Rencontre avec Shaga au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Grand Garçon » !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle Romain et mon nom d'artiste est Shaga. Je suis auteur, compositeur et interprète. Je joue principalement de la guitare mais je touche aussi un peu à la basse, à la batterie et au piano. J’ai mon projet perso depuis cinq ans et j’écris également pour d’autres artistes ; quelques titres sont déjà sortis et d’autres projets sont en cours.

Dans « Presque Heureux », tu dis que tu as compris le monde autour de toi mais que tu ne t'es toujours pas compris...La musique t'y aide-t-elle ?

Oui, totalement et d'ailleurs, petite précision sur cette phrase, parfois c'est l'inverse ! La musique m'aide à me découvrir car parfois, on avance, on change et même si on peut s’en rendre compte, je trouve que c’est important d’avoir un journal intime ou d’écrire des chansons afin de mettre des mots dessus pour cristalliser les changements. Pour ma part, c’est venu instinctivement car la musique me vient par envie, je n’ai pas cherché à faire un bilan en 2025 mais en écrivant des choses sur moi et avec le recul, j’ai pris conscience que ce disque était un instantané d’où j’en suis aujourd’hui et c’est hyper agréable.

Qu'est-ce que le grand garçon que tu es devenu aujourd'hui dirait au petit gars qui illustre la pochette de ton nouveau disque ?

Je pense que je lui dirais qu’il est sur la bonne voie, qu’il faut qu’il s’écoute car il fera des erreurs mais il apprendra de ses échecs et il réussira à accomplir plein de choses. Je lui dirais qu’il faut prendre la vie avec ses bons côtés et ses imperfections car tout ce qu’il fera ; que ce soit positif ou négatif ; lui servira et je lui conseillerais de ne pas chercher à se dénaturer.

Rêvais-tu déjà de musique à cet âge-là ?

La pochette de mon disque est un montage entre une photo récente de moi et une qui a été prise quand je devais avoir six ou sept ans et même si ma passion pour la musique est venue assez tôt, à cet âge-là, j’étais à fond sur le foot. Je commençais à écouter de la musique et à écrire des paroles avec l’un de mes voisins, ça me trottait déjà dans la tête mais c’était plus une passion naissante. L’envie d’en faire ma vie est venue au collège quelques années plus tard.

Comment expliquerais-tu ton évolution musicale sur « Grand Garçon » ?

Sur ce disque, j’ai eu la chance d’être accompagné de Noé Berne et ce nouveau producteur a apporté une nouvelle couleur musicale qui est venue s’ajouter au son d’avant. Par ailleurs, comme j’ai plus dit des choses intimes sur ce disque, je pense que cela a joué dans cette évolution musicale. Je suis plus allé dans le détail sur « Grand Garçon » et c’était vraiment voulu.

Comme « Grand Garçon » marque un virage plus Pop dans ta carrière, te verrais-tu encore évoluer vers une musique plus Electro ou plus Rock à l'avenir ?

Oui, totalement ! Je me suis toujours promis d'écouter mes envies à l'instant T et je ne pense pas que ça pourrait être autrement. Mon identité gravite notamment autour de la pop et du Rock mais en fonction des projets, de mon humeur, de ce que j'ai envie de dire et de transmettre comme émotion, ça peut varier d'un pôle à l'autre. Je pourrais très bien envoyer demain un album très Indie Rock ou très Pop sans beaucoup d'artifices...ça peut vraiment être tout et n’importe quoi selon mes envies, on ne sait jamais trop ce qui va arriver !

Quels thèmes abordes-tu sur ce disque ?

Ce disque évoque le passage de l'enfance/l'adolescence à l'âge adulte. C’est un peu un bilan. Ca me passionne toujours de me replonger dans mon cerveau d’enfant car j’étais très curieux et je me posais beaucoup de questions. Je me demande souvent si j’ai toujours les mêmes préoccupations ou si elles ont changé en évoluant, qu’est-ce que j’ai gardé, qu’est-ce que j’ai laissé...Dans ces chansons, j’évoque des souvenirs et des émotions qui m’ont traversé durant toutes ces années.

Si « Grand Garçon » devait être transposé au cinéma, quel acteur pourrait incarner ton rôle ?

Marc-André Grondin ; acteur Québécois ; qui a joué notamment dans « C.R.A.Z.Y » et dans « Le Premier Jour du Reste de ta Vie ». Sa sensibilité m’a marqué, il a une bonne tête et je l’ai toujours trouvé stylé. Je me sentais proche de lui dans les films que j’ai pu voir. De premier abord, il paraît facile à cerner mais au final, il est plus complexe. Comme ça fait un moment que je ne l’ai pas vu dans un film, c’est ça, il faut qu’on adapte mon disque en film et que j’appelle Marc-André !

Comment décrirais-tu ton univers à l'heure actuelle ?

Plutôt contrasté, coloré mais avec des teintes un peu plus sombres par-ci par-là, lumineux et assez intime.

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Nirvana a été hyper fondateur pour moi ; j’ai été obnubilé par Kurt Cobain quand j’étais plus jeune et même si je me suis calmé avec le temps, j’ai toujours un rapport un peu fanatique à ce groupe. Si Nirvana m’a donné envie de créer de la musique, Supertramp figure aussi parmi les groupes qui m’ont construit ; ce groupe possède un côté Pop très accessible et en même temps hyper compliqué. Gainsbourg m’a énormément influencé dans sa manière d’écrire, de composer et d’interpréter. Plus récemment, Kid Cudi.

Quels sont tes prochains projets ?

Plusieurs concerts vont arriver dans les prochains jours, nous jouerons à La Bulle Café à Lille le 29 octobre, à La Maroquinerie à Paris le 1er novembre, à La Marquise à Lyon le 12 novembre et au Makeda à Marseille le 20 novembre. J’ai des projets en cours dans l’écriture pour d’autres artistes et j’ai bien envie de développer cela à l’avenir. Après une pause créative qui m’a permis de me consacrer au sport et à la lecture, je commence à ressentir de nouveau l’excitation de faire de la musique...Nous allons refaire des sessions avec Noé et nous verrons où cela nous mènera.