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Rencontre avec DeLaurentis à l’occasion de la parution de son nouvel EP !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec DeLaurentis à l’occasion de la parution de son nouvel EP !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ? Peux-tu notamment nous dire d’où vient ton nom d’artiste ?

Je suis Toulousaine, auteure, compositrice et productrice. Dans mon laboratoire, je compose souvent un 1er jet piano-voix mais les machines, les synthés et le Push d’ableton live sont mes véritables outils de travail. DeLaurentis me vient tout simplement de ma mère et de mes origines Italiennes. Ce nom a également une connotation cinématographique car il rappelle le nom du producteur Dino De Laurentiis. Je suis très influencée par les musiques de films et ce nom-là fait référence aux moments passés en famille quand j’étais enfant et que nous regardions les péplums à Noël. Quand nous voyions le nom de ce producteur apparaitre au générique, nous nous disions que c’était la famille. J’ai mis du temps à prendre ce nom que j’ai officialisé en 2015 lors de la sortie de mon premier EP. Cette année-là a marqué le début de cette aventure qui mêle un peu toutes mes influences.

Peux-tu nous dire à quoi ont ressemblé musicalement parlant les années qui ont précédé la sortie de ton premier EP en 2015 ?

Je viens du Jazz, mon père est pianiste, il a œuvré notamment pour Claude Nougaro et il continue de faire beaucoup de choses. Plus tard, j’ai découvert les raves, la musique électronique et c’est là que ma relation avec les machines a commencé. Par ailleurs, le cinéma avait une place importante à la maison et je dois dire que la musique et l’image sont intimement liées dans ma façon de créer. Au bout d’un moment, toutes ces influences ont donné quelque chose que j’avais envie de présenter et défendre.

Tes disques se suivent mais se ressemblent-ils ?

Pour moi, oui même si je dirais que c’est toujours mieux. Au départ, ma musique était assez épurée, on retrouvait surtout des piano-voix même s’il y avait déjà des textures électroniques. Dès mon premier EP, je me suis employée à proposer des voyages sonores et sensoriels et non simplement des chansons. Au fil du temps, j’ai pris de l’assurance, j’ai progressé et la production est devenue de plus en plus élaborée. Je pense que l’on peut entendre une vraie évolution dans mes EPS.

Rencontre avec DeLaurentis à l’occasion de la parution de son nouvel EP !

« Classical Variations Vol.1 » est-il le juste mélange des deux styles musicaux qui ont fait de toi la musicienne que tu es aujourd’hui ?

En fait, je pense que cette envie de toujours revisiter des thèmes me vient du Jazz. Dans ce style musical, on a souvent tendance à prendre des standards et chaque musicien va se les approprier à sa manière et va en faire sa version. Pour ma part, je le fais naturellement et ma version peut être plus électronique, cinématique ou pop.

Comment est née l’idée de réinventer ces quatre œuvres classiques ?

Jusqu’à présent, j’avais plutôt fait des relectures pop ou de musiques de films mais en septembre dernier, j’ai eu envie de revisiter un thème de musique classique avec mon Push et j’ai commencé par le « Boléro » de Ravel que tout le monde connait. A l’origine, cette proposition n’était destinée qu’à Internet mais il y a eu de très bons retours qui m’ont rassuré dans le fait de revisiter de la musique classique par le prisme de la musique électronique. On ne sait jamais comment cela va être perçu par les puristes et cet accueil positif m’a donné envie d’en faire un EP qui présenterait des variations sur des thèmes classiques. Comme j’avais commencé avec Maurice Ravel, je suis restée dans cette période-là et dans les compositeurs français qui ont ouvert de nouvelles portes dans la musique classique. J’ai voulu leur rendre hommage avec cet EP qui fait le pont entre Musique Française et French Touch. On pourrait dire que le XXème siècle a commencé avec Maurice Ravel et qu’il s’est terminé avec les Daft Punk et donc on peut faire un lien entre les deux.

Comment as-tu voulu réinterpréter ces morceaux ? Peux-tu nous en dire plus sur chaque variation ?

Mon objectif était de rejouer la partition et de la respecter. Je ne voulais pas sampler une œuvre comme cela peut se faire dans la musique électronique. Je voulais que ce soit surprenant au niveau de la production et de l’enchainement harmonique en privilégiant la voix et apporter vraiment quelque chose aux morceaux. Je voulais que l’on puisse reconnaitre les œuvres originales mais que l’on puisse également me reconnaitre. Quand je fais de la musique ou quand j’en écoute, j’ai toujours un lien avec des images ou des émotions et donc j’ai un peu colorisé le terme variation avec des adjectifs comme Cosmic, Love, Fantasy et Time.

Rencontre avec DeLaurentis à l’occasion de la parution de son nouvel EP !

De quoi parles-tu sur ces variations ?

J’ai appelé Cosmic la variation sur « Gymnopédie N°1 » car j’ai imaginé un soir d’été où il fait chaud et où l’on est couché dans l’herbe à 1h du matin à regarder les étoiles filantes dans le ciel. J’ai pensé à la nébuleuse de l’Hélice que l’on appelle aussi « Œil de Dieu » et j’ai eu envie de la décrire comme si je la regardais à travers un télescope. J’ai donné le nom de Love à la variation sur « Pavane » car je me suis demandée s’il y avait une histoire derrière ce thème qui m’a toujours beaucoup touché. Gabriel Fauré a dédié son œuvre à la Comtesse Elisabeth Greffulhe qui était également artiste mais personne n’en a jamais su à cause des mœurs maritales de l’époque. La première fois que « Pavane » a été joué, c’était devant la Comtesse et je me suis imaginée que c’était une déclaration d’amour mais qui n’avait pas pu être consommé. Dans ma version, c’est Gabriel Fauré qui parle à travers moi, il raconte la première fois qu’il est allé chez elle et comment il est tombé amoureux d’elle.  Dès cette première fois, il a eu en tête cette musique mais en réalité, c’est cette nouvelle version. A la fin de la chanson, nous sommes à notre époque comme s’ils s’étaient réincarnés pour vivre leur amour et ils entendent ma version à la radio tout en ayant l’impression de la connaitre.

Le volume 1 laisse entendre qu’il y aura un 2, est-il déjà en maturation ?

Je vais laisser vivre le premier durant quelques mois mais il y aura un volume 2 et peut-être même un volume 3. J’aimerais bien faire les compositeurs contemporains comme Philip Glass, Steve Reich, Max Richter. J’hésite également à revisiter les pionniers comme Bach, Beethoven

Quelle marque aimerais-tu laisser dans la musique ?

J’aimerais que l’on arrive à reconnaitre que ce sont des chansons mais en même temps vraiment pensées comme de la musique de film avec des évolutions et des personnages et une orchestration assez ambitieuse.

Rencontre avec DeLaurentis à l’occasion de la parution de son nouvel EP !

Nous avions découvert ta musique en 2016 grâce à « 10000 Things (Tubular Bells) », avais-tu eu un retour de Mike Oldfield ?

Oui, il a trouvé ça super et en plus, il a validé ma réinterprétation comme étant une nouvelle œuvre. J’ai été très flattée. Ça a été une étape importante pour moi et ça m’a donné encore plus confiance.

As-tu déjà composé pour le cinéma ou serait-ce une sorte d’aboutissement pour toi dans un avenir proche ?

J’ai mis en musique quelques courts-métrages, j’ai adoré le faire et évidemment, j’aimerais beaucoup composer pour le cinéma. J’aime beaucoup le cinéma de Terrence Malick car le rythme est assez lent avec de beaux paysages et je te dirai que je suis donc plus attirée par ce genre de cinéma que par les films d’ horreur même si j’ai revisité « Tubular Bells ».

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