Rencontre avec Charlène et Arnaud de DWEAMZ pour la sortie de « Come Two » le nouvel EP du groupe !

Pouvez-vous présenter DWEAMZ à nos lecteurs ?

Arnaud : Dans DWEAMZ, nous sommes cinq personnes. Pour ma part, je suis à la basse et au clavier, on retrouve Antoine à la batterie, Philippe est aussi au clavier et au piano et jusque là, c’est lui qui compose la grande majorité des titres et qui écrit les paroles, Charlène est la chanteuse du groupe et Anne qui nous a rejoint très récemment joue de la guitare. Nous avons formé le groupe avec Jake notre ancien guitariste qui nous a quittés pour des raisons professionnelles. Anne et Jake ont bossé ensemble pour que la transition se fasse tranquillement et ça s’est passé super facilement car ils se connaissent et s’entendent bien.

Comment le groupe s’est-il formé ?

Charlène : Arnaud, Antoine et moi-même nous travaillions sur des projets en commun ; nous faisions plutôt de la musique Soul des années 60 avec d’autres personnes sur un label. Le temps a passé et nous nous sommes aperçus que cela ne nous convenait plus en termes d’organisation car nous n’étions pas assez libres. Nous avons décidé d’arrêter et de créer un autre projet dans lequel nous ont rejoint Philippe, Jake et maintenant Anne. Au début, c’était « scolaire » et maintenant, c’est devenu professionnel.

A : Quand nous avons commencé DWEAMZ, nous avions besoin de reprendre la main sur le côté créatif car sur nos précédents projets en commun, nous n’avions pas la main mise sur la composition. Nous avions besoin de retrouver un peu de liberté et nous avions envie de nous moderniser également. Nous en avions un peu marre du côté Retro, nous souhaitions faire des choses un peu actuelles qui nous ressemblaient plus.

Votre premier EP « F.Y.N » est sorti l’année dernière, quels ont été les retours sur ce disque et ont-ils orienté la suite de vos aventures musicales ?

A : Je pense que nous n’avons pas eu autant de retours que nous aurions pu souhaiter mais ils étaient plutôt bons, nous avons eu notamment un assez gros article dans Les Inrocks ; ce qui était super pour un groupe de notre taille, ça nous a fait vachement plaisir. Globalement, les gens ont trouvé que notre univers était assez étrange et donc, ils ont eu un peu de mal à le cerner. Soit ça intrigue et c’est chouette, soit ça rebute un peu car ce n’est pas de la musique « prémâchée » ; et il n’y a rien de péjoratif dans mes propos car j’écoute moi-même des choses très Pop et très simples. La musique de DWEAMZ est peut-être plus complexe et moins facile d’accès et c’est vachement ressorti dans les retours qui ont été faits sur notre précédent disque.

C : Cet EP nous a permis de nous rassurer car nous avons eu des retours positifs. Avant cela, nous travaillions dans l’ombre, on jouait, on s’entrainait, on produisait de la musique mais nous appréhendions quand même les retours du public.

A : L’EP nous a permis également de faire pas mal de petits concerts sur Paris. Contrairement à beaucoup de groupes actuels, nous ne travaillons pas à partir de samples ou de machines, tout est joué dans DWEAMZ et pour nous, le live est très important afin de présenter au public ce que nous faisons.

« Come Two » qui vient de sortir est-il dans la continuité musicale de votre premier disque ?

C : Je dirais oui et non car nous avons quand même essayé de changer la méthode d’enregistrement.

A : C’est un peu contradictoire avec ce que je viens de dire mais autant nous aimons jouer live autant là, nous avons travaillé de manière un peu plus moderne et nous n’avons pas enregistré live. Cela a été un gros changement pour nous. Par ailleurs, sur « Come Two », je pense que nous avons un peu simplifié la formule.

Quels thèmes abordez-vous dans vos quatre nouvelles chansons ?

 C : Sur cet EP, nous abordons des sujets assez politisés comme sur « Fwance Amuzement Park » qui parle notamment des violences policières…

A :…et de la façon dont c’est traité dans les médias ; ces mêmes médias qui ont tellement d’influence que l’on ne sait plus très bien si ce n’est pas un gros cirque médiatique comme si à chaque fois que l’on voulait manifester quelque chose, il fallait que ça finisse mal. « Big Boi » parle de la transition, de comment une personne change d’état et cela est illustré dans le clip que nous avons déjà sorti et dans lequel, on voit un jeune homme enfant et comment il avance dans la vie face à ses questionnements. 

C : Dans cet EP, il y a des sujets poétiques et assez abstraits qui ne nécessitent pas forcément une explication.

A : C’est vrai qu’avec un morceau comme « You Can’t Say You Know A Man (Until You See Him Dance) »; comme je n’écris pas les chansons dans DWEAMZ; j’en ai le sens direct mais je m’en fais une représentation avec la musique.

C : Ça parle de la relation amoureuse mais il n’y a pas vraiment de sens précis.

Le fait de proposer un titre militant tel que « Fwance Amuzement Park » ne vous invite-t-il pas à écrire en français afin que le message passe encore plus directement ?

A : Excellente question !

C : Nous avons déjà pensé à écrire en français mais pour ma part, j’ai du mal à chanter dans notre langue. Je trouve que chanter en français rend l’interprétation froide mais c’est mon ressenti. Cela est lié également à mon histoire musicale car j’ai fait partie de groupes de Gospel qui ne chantaient qu’en anglais. Par ailleurs, je me suis toujours intéressée à la musique Américaine et je n’ai pas forcément été influencée par la musique Française. Je pense que le message passe quand même bien notamment grâce aux images car c’est assez frappant.

A : Cela fait quand même débat entre nous…Nous l’avons évoqué mais comme c’est Charlène qui chante, c’est quand même important qu’elle soit à l’aise avec ce que nous faisons. Pour moi, ça règle la question d’une certaine manière malgré tout. Avant DWEAMZ, j’ai eu différents groupes et nous chantions en français dans ces formations, ça me plaisait car nous étions plus à l’aise dans l’écriture et nous pouvions aller plus loin de manière plus directe ou plus poétique. C’était plus simple à ce niveau-là et c’était peut-être plus facile pour fédérer une communauté de gens autour de nous car ils avaient un accès plus direct. En revanche, par rapport à la musique que nous faisons dans DWEAMZ, c’est vrai que l’on imagine tout de suite l’anglais. Mais si un jour, on revenait sur cette idée ou si on décidait d’essayer, je n’aurais rien compte !

Musicalement parlant où situez-vous DWEAMZ ?

A : Je dirais entre Neo-Soul, Indie-Rock  et musique psychédélique.

C : Je pense qu’en réalité, nous ne réfléchissons même pas au style. Nous créons tout simplement. 

A : Nous sommes cinq personnes tellement différentes dans DWEAMZ ! Philippe a une formation classique et de groupes de Pop, Anne est plutôt Blues et Jazz, Charlène est plutôt Gospel et R&B Américain, Antoine écoute de tout et pour ma part, j’écoute aussi bien du Death Metal, du Punk que du Jazz ou du R&B. Nous allons donc chercher partout. Nous faisons la musique que nous aimons.

Les sombres actualités de ces derniers mois que ce soit le confinement, la mort de George Floyd (même si « Fwance Amuzement Park » s’en approche), les émeutes aux USA, la situation des artistes en France…vous ont-elles inspiré de nouveaux morceaux ?

C : Oui dans la création musicale surtout durant la période du confinement mais pour ma part, pas sur les mêmes sujets.

A : Nous sommes en train de réfléchir à de nouvelles chansons mais pour l’instant, c’est encore à l’état embryonnaire. Le monde est dans une situation complexe, c’est dur pour beaucoup de personnes ;  nous avons tous été touchés ou choqués par certains événements de ces derniers mois et je pense que cela va forcément ressortir d’une manière ou d’une autre…Si je devais penser à de nouveaux thèmes pour des chansons, l’actualité viendrait forcément s’infuser là-dedans. Ça me parait obligatoire…

Maintenant que vous avez deux EPS à votre actif, l’album est-il la prochaine étape pour vous ?

C : C’est une bonne question…Je pense, oui.

A : Nous en avons parlé mais nous ne nous sommes pas encore décidés. Nous réfléchissions à l’idée de faire un album concept ; quelque chose d’un peu à l’ancienne même si je sais bien que maintenant, tout le monde fait des playlists et pas des albums avec un thème bien défini. C’est marrant car j’avais l’impression que nous commencions à écrire à roman à dix mains ; nous pensions à des personnages, à des situations, à des histoires à développer…On a envie de réfléchir aux textes avant de développer la musique, on souhaite prendre l’ordre inverse mais je ne suis pas en train de dire que nous allons y arriver ! Peut-être un album donc…mais pour un groupe comme le nôtre, c’est peut-être un peu trop tôt. Nous sortirons peut-être un autre EP afin d’avoir une actualité qui viendra plus vite…

DWEAMZ a-t-il déjà un rayonnement international ?

C : Oui, nous avons quand même touché les States.

A : Nous avons des morceaux qui ont été joués sur une radio à Philadelphie et nous avons donné une petite interview. Nous avons eu également un article sur le site Bandcamp et un label Allemand a ressorti deux anciens morceaux à nous.

C : Nous avons des contacts à l’international…

A :…notamment aux États-Unis où je me suis rendu plusieurs fois pour faire de la musique. On se tient au courant avec les gens que j’ai rencontré là-bas. Rien de très concret mais ça serait bien !

C : L’Angleterre également, ça serait bien !

Selon vous deux, quelles sont les plus grandes qualités des autres membres du groupe ?

A : Philippe est extrêmement créatif, Antoine est ultra gentil et facile…

C :…Il ne va jamais trouver de problèmes aux idées que l’on va proposer.

A : Il n’est pas dans le conflit, il fait confiance et c’est super agréable.

C : Anne est créative également et enthousiaste. Avec Arnaud, nous discutons énormément et nous nous comprenons facilement. Je dirais que c’est quelqu’un de compréhensif même s’il peut s’énerver vite comme moi. Il arrive à prendre du recul et il joue bien de la basse !

A : Comme Charlène est beaucoup plus jeune que moi, elle me permet de rester au contact de ce que des gens d’une vingtaine d’années peuvent aimer artistiquement parlant. C’est ultra enrichissant pour moi et je trouve que nous nous nourrissons mutuellement de cette différence d’âge.