisons et tout d’abord, le plaisir de ma langue que j’ai bizarrement retrouvé aux USA. J’avais gagné une bourse pour répéter et composer là-bas dans un centre de résidence avec plein d’artistes Américains,  j’y vivais mon American Dream et c’est aux États-Unis que j’ai commencé à écouter du français ; chose que je faisais bien avant mais que  j’avais arrêté car j’étais beaucoup plus sur de la Pop Anglo-saxonne. Durant mon séjour aux USA, j’ai écouté notamment Bashung, Brigitte Fontaine, Christine And The Queens, Stromae, Les Rita Mitsouko et Feu ! Chatterton que j’ai découvert là-bas. Un album en anglais est prêt mais j’ai décidé de le laisser de côté dans l’avion et je me suis dit qu’il fallait absolument que je retravaille le français.

Quelles ont été tes envies musicales sur ce nouveau disque par rapport au précédent ?

Le français qui a été une grosse révolution pour moi car j’ai vraiment travaillé ma langue dans l’écriture cette fois-ci. J’avais envie de me frotter à une instrumentation que je ne connaissais pas bien alors que c’est la plus classique à savoir le basse-guitare-batterie et claviers. C’était un gros challenge pour moi car je viens du classique ; j’ai souvent travaillé avec des cordes, des percussions et j’ai même eu des projets avec de la cithare Chinoise ou des machines électroniques.

Quelle symbolique ont les géraniums pour toi ?

Tout le monde me le demande mais je ne sais pas (rires) et je trouve cela génial car les gens se demandent à quoi cela correspond. C’est une image poétique. Cette plante n’est pas rare et elle n’est pas forcément belle mais justement, qu’est-ce que l’on peut y mettre. C’est une plante de tous les jours et dans les choses de tous les jours, il y a aussi beaucoup de poésie, de douceur, de tendresse et de tristesse parfois.

(c)Lionel Pesque

(c)Lionel Pesque

De quoi parles-tu sur ton nouveau pas discographique ?

« Les Géraniums » et « Le Bât Blesse » sont plutôt des histoires d’amour. J’y parle de solitude, de choses pas très gaies comme on peut le voir dans le clip de ce second extrait de l’EP et de pulsions agressives que l’on peut avoir dans une relation humaine en général. « Wagon-lit » est une chanson sur le voyage et elle est plus tournée sur l’enfance. Je ne suis pas maman mais il y a peut-être ce désir de l’être un jour et je me suis projetée dans cette chanson dans laquelle je parle à un enfant dans un train. « Beauté » parle des attentats et de comment la beauté peut sauver les choses et le monde. J’ai écrit cette chanson à partir de la BD de Catherine Meurisse qui a échappé aux attentats de Charlie Hebdo mais qui a vu tous ses amis disparaitre.

Comment décrirais-tu l’univers de cet EP ?

C’est un univers féminin et je dois dire que cela a été une grosse prise de conscience pour moi car je ne pensais pas avoir des problématiques aussi féminines mais j’interroge quand même le masculin dans le féminin. Par la langue, cet univers est également poétique et je pense qu’il y a un son qui est assez luxurieux. En rentrant un peu plus dans la musique, il y a eu une recherche entre acoustique et synthétique.

Quel serait le décor idéal pour représenter ce disque ?

Chaque chanson a son paysage et je pense que ce sont les auditeurs qui vont projeter des choses en écoutant ce disque. Je crois que c’est une musique plutôt chill qui demande de l’attention et de l’écoute. Le décor idéal serait un paysage assez calme, pas dans la rue en pleine tourmente, dans son salon, en faisant l’amour…

(c)Lionel Pesque

(c)Lionel Pesque

Deux beaux clips illustrant « Les Géraniums » et « Le Bât Blesse » sont déjà disponibles, peux-tu nous en dire plus sur ces deux tournages ?

Cela a été épique. Il faut savoir que nous sommes une petite production avec peu de moyens mais beaucoup d’envies. Il y a eu beaucoup de système débrouille mais dans le bon sens du terme car il y a eu une grosse cohésion d’équipe. J’ai travaillé avec Jérôme Walter Guegen qui est parisien à la base mais qui est parti vivre à Madrid et toute son équipe Espagnole. J’en suis ravie car j’ai des origines Espagnoles. Nous sommes partis filmer « Les Géraniums » au Portugal et « Le Bât Blesse » en Espagne. Cela a été très intense car nous avions peu de temps mais nous avons eu un accueil formidable à chaque fois que ce soit pour la piscine au Portugal ou pour le parc en Andalousie. Nous avons beaucoup travaillé en amont avec Jérôme sur « Les Géraniums » mais je lui ai donné beaucoup plus carte blanche pour « Le Bât Blesse ». J’ai été étonnée de voir ses propositions et parfois même de les découvrir le jour du tournage ; j’ai notamment appris que j’allais tuer quelqu’un au moment de filmer. Il y a eu plein de surprises et plein d’amour car cette équipe est vraiment géniale. Ce que j’aime avec Jérôme, c’est qu’il rajoute de la poésie à la poésie, ce n’est pas une simple illustration et j’apprécie beaucoup cela car j’aime les clips qui m’amènent ailleurs. J’ai mes images, mes propres références mais ensuite, Jérôme divague, il propose une autre lecture et c’est super riche.

Aimerais-tu pousser l’expérience au cinéma ou au théâtre ?

C’est marrant car on me le dit beaucoup. J’ai travaillé avec le théâtre en tant que musicienne et également avec la danse contemporaine mais je ne pensais pas du tout avoir ce gout-là et surtout, ça me faisait peur car chanter et dire des mots, c’est vraiment autre chose mais j’ai pris un malin plaisir à jouer sur ces deux tournages et encore plus sur celui de la chanson « Le Bât Blesse » car j’incarnais un vrai personnage qui était une surprise. Nous voulions une femme forte et de la terre ; et c’est même moi qui l’avais demandé ; qui passait d’un statut de soumission à une libération. Pour tout dire, après ces expériences, j’ai pensé faire des formations d’acting. Donc, oui, je crois que ça peut m’intéresser !

« Les Géraniums » est ton troisième EP en 8 ans, ne souhaiterais-tu pas maintenant développer le propos sur un format long ?

 Bien sûr ! Le format long est presque prêt. J’ai les compositions mais il faut encore travailler quelques  arrangements. J’ai crée toutes ces nouvelles chansons en pensant à l’album et j’ai décidé de sortir cet EP afin de faire une première proposition notamment pour les professionnels. Il y aura une campagne de crowdfunding pour le prochain mais l’équipe artistique, les musiciens, le réalisateur et les compositions sont là donc évidement que l’album sortira.

(c)Lionel Pesque

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Plusieurs dates sont déjà prévues, dirais-tu que c’est sur scène que ton projet musical éclot totalement ?

Complètement ! C’est l’endroit où je m’éclate et je fais tout cela pour être sur scène ; c’est évident. D’ailleurs, c’est ce que j’ai aimé sur le tournage des clips, car même si nous ne sommes pas sur le live, au moment où l’on dit action, on se dit que l’on n’a qu’une prise et c’est aussi cela le live. C’est un moment de présence où l’on doit être prêt et investi à 300%. J’aime l’échange avec le public et en live, il y a un aspect plus Rock et rauque en live car il y a plus d’énergie que sur les disques en général.

Quels sont tes prochains projets ?

Le clip de « Beauté » arrivera en novembre, il sera très différent des deux autres mais très fort également. Nous avons le projet de mettre en images « Wagon-lit » et le remix de « Beauté » ; tout est une question de financement. J’ai de plus en plus envie de laisser de la place au co-réalisateur de l’EP pour l’album à venir. J’ai également des projets avec la compagnie de danse Paracosm qui se trouve dans le Sud-ouest. Nous allons continuer le spectacle Shadow Sisters qui traite de la féminité et de l’œuvre de la sculptrice Louise Bourgeois. De novembre à avril, je vais être prise par la création d’un nouveau spectacle et j’adore cela. Par ailleurs, j’ai des propositions de musiques pour des documentaires et des courts-métrages. J’ai très envie de continuer le spectacle vivant, d’être musicienne au service des autres et de lier la musique à l’image et à l’art en général.

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