Retrouvailles avec Fabien Martin au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Littoral Augmenté » !
Quel a été le déclencheur pour enfin « construire » ton nouveau disque baptisé « Littoral Augmenté » ?
Je pense que le déclencheur est venu d’une sorte de frustration qui était en moi depuis quelques années car j’avais le souhait de terminer quelque chose qui n’était pas abouti à mon sens. J’avais à cœur de donner une seconde vie ; un petit coup de fraîcheur ; à certains morceaux avec mes envies ; ma direction artistique ; d’aujourd’hui.
Pourquoi cet album n'est-il pas sorti comme tel plus tôt dans ta carrière ?
« Littoral » ; qui est sorti au printemps 2014 ; marquait un peu le début de mon indépendance artistique et de label. A cette époque-là, je n’avais plus d’entourage professionnel et je venais d’avoir mon second enfant, j’ai retrouvé l’énergie de monter Littoral Records, j’ai fait appel à des musiciens et j’ai enregistré cet EP en studio. J’avais écrit une dizaine de titres mais je n’étais pas satisfait de la forme de certains et du coup, je n’en ai mis que sept sur le disque. Comme je fouille tout le temps dans mes disques durs à la recherche de trésors oubliés ou de choses que je pourrais recycler, je suis retombé sur ces titres enregistrés à ce moment-là que je trouvais pas mal. Par ailleurs, j’avais sorti des titres par-ci par-là et j’avais l’impression d’avoir un puzzle un peu éparpillé. Comme un enfant, j’ai récupéré les différentes pièces afin de les assembler et j’ai terminé ce disque en y ajoutant une petite couche de vernis.
Le terme augmenté fait-il référence uniquement au fait qu'il y ait plus de titres que sur ton premier EP en indépendant paru en 2014 ?
Il n’y a aucun jeu de mots dans ce titre même si je suis adepte des doubles sens et des doubles lectures. Dans le cinéma ou dans la musique, on parle souvent d’édition augmentée et c’était le but. Au-delà de cela, je trouvais que le fait d’apposer ces deux mots qui n’ont rien à voir ensemble à première vue amenait une confrontation intéressante ; ça créait une sorte de poésie inattendue comme si le rivage s’agrandissait sans cesse.
« Littoral », « Littoral Augmenté », Littoral Records, tu sembles avoir un lien fort avec ce littoral, peux-tu nous en dire plus ?
A vrai dire, c'est complètement factuel car au moment où j'ai enregistré mon EP « Littoral », il a fallu que je crée mon label et je lui ai donné le même nom mais l'histoire s'arrête là même si j'aime bien la mer et que beaucoup de mes titres font référence à la géographie en général ; il y a un rapport sensible au lieu, à la terre, aux montagnes...J’ai bien être ancré dans un territoire. En ce qui concerne plus précisément le littoral, ce n’est pas tellement la mer qui est importante pour moi mais la fine ligne qui la sépare de la terre car pour moi, c’est une frontière et j’aime bien me balader au milieu des frontières.
Pourquoi as-tu choisi la photo d'un pare-brise fêlé pour illustrer ton album ?
J'avais cette photo en tête depuis des années. Elle a été pris par David Desreumaux ; qui est le directeur de la publication du magazine Hexagone et aussi un excellent photographe. J’aimais le dynamisme et le double point de vue présent dans ce cliché qu’il a posté sur son compte Facebook il y a deux ou trois ans. J’ai fait des séances photo pour mon album mais comme toujours quand on sort un projet, le rapport à l’image est galère et j’en avais marre de voir ma gueule. Un soir, je me suis rappelé cette photo qui me permettait non seulement de ne pas mettre ma tête sur la pochette et qui illustrait la ligne de démarcation ; la frontière, le littoral ; que j’évoquais précédemment grâce à cette fêlure sur le pare-brise. J’ai demandé l’autorisation à David et il me l’a accordé très gentiment.
Pourquoi as-tu quand même inclus trois inédits parmi ces reworks ?
Ces inédits ont été enregistrés à l'époque de l’EP et un peu plus tard, quand j’avais sorti « La Liberté » et « Les Grandes Marées » sur un double single. Alors que je n’avais pas réussi à leur donner la forme que je souhaitais, je les ai réédités, redécoupés et j’y ai mis la touche finale en y ajoutant notamment du synthé cet été. J’aimais ces titres, je n’avais pas envie qu’ils restent dans des tiroirs et puis, c’était également par respect pour les gens qui vont acheter l’album, j’avais envie de renouveler la carte pour eux.
Quelles thématiques abordes-tu sur ton presque nouveau disque ?
Dans ce disque, il y a surtout un questionnement sur la vie notamment sur la place que l’on rêve de prendre et celle que l’on prend vraiment. Dans ces chansons, j’aborde aussi l’énergie que l’on dépense à fabriquer sa personne et le fait d’être en accord avec soi sans se soucier tout le temps du regard des autres. Cet album évoque aussi l’âge adulte ; peut-être que ce sont les enfants qui nous font grandir, peut-être qu’ils nous élèvent et non l’inverse. Si on revient à la pochette de cet album, on pourrait résumer ça à comment faire rentrer la lumière dans la fêlure d’un pare-brise afin de transformer cela en un ciel étoilé.
Mathieu Boogaerts a-t-il été un choix évident pour le rework de « La Touche Etoile » ?
Mathieu a fait beaucoup de batterie sur ce disque et comme on est toujours en contact des années après, j'avais envie que qu'il participe encore plus à cet album d'une manière ou d'une autre avec sa voix. Je trouvais que « La Touche Etoile » était un bon point de rencontre entre nos deux univers. Je lui ai demandé s’il voulait faire les refrains et il m’a répondu qu’il préférait faire les couplets (rires).
Si je te dis qu'en écoutant « Littoral Augmenté », j'ai pensé à du Souchon moderne, comment le reçois-tu ?
J’ai beaucoup écouté Souchon ; comme d’autres artistes ; avant de m’en détacher, ce qui est normal mais ça me fait plaisir que tu me dises cela. En revanche, ce qui est paradoxal, c’est qu’aujourd’hui, je serai incapable d’écrire ces chansons. Mon écriture a évolué au fil du temps, celle des chansons de cet album date même si je la revendique toujours et que je m’y retrouve. Peut-être que lorsque j’ai écrit ces morceaux, j’écoutais plus Souchon qu’aujourd’hui...
Envisagerais-tu de réitérer l'expérience avec d'autres chansons non terminées à ce jour ?
Ma frustration est terminée mais comme je me replonge toujours dans les choses que j’ai faites, si des morceaux auxquels je n’ai pas réussi à mettre un point final me correspondent, j’y vais mais s’ils sont trop éloignés de ce que je fais aujourd’hui, je laisse tomber et j’en ai fait autre chose. De toute façon, il y a toujours un délai entre le moment où l’on écrit et celui où ça sort, l’immédiateté dans la création est compliquée et puis, la vie est comme cela.
Quels sont tes prochains projets ?
« Littoral Augmenté » sortira le 21 novembre et « La Touche Etoile » en sera le focus track. Je vais essayer de faire un peu de scène mais ça ne devrait pas être avant début 2026. Il se pourrait qu’il y ait des live sessions. Mon prochain disque sera quasiment instrumental, je l’ai construit autour du piano avec des paysages sonores un peu expérimentaux, quelques voix par-ci par-là et de la narration, ce sera la musique d’un film sans film et idéalement, il paraîtra d’ici fin 2026.
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Fabien Martin - Darling (clip officiel)
Un piano, un mur décati, une voix et une présence fantomatique - Darling, dernier single inédit, raconte un amour qui se transforme en souvenir. 🟡 Disponible sur toutes les plateformes : ...
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