Rencontre avec Moonlight Benjamin à l’occasion de la parution de son nouvel album !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis Haïtienne, je chante depuis plus de 30 ans et j’ai compris que je voulais faire ce métier très tôt dans mon enfance. Je suis arrivée en France en 2002, j’ai travaillé avec pas mal de personnes, j’ai eu un projet en mon nom propre mais il y a deux ans, j’ai voulu prendre un virage, j’ai changé de couleur musicale, j’ai un peu plus ouvert afin que le message que je porte puisse aller encore plus loin et toucher plus de monde. Je suis auteure de mes textes, je co-compose avec Matthis Pascaud et nous nous inspirons de mélodies qui viennent du vaudou.

Quels ont été tes débuts artistiques ?

J’ai grandi dans une famille religieuse protestante et lors d’une sortie que nous faisions avec l’église en 1988, j’ai rencontré un chanteur Haïtien avec qui j’ai travaillé pendant plusieurs années. Tout à vraiment commencé à partir de là et par la suite, j’ai eu la chance de collaborer avec plusieurs artistes.

On te présente comme une Punky Voodoo Queen, quel sort jettes-tu au public ?

Un sort d’amour car c’est le seul sort qui illumine et qui fait grandir.

On te compare à Patti Smith, que partagerais-tu avec cette artiste Américaine ?

Ce n’est pas tant dans sa musique, je pense que cela se trouve dans son engagement par rapport ce que nous vivons aujourd’hui dans le monde.

Ton nouvel album s’intitule « Simido » est-il dans la continuité de « Siltane » ?

Tout à fait car nous avions envie de continuer cette musique même si pour « Simido », nous sommes plus allés dans un son Rock vaudou. On pourrait dire que je ne fais pas de la musique Haïtienne mais ce pays et son peuple sont dans mon cœur et c’est le plus important. Pour moi, l’essentiel est de prôner la valeur Haïtienne quelque soit le support. Mon souhait le plus cher est d’apporter de l’amour et mais aussi de valoriser ceux qui m’écoutent.

De quoi parles-tu sur cet album ?

Dans mes chansons, je parle principalement des problèmes en Haïti mais également de la force de ce pays.

Justement, comment nous parlerais-tu d’Haïti qui t’inspire tant ?

Haïti, c’est ma vie et ce pays représente tout ce que je revendique car c’est grâce à lui que j’ai pu trouver ma voie. Je défends Haïti et je me retrouve dans la force et dans la liberté de ce pays même s’il ne l’est pas aujourd’hui. Ce pays a tracé le chemin vers l’amour et la liberté, je me représente Haïti comme une force et comme une lumière. Il y a beaucoup d’énergie à Haïti et je pense qu’il y a encore beaucoup de choses à faire pour l’évolution de ce pays mais aussi du monde entier.

Comment décrirais-tu ton univers ?

Sans aucune prétention de ma part, je considère ma musique comme quelque chose qui va éveiller les consciences.

Qui retrouve-t-on dans tes influences musicales ?

Janis Joplin, Queen, Tina Turner, Abbey Lincoln,…il y a un paquet d’artistes que j’apprécie et tous ces gens m’ont fait grandir à leur façon car ils m’ont apporté des choses. Je suis également l’évolution des jeunes artistes d’aujourd’hui et je me demande ce que je peux puiser chez eux.

Tu vis en France depuis quelques années déjà, va-t-on te retrouver en Français dans le texte sur l’un de tes prochains albums ?

Ça a été déjà fait et je pense que ça se fera encore car j’aime beaucoup la langue française et la poésie mais je n’ai jamais écrit en français car je respecte beaucoup cette langue. Il m’est arrivé de mettre en musique des textes de poètes Haïtiens comme Émile Roumer.

Quels sont tes prochains projets ?

Mon prochain concert sera le 18 février à Zurich et la tournée pour défendre ce nouvel album en live va nous emmener en France, aux États-Unis, en Italie, en Belgique, en Angleterre…Nous serons le 19 mars au Hasard Ludique. Le clip de « Nap Chape » est sorti récemment et d’autres singles suivront dans les prochains mois ainsi que des vidéos live. J’espère que le public appréciera et qu’il entrera dans cet univers que je tiens tant à partager !