Retrouvailles avec SiAu à l’occasion de la sortie de son nouvel EP !

Quelles ont été les retombées d’« A La Lueur » sorti en juin dernier ?

Je suis content car ce disque a eu un bel accueil au niveau de la presse. « A La Lueur » a notamment été chroniqué dans Libé, à la télévision sur France Culture dans l’émission La Grande Table D’Eté et beaucoup de webzines ont écrit sur cet EP qui m’a permis de faire pas mal de dates. Par ailleurs, j’ai pu bénéficier d’un accompagnement grâce au Chantier des Francos et j’ai gagné des prix dont le Pic d’Argent et plus récemment le Prix Georges Moustaki.

Chose assez rare en France, ton EP est ressorti en version remixée à l’automne, peux-tu nous en dire plus sur ton envie de proposer des versions alternatives ?

J’adore faire des propositions annexes entre deux disques. Des remixes, c’est assez classique mais je pense aller plus loin pour d’autres disques en proposant des versions au piano ou des versions vraiment alternatives. Dans cette période d’entre deux disques, j’ai proposé à des artistes que j’aime bien de faire des remixes et de s’approprier totalement mes chansons. J’ai vraiment laissé carte blanche aux remixeurs.

Comment expliquerais-tu qu’« Hypnotisé » voit si vite le jour par rapport à ton précédent EP ?

Je pense que cela vient de l’envie d’être toujours présent et actif. Ça me démangeait de retourner en studio afin de faire des titres encore plus personnels et d’affirmer quelque chose de plus électronique également. Je suis content d’avoir fait ce premier EP mais j’avais la sensation que je cherchais encore ma direction. Sur « A La Lueur », il y avait des titres très planants, très personnels, profonds alors que d’autres étaient plus Pop et un peu plus dans un entre deux. Pour mon nouveau disque, j’ai voulu proposer quelque chose sans compromis. Comme j’écoute beaucoup de Pop, je ne pense pas faire quelque chose d’avant-gardiste, ma musique reste assez accessible tout en ne cherchant pas à coller à un format. Je me suis détaché de certains codes afin de faire simplement ce que j’avais envie de faire.

Est-il dans la continuité de ton précédent disque ?

C’est en partie la continuité de mon premier EP. Avec le temps qui est passé, certains titres m’ont plus tenu à cœur que d’autres même si je les assume tous. J’ai eu la sensation que certains morceaux de mon premier EP donnaient plus la direction de là où je voulais aller par la suite. Je pense notamment à « De L’Inconnu ». Sur « A La Lueur », il y avait cinq titres qui pouvaient indiquer autant de directions possibles. Sur mon deuxième EP, j’en ai pris une qui est plus affirmée.

Quelle en est l’atmosphère ?

J’ai déménagé à Paris, ça peut être un petit détail mais ça n’en est pas un car je trouve que dans la musique que l’on fait, l’environnement a un impact énorme. Mon arrivée à Paris m’a étrangement donné envie de beaucoup plus de synthétique et d’électronique dans ma musique. Il y a quelque chose de plus citadin. Même dans les textes, j’ai utilisé des mots un peu plus bruts.

De quoi parlent tes trois nouvelles chansons ?

Ces chansons tournent pas mal autour de la ville, de la vitesse, du monde virtuel et de l’idée de vouloir s’échapper par moment d’un monde où il y a quelque chose de très instantané par rapport aux réseaux sociaux. La question du bien-être en ville se pose ainsi que la recherche d’une quiétude dans un paysage qui grouille.

Des mises en images sont-elles prévues ?

Tout à fait ; nous sommes en pleine préparation du clip d’« Hypnotisé » qui verra le jour début mai.

Peux-tu nous en dire plus sur le Prix George Moustaki que tu as remporté récemment ?

Je suis très content d’avoir eu ce prix et très honnêtement, je ne m’attendais pas du tout à l’avoir. Je pensais à tort que ce prix était très chanson dans le sens assez traditionnel du terme. Je me suis inscrit mais je ne pensais pas coller. Beaucoup des précédents lauréats étaient dans une veine chanson française assez traditionnelle à l’exception de Robi qui était plus Pop-électronique. Au-delà de gagner ou non, c’est un super prix qui permet de faire écouter sa musique à beaucoup de professionnels. Grâce au Prix George Moustaki, j’ai deux dates à un festival à Albi au mois de juillet.

As-tu déjà reçu des demandes de collaborations ou aurais-tu des envies aussi bien dans l’écriture qu’en termes de duos ?

Je reçois des demandes de collaborations car je fais de la production à côté de mon projet musical en tant que SiAu mais pour d’autres artistes. Par mon travail annexe, je reçois des demandes mais en tant que producteur et/ou arrangeur. En ce qui concerne SiAu, je réfléchis à des duos…ils sont en train de murir…En ce moment, j’écoute beaucoup Infinite Bisous qui a travaillé sur le dernier album de Flavien Berger alors pourquoi ne pas lui proposer de faire quelque chose ensemble un jour ! J’ai l’impression que les duos se font beaucoup par des rencontres directes afin d’en parler de vive voix plutôt que de contacter son fantasme par Facebook.

La composition d’une Bande originale pour un film t’intéresserait-elle ?

Oui, carrément ! C’est encore un autre domaine mais la musique à l’image m’intéresse beaucoup. Je n’en fais pas du tout et je ne suis pas dans le game mais ça me plairait d’en faire.

Pour reprendre le titre de ton nouvel EP, par quoi as-tu été hypnotisé dernièrement ?

Elle est bien cette question ! J’avoue que je me suis laissé hypnotiser volontairement par la fête, les rencontres et les nuits qui ne finissent pas trop pendant un certain temps après une rupture amoureuse qui m’a fait réfléchir à pas mal de choses et qui m’a redonné aussi envie de sortir et d’être plus sociable qu’avant.