Rencontre à l'Hôtel Costes avec la chanteuse Tanis qui vous présente son EP « Blackout » !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Tanis, je suis musicienne, chanteuse et interprète. Mes origines sont Françaises et Chinoises et actuellement, je vis à New-York où je termine mes études de musique.

Tu es une artiste complète et une citoyenne du monde. Peux-tu développer pour nous ces deux termes ?

Sur cet EP que j’ai produit, je joue mes morceaux dont j’ai également écrit les textes et bien sûr, c’est moi qui interprète toutes les chansons. Cet EP est fait par moi à 100%. J’aime bien m’exprimer totalement et cela va dans le sens du terme artiste complète et cela se retrouve même dans les vidéos, j’ai vraiment travaillé côte à côte avec les réalisateurs car pour moi, il est très important de bien exprimer le message contenu dans la chanson. En ce qui concerne le terme citoyenne du monde, je l’expliquerais par le fait que mon père n’aime pas rester dans le même lieu très longtemps donc depuis mon plus jeune âge, je l’ai suivi de Paris aux Bahamas, en passant par Londres, Pékin, New-York, à Lausanne, à Genève…J’ai pu découvrir ainsi le monde et je dois avouer que j’adore voyager. J’ai pu découvrir de nouvelles cultures, les comprendre et les intégrer dans la mienne.

Quelle est l’histoire de ton titre « Losing My Mind » ?

Quand j’avais 12 ans, je vivais à Pékin et j’ai acheté ma première petite caméra. Je vivais près d’un petit orphelinat qui était gérée par ma voisine mais qui n’était pas supporté par le gouvernement. Les orphelins vivant dans ce lieu venaient de toutes les provinces et ils avaient de lourdes maladies nécessitant des opérations et l’argent manquait. Je suis allé là-bas pour aider, j’ai pris des photos des enfants afin de faire des petites brochures pour tenter de les soutenir. Je savais que j’allais quitter la Chine l’année suivante et j’ai commencé à faire un peu de recherche sur les minorités Chinoises et j’ai découvert la minorité Shui. Je suis allé à leur rencontre, j’ai pris des photos de leurs coutumes et j’ai créé un petit livre pour supporter l’orphelinat. Je l’ai fait en particulier pour un bébé qui venait d’arriver à l’orphelinat, ce petit enfant avait un gros problème cardiaque et il avait besoin d’un nouveau cœur mais il a attrapé un petit rhume et il en est mort avant que je ne puisse l’aider. A 12 ans, cela m’a beaucoup choqué et j’ai eu beaucoup de peine. J’en ai tiré l’enseignement que l’on ne doit jamais attendre pour faire quelque chose car le temps peut venir à manquer. J’ai continué à venir en aide à l’orphelinat mais aussi à l’association Wadah en Indonésie. A travers tous les projets que je défendais, je me suis confrontée à la peine dans le monde et j’ai pris conscience de la chance que j’avais de grandir dans un monde protégé avec des parents aimants. Je voulais tout simplement avec « Losing My Mind » apporter une présence et rappeler aux gens que les choses ne sont pas parfaites et que le monde est en train de souffrir beaucoup. Je voulais juste faire ouvrir les yeux aux gens et dire que si chacun faisait un petit effort, le monde irait mieux.

Quelles seraient les solutions selon toi ?

C’est toujours difficile de définir des solutions, ce n’est jamais simple et je ne dis pas qu’il y a une solution non plus. Je dirais juste que quand on veut faire quelque chose de très grand, cela devient très rapidement très lourd et on ne peut plus le faire mais si tout le monde individuellement essayait de faire quelque chose, peut-être qu’il y aura un mieux. J’ai lu que si tout le monde devenait végétarien, cela sauverait environ 8 millions de vie. Des petits efforts avec le plastique, manger moins de viande, faire attention à notre monde car nous en avons qu’un, peut-être que cela ferait un changement plus grand.

« Blackout » ton EP arrive bientôt. Peux-tu nous le présenter ?

« Blackout » arrivera à la rentrée. Un nouveau single sortira cet été. Sur cet EP, on retrouve un choix de cinq chansons qui sont très proches de mon cœur. Chaque chanson s’inspire d’un aspect et d’un moment de ma vie même si j’ai élargi les histoires. J’espère que les personnes qui écouteront ces chansons ressentirons les mêmes émotions que moi j’ai ressenti. Cet EP est un peu le résumé de l’histoire de ma vie ces trois dernières années.

Peux-tu nous raconter ta rencontre avec Ennio Morricone ?

C’était à Pékin où il était venu faire un concert. Mon père qui est un grand fan de musique m’a offert ce concert. Je ne connaissais pas l’œuvre d’Ennio Morricone mais j’aimais beaucoup par exemple la musique de Hans Zimmer. Ce fut un très beau concert avec un orchestre et des chœurs. Si je fermais les yeux durant ce concert, cela me donnait un visuel des films. J’ai trouvé cela tellement beau que cela m’a poussé à faire des musiques de films et pas seulement des chansons.

Tu n’évoluerais pas dans la musique, quelle voie aurais-tu pu embrasser ?

A l’école, j’étais nageuse compétitive et quand je suis allé vivre aux Bahamas, je me suis dirigée vers la plongée sous-marine et je suis monitrice de plongée maintenant. Si je ne faisais pas de la musique, je pense que je vivrais ma vie sous l’eau et je serais photographe sous-marin. J’ai découvert que le monde du silence sous l’eau était vraiment un autre monde, j’ai nagé avec des requins et des raies, je trouve cela incroyable et je pense que je pourrais vraiment faire cela si je n’évoluais pas dans la musique.

Travailles-tu déjà à la suite de « Blackout » ?

Oui, je travaille déjà sur un autre album. Je travaille avec un producteur à New-York et je suis très excitée parce qu’il y a cette fois ci une collaboration avec quelqu’un d’autre et cela ne sera pas que moi à 100%. J’espère pouvoir trouver un joli mélange entre mon côté artistique et celui du producteur.

Tu écris en Anglais et en Français. Tes titres seront-ils interprétés également dans d’autres langues ?

Je parle aussi Mandarin et très mal Italien (rires). Je dirais que je suis bilingue, je parle Français avec mon père et Anglais avec ma mère et mon frère et du coup, je pense dans les deux langues. Sur cet EP, je chante dans les deux langues car les textes me sont venus dans ces langues, ce n’était pas un choix. J’espère pouvoir faire des chansons en Chinois mais comme ce n’est pas ma langue maternelle, cela est moins naturel mais cela m’intéresse d’autant plus que ma mère est Chinoise.

Quels sont tes prochains projets ?

J’en ai plusieurs ! Je travaille sur mon LP et je collabore avec The Gipsy's sur leur nouvel album. Je travaille également sur une exposition qui mêlerait musique et photos et j’espère la faire cette année si j’ai assez de temps.