Rencontre avec Club Célest au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de son premier EP !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteure, compositrice, interprète et en partie productrice de mes morceaux. Je fais de la Pop alternative avec mon projet Club Célest dans lequel je mélange des influences Soul, Jazz, Nu Disco, Synthpop et des sons un peu Lo Fi. Je joue du synthé, du microKORG, de l’omni KORG ; de tout ce qui peut se rapporter un peu à un instrument jouet car c’est le côté fun/ludique de la musique que j’aime. A côté de cela, je coréalise mes clips et je m’occupe de toute la DA moi-même depuis le début.

Club Célest est-il un personnage ? Un lieu dans lequel tu accueilles les auditeurs ? Un alter ego ?

Club Célest est un personnage que j’essaie de mettre en scène de manière différente à chaque fois selon les morceaux, les clips et l’atmosphère du chant. En ce qui concerne le nom Club Célest, j’ai voulu associer le club à un prénom qui est aussi un adjectif car je ne voulais pas incarner qu’un prénom comme c’est la mode en ce moment dans la vibe rnbisante. Comme tu le dis à juste titre, je voulais incarner un lieu où j’invite les gens à me rejoindre sur scène afin de participer et être tout simplement  un troisième poumon pour ce projet.

Peux-tu expliciter le titre de ton premier EP notamment la façon dont « Lucky ? Strike ! » est orthographié ?

Il faut savoir que j’aime beaucoup les jeux de mots et ce titre fait écho à plusieurs choses ; au fait que je sois fumeuse et au titre « Smokin’(Empty, Try Another) » de Joni Mitchell qui est une grande référence pour moi ; à l’époque, elle a fait quelque chose d’hyper novateur puisque pour ce titre, elle a enregistré comme des boucles provenant d’un distributeur de paquets de cigarettes. Par ailleurs, « Lucky ? Strike ! » signifie que même si l’on n’a peut-être pas de chance ou que l’on subit les coups du sort, on tente quand même les choses, on essaie d’y aller avec ferveur, espoir et simplicité.

Comment as-tu voulu ton premier disque d’un point de vue musical ?

Ce disque est mon premier EP pour mon projet, c’est mon premier « bébé » et j’étais un peu comme une louve avec ses petits en ce qui concerne les morceaux qui le composent. J’ai été très exigeante sur la qualité notamment des mixes ; j’ai vraiment usé sang et eau mon mixeur. Cet EP est un peu comme le nom du projet, il est à double versant, il est à la fois en anglais et en français, il est énergique ;  très punchy et dansant ; mais aussi mélancolique.

De quoi parles-tu sur « Lucky ? Strike ! » ?

Je parle notamment de disparition, de fin des choses, d’errance, de fatalité, de destin et de rencontres. J’ai fait cet EP en compagnie de deux beatmakers ; Julmont et Rémi Drouillard ; et j’ai écrit « Vacarme » qui parle du deuil pour Rémi qui n’est malheureusement plus là.

Il y a du français mais aussi de l’anglais sur cet EP, vois-tu ton avenir dans les deux langues ?

Complètement car j’aime les deux ! Je me suis beaucoup posé la question car en France, un projet est beaucoup plus carré à proposer quand il est soit l’un soit l’autre. Le français est beaucoup revenu car depuis quelques années, les gens acceptent enfin de faire groover cette langue et c’est super. L’anglais demeure néanmoins une langue dans laquelle j’ai beaucoup chanté soit en accompagnant des artistes soit pour moi-même durant pas mal d’années et je ne me voyais pas m’en passer tout simplement.

Comment qualifierais-tu ton univers ?

Mon univers est à la fois très espiègle, très ludique et très enfantin. Il y a vraiment une part de Club Mickey, de l’enfance,  qui revient dans ce projet. Je suis petite de taille et on m’a toujours un peu vue comme une femme enfant. J’ai ce côté-là effectivement mais je suis aussi quelqu’un qui vit la nuit ; ce projet est donc également nocturne et il possède aussi une part de nostalgie. Cet univers s’intéresse à la face cachée des choses, au symbolise un peu désuet que l’on peut trouver dans des formes clichés qui peut tendre à aller vers le kitsch. On est à la frontière.

Aimerais-tu pousser le curseur du dansant en proposant un EP alternatif qui contiendrait des remixes plus clubbing ?

Pourquoi pas. Pour le coup, ce n’est pas club mais un ami d’un ami qui vient plutôt de la scène Noise/Metal a beaucoup aimé « Shawarma » et il aimerait remixer ce morceau. Je suis pour que les gens s’approprient ces titres ; je ne suis pas du tout fermée, au contraire.

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Joni Mitchell de qui je ne me sens pas proche d’un point de vue musical mais que j’estime énormément ; j’aime sa créativité et son originalité. Elle a cassé les barrières très rapidement, elle s’est imposée comme une artiste complète ; auteure, compositrice, interprète, productrice, peintre… ; et elle s’est faite un peu tout seule. Je trouve sa vie incroyable et intéressante. Je pourrais citer également Serge Gainsbourg pour son attitude insolente que je trouvais géniale. Il remettait les choses en question. Il avait des textes à tiroirs ou à trous dans lesquels il fallait saisir la phrase un peu incisive et c’est ce que j’aime dans la chanson Française. Celle qui pour moi, allie texte et musique, c’est Bonnie Banane qui est une artiste complète qui sait faire groover les mots de manière hyper moderne.

As-tu déjà commencé à penser à la suite ?

Oui, j’ai totalement commencé à penser à la suite même si cela n’a pas été évident car j’ai entamé le travail sur mon premier EP fin 2018 et j’ai mis trois ans à le sortir. La gestation a été très longue. Même si je continuais à composer pendant ce temps-là, j’attendais de sortir l’objet physiquement. Maintenant que c’est fait, je me projeter davantage. J’ai très envie de penser à la suite, pourquoi pas travailler avec plusieurs producteurs, aller à l’étranger afin d’ouvrir, de décloisonner pour ne pas rester qu’ici ; je suis très intéressée notamment par la nouvelle scène de Montréal. Pourquoi pas penser à des featurings également…

Quels sont tes prochains projets ?

La release party de cet EP qui vient de sortir se fera le Vendredi 08 octobre au Pop-Up du Label. Je serai entourée de Rose Kid qui assurera ma première partie et d’Amnesia La Casse qui performera avant mon entrée en scène. Je fais également partie du collectif La Sulfureuse dans lequel nous sommes neuf, nous organisons nos soirées à La Petite Halle de La Villette et nous prévoyons d’en faire une en novembre ou décembre et je vais probablement y jouer. A partir de février/mars, l’objectif est de faire tourner scéniquement le projet un maximum. En janvier, j’ai à cœur de partir à l’étranger afin de déconnecter totalement, ce qui ne m’est pas arrivé depuis très longtemps !