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Rencontre avec Orouni lors d’un récent concert au Point Ephémère !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Julia Borel

Photo Julia Borel

Comment nous présenterais-tu Orouni ? Est-ce réellement un projet solo ?

C’est une bonne question ! Orouni est un projet musical dans lequel je compose, mais comme j’ai besoin d’être à plusieurs pour faire de la musique, j’y invite des musiciens. Sur scène, j’aime quand le son est complet, quand il y a une rythmique et des arrangements qui ne se font pas uniquement en studio. Je suis donc accompagné d’un batteur, un bassiste, un claviériste-trompettiste et une flûtiste-chanteuse. Tous ces musiciens composent pour leurs propres projets, et il n’y a donc aucune rivalité (comme on a pu le voir chez les Beatles ou chez Oasis !) au sein d’Orouni, qui est un projet solo au niveau de la composition, de l’écriture et des arrangements, même si je peux demander des contributions extérieures. Dès qu’il s’agit d’interpréter les chansons, je ne peux pas le faire tout seul, cela devient donc très vite collectif. En ce qui concerne le nom, je trouve que c’est plus imagé d’avoir un nom qui présente un projet musical, même s’il y a quelqu’un avec un état civil derrière. C’est bien de pouvoir choisir son nom et de pouvoir enrober le tout, même si c’est un peu mystérieux car tout n’est pas donné de prime abord.

Le son d’Orouni a-t-il évolué depuis Grand Tour ?

Je pense qu’en effet le son d’Orouni a évolué, car il y avait beaucoup de guitare folk sur Grand Tour. Avec l’ingé son, nous avons voulu nous éloigner un peu de cela pour le nouvel album, nous avons donc essayé d’épurer. Une fois que la rythmique basse-batterie et la voix étaient installées, nous avons enregistré des choses par-dessus, parfois beaucoup et parfois très peu. L’évolution du son d’Orouni est allée dans le sens d’une épure sans pour autant nier les arrangements quand le besoin s’en faisait sentir.

Pourquoi avoir choisi de réenregistrer avec Emma Broughton quatre chansons de ton troisième album et de les réunir sur l’EP Somewhere In Dreamland paru il y a un an ?

C’est un EP que nous avons publié sur une proposition du label Les Disques Pavillon. Ils aimaient bien les chansons présentes sur Grand Tour mais ils avaient envie de voir ce que cela pourrait donner si elles étaient chantées par quelqu’un d’autre. Il y avait une dimension de production de chansons dans une démarche d’amélioration. Le but était aussi de faire de la musique à l’image. C’était assez logique car je me vois plus comme un compositeur que comme un interprète, et j’étais curieux de savoir si ces chansons ne pouvaient pas mieux sonner en étant interprétées par quelqu’un d’autre. Nous avons sorti le disque, il a plutôt bien marché et cela nous a permis d’avoir des retours de personnes que nous n’arrivions pas à toucher avant.

Photo Matthieu Dufour

Photo Matthieu Dufour

Peux-tu nous présenter la chanteuse et nous parler de votre rencontre ?

Emma avait déjà fait des chœurs sur deux chansons de Grand Tour et j’avais envie de lui donner la voix lead. Emma, sa voix et ses goûts viennent plutôt du jazz, même si elle aime le folk et a étudié la flûte traversière de manière classique. Je voyais souvent son nom dans une sorte de mailing-list musicale envoyée par des amis communs, mais j’ai réellement fait sa connaissance en 2012 quand Mina Tindle l’a invitée pour faire des chœurs aux Bouffes du Nord. J’ai adoré sa voix et sa personnalité et je lui ai proposé de chanter sur Grand Tour. Maintenant, Emma a développé son projet solo et plein de groupes font appel à elle. Elle est super sur scène et en studio.

Un nouveau titre baptisé Nora (Naked) est disponible sur YouTube depuis le printemps.Annonce-t-il le quatrième album d’Orouni ?

Oui, Nora annonce le quatrième album d’Orouni, sur lequel il sera disponible en version arrangée. La précision « Naked » est inspirée par le Let It Be (Naked) des Beatles, qui était sorti sans les arrangements de Phil Spector. J’ai composé ce titre à la demande du bar Le Motel que j’aime beaucoup et qui se situe dans le 11ème arrondissement. Ils m’avaient demandé un morceau pour une compilation qui venait célébrer leurs dix ans.

Peux-tu nous parler de sa mise en images ?

Ses images ont été tournées spécialement pour le clip par la réalisatrice Shanti Masud. J’ai lu la pièce Une Maison De Poupée d’Henrik Ibsen et j’ai eu envie d’y consacrer une chanson. Je l’ai envoyée à la réalisatrice qui s’était beaucoup intéressée aux questions d’émancipation et au féminisme bien avant le mouvement #MeToo. Je lui ai proposé de tourner un clip et elle a accepté de longs mois après, car ce n’est pas toujours évident, économiquement parlant. Elle a réalisé ce clip en Super 8 chez ma grand-mère. Elle a voulu quelque chose d’époque, d’où la présence de costumes.

Photo Mickaël Adamadorassy

Photo Mickaël Adamadorassy

Que retrouve-t-on comme thématiques chez Orouni ?

Je fais un peu des albums conceptuels articulés autour d’un thème particulier. Pour le précédent, c’était le voyage, et pour le prochain disque, je vais plus parler de la confrontation et de la dissociation. Cela dépend beaucoup de mon humeur du moment. Je parle souvent de personnages qui sont en quête. Dans mes chansons, le fait d’inclure d’autres disciplines comme l’architecture ou le théâtre serait peut-être également une constante.

Comment décrirais-tu ton univers ?

Je pense qu’il est assez organique, mélodique, coloré et visuel.

J’ai lu quelque part que l’on te présentait comme un musicien-voyageur, est-ce que l’un ne va pas sans l’autre pour toi ?

Si l’on regarde mon parcours, l’un ne va pas sans l’autre mais c’est également possible de faire de la musique dans sa chambre. Pour ma part, j’ai besoin d’inspiration et de me nourrir d’influences extérieures.

Photo Florian Duboé

Photo Florian Duboé

Penses-tu intégrer du français dans ton projet musical ?

J’y pense mais cela ne sera peut-être pas sous la forme Orouni. Je n’aime pas les chansons qui mélangent les langues ni les albums où il y a des chansons en anglais et d’autres en français car j’aime qu’il y ait une cohérence. Je n’ai pas envie de faire un prochain album tout en français en tant qu’Orouni. Si je le fais, je pense que cela sera sous un autre nom qui correspondra à ce que je proposerai. Peut-être que je finirai par le faire un jour car j’ai des envies et inspirations…

Quelles sont tes prochaines actualités ?

Nous sortirons prochainement un clip réalisé par Julien Ribot et jouerons quelques chansons à la Passerelle.2 (Paris) le 26 janvier 2019. J’espère également que nous sortirons quelques singles avant l’album qui est prévu avant l’été.

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