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Rencontre avec Martine au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Devenir » !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec Martine au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Devenir » !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle Marie-Claude et je fais de la musique sous le nom de Martine. Je suis musicienne, auteure, compositrice, interprète et productrice. Je joue de la guitare, je compose à l’aide de machines et j’aimerais bien rajouter de la clarinette à l’avenir dans Martine ; j’ai été batteuse dans d’autres groupes et j’ai joué aussi du thérémine. J’ai grandi en Seine et Marne dans un petit village à côté de Meaux et maintenant, j'habite à la campagne dans Le Perche où l’on fait plein de choses notamment des fêtes dans les granges et des festivals. A côté de mon projet, je suis technicienne son, je m'occupe de pas mal de concerts et je suis certains artistes.

Pourquoi as-tu choisi Martine comme nom de scène ? Serait-ce pour dresser un pont entre la naïveté de l'enfance et la dureté du monde adulte ?

Il faut savoir que Martine est mon véritable nom de famille mais c’est une belle question car l’idée n’était pas de moi. Avant le projet Martine, nous étions trois, nous avions un batteur avec nous et nous avions un autre nom à savoir Pavlov car je parlais du conditionnement dans mes textes. Quand nous avons eu envie de changer un petit peu, c’est le batteur qui a trouvé que mon patronyme serait parfait car j’étais la leadeuse du groupe et que nous jouions mes compositions ; ça faisait un peu comme Van Halen ; mais je n’étais pas chaude du tout au départ car je pensais que les gens allaient faire des blagues par rapport à la série d’albums pour enfants. Ensuite, j’ai réfléchi et je me suis dit que ça serait intéressant de donner la parole à cette Martine-là car on n’arrête pas de se moquer d’elle mais elle n’a pas droit à la parole. En prenant ce nom, c’était comme si je lui donnais la parole afin qu’elle puisse montrer qu’elle a grandi, qu’elle est féministe, qu’elle se révolte et qu’elle emmerde un peu les gens. Martine, c’est moi aussi d’autant que j’étais également un peu cette petite fille quand j’étais enfant ; je me suis sentie proche de ce personnage.

Martine est un projet porté à deux, peux-tu nous dire ce que Thomas y apporte ?

Cela fait presque quinze ans que l’on fait de la musique ensemble et on se comprend extrêmement bien ; parfois, on n’a même pas besoin de se parler car c’est très fluide. Dans le projet, Thomas compose de plus en plus et sinon, il arrange beaucoup de choses avec la basse. La basse est un instrument qui est très important pour moi et du coup, il me fallait vraiment quelqu'un qui prenne beaucoup de place à cet instrument dans le projet tout en sachant jouer rythmiquement au niveau des mélodies. Thomas apporte vraiment ce groove et cette énergie à la basse.

Rencontre avec Martine au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Devenir » !

Comment synthétiserais-tu ton univers ?

Il y a du second degré, de l’ironie et de l’engagement mais avec humour. Pour moi, c'est un peu une musique de gaucho qui viendrait voir Martine pour danser et rire un petit peu afin de s'enlever cette pression constante que l’on a notamment à cause de la politique qui est assez anxiogène. J’ai vraiment envie que l’on puisse s’amuser dans nos concerts pour casser le petit côté réactionnaire du moment qui peut être un peu anxiogène pour des gens qui se disent progressistes.

Musicalement, « Devenir » est très énergique voire rageur, comment as-tu abordé le chant sur ce disque ?

C'est vrai que je ne voulais pas que ce soit un album de Punk avec une voix scandée. J'ai essayé de bien chanter sur ce disque, j’ai travaillé le chant d’autant que ma voix s’est embellie depuis que j’ai arrêté de fumer il y a deux ou trois ans. Par ailleurs, Nine Inch Nails figure parmi mes grandes influences et si Trent Reznor fait une musique assez violente, il chante souvent dessus. Comme « Devenir » est un album sur lequel il y a beaucoup de guitares saturées, il peut être fatiguant à écouter à la longue et je ne voulais pas ajouter des cris ou une voix saturée à cela car il n’y aura pas eu de respirations. J’ai voulu contrebalancer le côté oppressant de la musique avec une voix plus chantée.

Quels thèmes abordes-tu sur cet album ?

Je parle notamment de conditionnement au travail, de racisme, des femmes, de la guerre…J’aborde surtout des thématiques sociétales dans mes chansons.

Rencontre avec Martine au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Devenir » !

Comme il y a un propos fort sur « Devenir », as-tu prévu de le développer sur scène ou en dehors afin ; pourquoi pas ; de faire naître un dialogue avec les gens qui t'écoutent ?

Je suis toujours un petit peu mal à l'aise avec le rôle de l'artiste qui fait réfléchir. En nous exprimant en tant qu’artistes, je pense que notre rôle est d'essayer de transmettre des émotions. Pour ma part, qui suis-je pour les faire réfléchir. En tout cas, en live, on a toujours du mal à jouer dans des endroits où c'est timé car on parle beaucoup avec le public. On aime lier les chansons en interagissant avec les gens avec beaucoup d’ironie. On cherche à casser le quatrième mur et je sens que c’est quelque chose qui plaît aux gens. On nous dit souvent que l’on fait du Punk car on a cet esprit-là. A côté de cela, j’ai fait une BD qui s’appelle « Martine fait du Rock », Martine a grandi, elle devient un peu anticapitaliste et elle va faire des manifs mais même là, ce n’est pas pour faire réfléchir les gens, c’est plus dans le but de créer un truc commun qui nous permet de nous marrer ensemble avec ce personnage de Martine qui parle à tout le monde.

En référence à l'un de tes titres qu'est-ce qui est chimérique à l'heure actuelle dans notre société selon toi ?

La chimère est en fait un personnage fictif qui est créé de plusieurs choses. Pour ma part, j’ai utilisé cette chimère en pensant à tous ces influenceurs et influenceuses sur Instagram. Cette chanson est née après avoir vu un documentaire sur la chirurgie esthétique chez les jeunes où la mode change tous les six mois. J’ai trouvé ça dramatique que des jeunes tombent en dépression parce qu’ils essaient de trouver leur propre chimère alors que leur bonheur n’est là et finalement ils se retrouvent avec des corps déformés. Cela m’a fait penser à un patchwork et au travail d’Orlan. Pour répondre à ta question, à l’heure actuelle, vivre dans un monde virtuel est ce qui est chimérique dans notre société et ça me fait peur pour les jeunes qui devront pleinement agir dans le monde réel à l’âge adulte. 

Rencontre avec Martine au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Devenir » !

S'il y avait un message à retenir dans ce disque, quel serait-il ?

Dans ce disque, ce serait la révolte. Oser parler et oser dire non ; que ce soit dans l'intime ou dans le politique. S'affirmer.

Penses-tu que la suite sera un approfondissement de « Devenir » ou au contraire as-tu envie d'explorer d'autres voies ?

« Devenir » est un album très Rock et même si nous l’aimons beaucoup, nous allons plus aller dans de l’Electro Indus. Nous garderons le côté engagé, les textes en français mais nous enrichirons peut-être plus autour.

Quels sont tes prochains projets ?

Les concerts vont continuer jusqu’à la rentrée ; nous jouerons notamment le 03 octobre à La Luciole à Alençon. Nous avons très envie de commencer à recomposer et j’ai déjà trois ou quatre morceaux qui sont sur le feu. J’aimerais beaucoup faire un clip sur la chanson « Nous Sommes » mais j’ai envie de prendre mon temps. Nous sommes très contents de ce qui se passe actuellement mais nous avons aussi besoin de repos…Nous allons faire les choses mais tranquillement !

Rencontre avec Martine au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Devenir » !
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