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Rencontre avec Humble Humans au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son projet musical !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Simon Desrochers

(c) Simon Desrochers

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle Jonathan et mon nom de scène depuis 2018 est Humble Humans. Je suis né en France mais j’ai grandi à Maurice ; mon père est Français et ma mère est Mauricienne. Après le bac, j’ai passé 15 ans à Singapour pour les études et ensuite pour le travail. Je suis auteur-compositeur-interprète, arrangeur et producteur ; mon instrument principal est la voix mais je joue un peu de guitare et de piano. En 2021, j’ai rencontré un producteur-arrangeur-multi instrumentiste, Jean-Luc Pagni, avec qui je bosse depuis et il a participé à des arrangements sur mes quatre premiers singles, sortis l’année dernière, et des morceaux qui sortiront en avril.

Peux-tu nous en dire plus sur ton nom de scène ? Le S à Humans pourrait laisser entendre que tu n’es pas seul dans ce projet ?

Mon vrai nom passait bien à Singapour mais j’ai essayé d’en trouver un autre pour la France. Humble Humans, tout simplement car c’est ce que nous devrions tous être, je pense. J’ai choisi de mettre un S à Humans car même si c’est moi qui porte le projet, je souhaite pouvoir travailler ponctuellement ou sur certaines périodes de temps avec des collaborateurs/arrangeurs/musiciens afin de faire vivre le projet. C’est une sorte de collectif.

Avant d’aborder tes récents singles, peux-tu nous parler du projet instrumental « Et Chaque Nuit » ?

Je suis rentré en France il y a trois et « Et Chaque Nuit » a été mon premier projet musical. C’est la B.O que j’ai créée pour un court-métrage animé sorti en 2020. Rutile, ma cousine scénariste, travaillait à l’époque avec une animatrice-réalisatrice, Julie Robert, sur ce projet et elles cherchaient une personne pour en composer la musique. Je suis sensible aux B.O. et c’est quelque chose qui m’a toujours énormément intéressé. Nous nous sommes rencontrés, nous avons discuté, le projet m’a plu et ce que je leur ai présenté également.

(c) Simon Desrochers

(c) Simon Desrochers

Comment nous décrirais-tu ton univers ?

Je me considère un peu comme un conteur ou comme un troubadour moderne car chacune de mes chansons est portée par l’histoire contenue dans le texte et cela vient de ma manière d’écrire. J’essaie de faire une musique qui soit colorée au niveau des arrangements ; elle est plutôt douce et positive même si parfois elle peut être un peu mélancolique et nostalgique. 

Pourquoi as-tu fait le choix du français sur « Envoie Valser » alors que tes autres chansons sont en anglais ?

C’est vrai que j’écris presque exclusivement en anglais. « Envoie Valser » datait d’une dizaine d’années quand je l’ai ressortie. J’ai fait écouter cette chanson parmi d’autres à mon copain et il a particulièrement apprécié celle-ci. Je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire revivre dans cette chanson ; je me suis replongé dedans en la remettant à jour. Le français est venu de lui-même quand je l’ai écrite. Je trouve que c’est une langue qui est plus difficile à travailler en musique. Pour moi, l’anglais est un peu comme de la pâte à modeler, c’est extrêmement malléable alors que le français, c’est plus comme des briques de Lego : les formes sont là, on peut les imbriquer comme on veut mais la base est quand même faite de pièces qui ont une certaine forme. « Envoie Valser » a été un premier essai. J’ai envie d’écrire plus en français et je pense le faire dans les années qui viennent.

Vois-tu ce titre comme un hymne à la tolérance ?

Oui, c’est un hymne à la tolérance mais également une lettre d’amour, une invitation à faire son coming-out et à vivre librement sans se cacher. C’est ce que nous avons voulu montrer dans le clip animé pour lequel j’ai de nouveau collaboré avec Julie Robert (en tandem avec Juliette Peuportier) mais cette fois-ci, ça s’est fait dans l’autre sens ; c’est moi qui lui ai amené le projet en lui demandant d’en faire une interprétation visuelle.

(c) Simon Desrochers

(c) Simon Desrochers

De quoi parle ton dernier titre intitulé « Recipe for Disaster » ?

Cette chanson parle un peu de toutes les erreurs que j’ai pu faire dans mes relations avant de me dire qu’il fallait que je sois 100% moi-même...

Quels seraient les ingrédients principaux de cette recette pour un désastre ?

Dans cette chanson, j’ai pris des exemples très concrets d’objets ou de situations par rapport à trois relations que j’ai eues mais la vraie recette pour un désastre, c’est la pression de la société, l’image qu’elle peut nous renvoyer de nous-mêmes en tant que personnes queers et qui peut nous faire douter de la validité de nos sentiments, de notre valeur mais aussi remettre en question nos corps. Ce n’est pas forcément quelque chose qui transparaît dans « Recipe For Disaster » mais c’est ce que j’avais en tête quand j’ai écrit ce titre.

Tu as déjà quatre singles à ton actif. Vas-tu continuer à enchaîner les titres ou envisages-tu un format court ou long dans les prochains mois ?

Un EP est prévu pour le mois d’avril. Sur celui-ci, il y aura les singles déjà sortis mais également des versions alternatives sur lesquelles j’ai travaillé avec mon collaborateur Jean-Luc Pagni. Du fait de la situation sanitaire actuelle, plein de choses sont lancées et doivent s’arrêter, c’est une période compliquée et, pour ma part, j’ai préféré profiter du chaos général pour essayer plein de choses différentes et cela va s’entendre sur l’EP. Les versions alternatives seront très différentes des originales. Par ailleurs, j’ai un coffret de chansons qui ne demandent qu’à être enregistrées pour un album d’ici la fin de l’année ou début 2023.

(c) Sofie Melin

(c) Sofie Melin

Qui peuple ta culture musicale ?

Björk, que j’apprécie énormément pour sa capacité à passer d’un univers à un autre au fil de ses albums, Kate Bush, Tori Amos, qui a réussi à créer des univers très éclectiques avec le piano au cœur de sa musique, Alanis Morissette, KT Tunstall, Travis, Sufjan Stevens, Villagers, Lisa Hannigan, Kishi Bashi, et côté jazz, Ella Fitzgerald, Nina Simone, Billie Holiday...

Qu’aimerais-tu transmettre au public avec Humble Humans ?

J’écris des chansons qui viennent du cœur ; j’ai des choses à dire et à dénoncer. J’essaie d’écrire aussi des chansons un peu plus joyeuses. J’espère que les gens s’y retrouveront d’une manière ou d’une autre même si nous sommes tous différents. J’espère que ma musique peut faire du bien et aider les auditeurs à comprendre les gens qui les entourent mais aussi eux-mêmes.

Rencontre avec Humble Humans au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son projet musical !
https://www.facebook.com/wearehumblehumans
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