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Retrouvailles avec Laura Léda pour son nouveau projet intitulé « Ave Marianne » !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Lorent Kostar

Photo Lorent Kostar

Que s’est-il passé pour toi depuis la sortie en juin 2016 de ton premier album baptisé « Promesses de l’Aube » ?

Il y a eu une petite période de flottement où je me suis demandé ce que ça allait devenir et ce que j’allais faire. Un temps de gestation. J’ai produit trois clips afin de continuer à faire vivre l’album et c’est un boulot qui m’a procuré énormément de plaisir. Si ma musique a quelque chose de très introspectif, j’aime profondément le travail de groupe, mener des projets avec une équipe, avec toujours cette envie de fédérer, de rassembler les gens. C’est un plaisir comparable à celui que j’ai connu lorsque je faisais du théâtre en compagnie, je me rends compte que mon plus grand plaisir est de faire ensemble.

Comment est né ton projet « Ave Marianne » ?

Je pense que ce travail d’équipe et de production vidéo m’a donné envie de continuer dans ce sens-là, car si le côté business m’épuise, je m’éclate dans la création audiovisuelle en général. « Ave Marianne » est arrivé à la suite de conversations que j’ai eues avec Iron de Zéro, auteur et pionnier du rap français dans les années 80. L’an dernier nous nous retrouvions régulièrement pour échanger autour de musique ou de sujets sociaux et politiques, nous sommes arrivés à cette idée qu’il y avait des choses à en dire, des choses à montrer et que dans cette époque où les inégalités s’accentuent, Marianne pourrait être une belle porte-parole pour rassembler les gens autour d’un espoir commun : celui de mieux vivre ensemble.

Comment décrirais-tu « Ave Marianne » ?

Ce n’est pas une chanson. J’ai présenté « Ave Marianne » comme un court-métrage musical aux gens qui travaillaient avec moi. Je n’aime pas dire que c’est un manifeste car c’est trop politiquement connoté. C’est un projet citoyen, un ovni dans le paysage. C’est la somme de tous ceux qui l’ont fait, une aventure humaine.

 

Photo Lorent Kostar

Photo Lorent Kostar

« Ave Marianne » annonce-t-il un projet plus long ? Aussi bien musical que visuel…

Pour être honnête avec toi, je pense que ça pourrait être intéressant, mais cela dépendra de la suite car il s’agit d’un projet auto-produit et un format long coûterait beaucoup d’argent. Cela dit, il annonce une couleur vers quoi j’ai envie de tendre.

Que symbolise Marianne pour toi ?

Marianne est un personnage presque mythique, à mi chemin entre l’humain et le divin, c’est une femme aussi, une femme forte. C’est important de reparler de la place des femmes dans la société mais c’est avant tout une femme du peuple. Marianne symbolise tout le monde et tout le monde peut se l’approprier. Marianne est certes une femme française mais elle n’est pas juste cantonnée à ce rôle, elle est tout le monde, elle est tous les pays, elle est de toutes les révoltes, de toutes les révolutions et de toutes les idées de liberté. Marianne est une figure forte pour nous mais tout le monde peut la saluer car elle est universelle et intemporelle.

Dirais-tu qu’« Ave Marianne » est presque un devoir civique ?

Je ne sais pas si c’est à moi de le dire…Je porte ce projet et ce serait un peu présomptueux de le dire en ces termes mais tu en as bien parlé dans ton article, j’ai trouvé cela très juste. J’aime ta formule et si d’autres pouvaient se l’approprier et le voir ainsi, ce serait une vraie réussite.

Photo Lorent Kostar

Photo Lorent Kostar

Aimerais-tu en parler dans les mairies et les lycées ?

Oui, dans les institutions en général car il y a beaucoup à en dire. Si on me le proposait, je le ferais avec plaisir. En revanche, je ne veux pas que cela soit rattrapé par des courants politiques car ce serait un peu trop facile, et ce n’est absolument pas l’objectif. Les courants idéologiques ont tendance à diviser, mon but est toujours celui de rassembler. Il y a plein de belles choses à dire sur la liberté et le vivre ensemble. Pour moi, la musique et l’audiovisuel en général sont des milieux sclérosés et de voir qu’il y autant de personnes talentueuses qui se rassemblent bénévolement sur un projet pour dire des choses qui ont du sens, cela motive et me donne de l’espoir.

Peux-tu nous parler du clip absolument magnifique qui illustre cette œuvre ?

Ce clip a été tourné en trois jours en tout ; deux jours aux studios de Bercy sur fond vert et un jour sur la place de la République. La pré-prod a duré plusieurs mois car nous étions peu nombreux à l’origine, et plein d’ambitions. Nous avons d’abord écrit le pitch avec Aurélien Sallé, qui a réalisé ce court-métrage et nous nous sommes occupés d’aller trouver nos équipes et notre casting dans notre entourage. Nous nous sommes occupés des costumes, des lumières, de tout en somme. Aurélien a été fantastique, c’est un grand réalisateur. Nos univers se complètent vraiment, c’était un vrai plaisir de travailler avec lui. j’admire autant sa capacité à diriger que la façon qu’il a de raconter des histoires. Au tout début, nous avions ce texte, qui aurait pu paraître difficile à faire digérer à tous. Nous voulions rendre l’histoire accessible et captivante à la fois. Parler de république et non pas de politique. L’idée d’utiliser la figure d’Athéna qui a les mêmes attributs que Marianne est venue de là. Dans les deux cas, ce sont des guerrières de la paix. Dans la seconde partie de la vidéo, nous sommes dans une époque plus contemporaine. Même si ce n’est pas explicité, on pense à l’après Charlie et aux attentats de 2015… bien sûr. Je suis parisienne et ce quartier-là est le mien, j’ai écumé ces cafés et ses restaurants, j’ai chanté au Bataclan… et bien sûr cela m’avait profondément touchée de voir le rassemblement spontané des Parisiens qui avaient besoin d’être ensemble. Les gens sont capables de se rassembler autour de choses humaines et profondes alors que nous vivons dans un monde où tout tourne autour de l’argent ou de la performance.

Photo Lorent Kostar

Photo Lorent Kostar

Quels sont les retours sur cette œuvre ?

Nous en sommes au tout début, c’est difficile pour moi de te dire quels sont les retours pour le moment. Il y a quelques journalistes qui se sont intéressés au projet mais je pense qu’ « Ave Marianne » va plus s’inscrire dans la durée car il faut que les gens se l’approprient, qu’ils en parlent et qu’ils le partagent. Les retours sur le visuel en lui-même sont très positifs car on en prend plein les yeux. Là dessus je crois qu’on a fait de notre mieux. On n’a pas compté nos nuits blanches !

Quels sont tes prochains projets ?

Évidemment, j’ai envie de continuer à être hors format car je ne me retrouve pas dans ce qui se fait aujourd’hui dans la musique traditionnelle. J’aime que les choses aient du sens, qu’elles donnent à penser ou bien qu’elles suscitent une émotion forte. Je ne sais pas si ce projet va donner lieu à un album ou peut-être plus à un EP. En tout cas en ce moment, je compose et j’écris. Je prépare de nouveaux morceaux. J’ai des envies de collaborations, de production, de réalisation. Je sais qu’aujourd’hui tout va très vite, mais je préfère prendre mon temps, je ne veux pas rentrer dans un système de rendement. Mon objectif reste le même, rassembler des gens que j’estime et que j’admire pour réaliser de grandes choses. Ça fait beaucoup de travail, mais je sais d’expérience qu’on peut y arriver comme nous l’avons fait pour notre « Ave Marianne ».

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