Rencontre avec Étienne Détré à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son premier EP !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteur, compositeur, interprète et multi-instrumentiste. Je viens d’Amiens ; de la Baie de Somme ; dans le Nord et même si je me suis installé à Paris il y a 10 ans pour faire de la musique, j’ai toujours un pied ancré en Picardie. Je joue à peu près 90% des instruments que l’on entend sur mon premier EP de Pop Française sauf les batteries car n’étant pas batteur, j’ai laissé cela à des copains.

Qu’as-tu fait musicalement parlant avant de te lancer en solo avec « Petite Bleue » ?

Je fais de la musique depuis l’âge de 6 ans. J’ai débuté par la flûte traversière et je me suis à la guitare à 16 ans. Jusqu’à mes 24 ans, j’ai beaucoup fait de musiques Anglaises dans des registres Blues et Rock mais à un moment donné, je me suis dit qu’il fallait que je chante en français car c’est ma langue maternelle ; c’est celle avec laquelle je ressens les choses et que je pense. Il y a à peu près quatre ans, j’ai commencé à écrire en français. J’ai eu un groupe qui s’appelait Bellerive et qui a duré deux ans. Avec ce groupe, j’ai fait mes armes sur scène avec des textes en français et c’est de cette expérience qu’est né mon projet solo.

As-tu eu un déclic pour sauter le pas avec ton premier EP ?

Depuis longtemps, l’idée de faire un projet solo me trottait en tête et c’est après avoir vu pas mal d’artistes évoluer seuls sur scène avec des machines ; je pense notamment à Flavien Berger, Voyou et Hervé ; que j’ai eu envie d’essayer. En ce concerne l’EP, mon envie à été de faire un disque avec une histoire et de la narration.

« Chute Libre » a-t-il été très rapidement conceptuel dans ton esprit ?

L’idée est venue assez rapidement. Au moment de la création de ce disque, je regardais pas mal de vidéos sur l’espace et sur l’infiniment grand et l’infiniment petit et je me suis dit pourquoi ne pas raconter l’histoire d’un voyageur qui se barre de la Terre afin de trouver une nouvelle planète car il n’en peut plus. Ce disque raconte son histoire mais surtout ses sensations et son vécu quand il est perdu dans l’espace.

« Petite Bleue » a-t-il été un titre évident pour présenter ton projet musical ?

Oui, « Petite Bleue » a été un premier single évident car ce titre possède un gimmick qui reste en tête assez facilement. Par ailleurs, j'ai travaillé avec la réalisatrice Jeanne Privat et quand je lui ai présenté mes titres afin de tourner un clip, je l’ai laissé choisir le titre qu’elle aimerait mettre en images et elle a choisi « Petite Bleue » car elle sentait qu’il y avait vraiment des choses à raconter.

Justement, peux-tu nous en dire plus sur ce clip ?

Nous voulions obligatoirement montrer quelqu’un dans l’espace mais construire un vaisseau spatial avec un budget modeste, c’est compliqué. La réalisatrice et le chef op ont pensé directement à Michel Gondry qui travaille avec des « matières premières ». Le décor a été créé par Hugo Raffoul-de Comarmond avec des planches de bois et de la peinture. Le clip s’est tourné en deux jours en studio et nous étions treize à bosser dessus. C’est la première fois que je tournais un clip et ça a été une super expérience car j’ai vraiment vu une effervescence de personnes passionnées.

Comment as-tu voulu musicalement « Chute Libre » ?

Je viens du Blues, de la Folk, du Rock et dès que j’ai commencé à chanter en français, ça a changé ma façon de composer. Je ne me sentais pas de continuer à faire ces styles avec le français car je trouvais que ça ne collait pas. Le passage au français a donc modifié mon son. Je me suis acheté des synthés, j’ai commencé à produire sur Ableton Live et de cela est née une Pop hybride un peu Electro et un peu Folk. Maintenant, est-ce que je l’ai voulu…je ne saurai le dire ; c’est sorti comme cela et j’ai laissé faire les choses. Si ça me plait, je prends, sinon, je retravaille et si ça ne me plait pas du tout, je vire.

Que racontes-tu dans tes quatre titres ?

Dans cette grande histoire, chaque chanson va raconter un moment de vie de ce vagabond céleste. Dans « Petite Bleue », il est perdu dans l’espace et il se rappelle cette planète qu’il aimait tant. C’est sa déclaration d’amour à la Terre. Elle lui manque et il a envie d’y revenir car il en peut plus d’être seul. Pour « Les Pieds Sur Terre », c’est un peu la même histoire, il est décidé à remettre les pieds sur Terre, il se dit que son voyage est terminé. « Je Tombe » raconte l’histoire de ce voyageur qui rentre dans une atmosphère et qui se laisse tomber ; concrètement, il ne sait pas ce qui va lui arriver mais il se laisse tomber. « Le Tigre » est le tout début de l’histoire ; il a trop travaillé, il n’en peut plus, il s’en va et il se barre dans l’espace.

As-tu dans l’idée de mettre tout ton EP en images et si c’est le cas, va-t-il y avoir un fil rouge entre tes clips ?

Oui, c’est quelque chose que j’ai envie de faire mais tout est toujours une question de budget quand on est en autoproduction. Le clip de « Petite Bleue » est déjà disponible et pour « Je Tombe », mon ami photographe Aurélien Buttin m’a pris en photo et j’ai demandé au graphiste Léo Catonnet de faire bouger ce cliché avec un dé-zoom progressif comme si j’étais en train de tomber. C’est très lent et très long et du coup, c’est un peu une rupture avec « Petite Bleue » où cela bougeait beaucoup. C’est assez hypnotique et contemplatif. La vidéo qui illustrera « Les Pieds Sur Terre » n’est pas encore faite mais ça sent bon. Cette troisième mise en images présentera un dessin de mon amie Liney Zhao qui m’a représenté en petit avec ma guitare sur une grosse Terre. Un peu comme Le Petit Prince en moins enfantin. Nous avons voulu faire quelque chose d’artisanal. Pour « Le Tigre », j’ai mon idée mais je ne peux pas encore en parler car je ne suis pas certain que cela puisse se faire…

Avec « Chute Libre », tu as les yeux tournés vers l’espace mais au quotidien es-tu plutôt rêveur ou terre à terre ?

Pour le coup, c’est clairement du 50/50 car j’essaie toujours de me remettre les pieds sur terre. Rêver, c’est bien mais c’est important d’être bien ancré avec la vie, avec les gens et avec tout ce qui nous entoure. Je pense que c’est justement la meilleure façon de décoller.

Quels vont être tes prochains projets ?

Je ne vais pas m’enfermer dans cette image de voyageur spatial ; mon deuxième EP est déjà composé, il faut juste que je trouve un fil conducteur pour relier les chansons. Je dirais que « Chute Libre » est clair alors que mon prochain disque sera plus obscur. Deux vidéos de live seront prochainement mises en ligne, l’une filmée à La Serre Musicale et l’autre à Catt Sessions. Je prépare un live unplugged complètement acoustique afin de pouvoir joué dans d’autres contextes et de proposer ces premières chansons. Un concert aux Trois Baudets est prévu le 25 juin et je jouerai en septembre au Zik En Brousse Festival qui est organisé par ma famille en Baie de Somme. Une belle première partie se profile également…