Rencontre avec Gordie Chambers au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « A Normal Life » !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteur, compositeur, interprète et je suis également mon propre producteur. Je m’occupe de tout dans mon projet musical à l’exception de la promo qui est gérée par Flavie Mazier. Je joue de la guitare et depuis que le projet existe et depuis trois ans maintenant, je suis accompagné par des musiciens. Je suis originaire de Normandie, j’ai grandi près de Rouen et actuellement, je vis à Granville qui se situe dans La Manche.

Quelle a été l'impulsion pour te lancer avec ton propre projet ?

Avant ce projet, j'ai monté un groupe avec un copain à Paris, nous avons écrit des chansons et nous les avons produites via un ordinateur et quand nous avons voulu les emmener sur scène, je me suis retrouvé à la batterie par la force des choses, ce groupe a duré durant quelques années mais j’ai eu envie de créer un projet un peu plus personnel afin de partager des choses plus intimes et c’est là que j’ai démarré Gordie Chambers. Par ailleurs, l’impulsion est venue du fait d’avoir pris conscience que si je voulais continuer à faire de la musique après avoir quitté Paris, il fallait que j’y aille tout seul. J'ai passé beaucoup de temps à Berlin où j'ai fait des Open Mics avec un copain et c’est là-bas que j’ai vraiment commencé à faire du guitare-voix et à assumer d'être un artiste solo même si cela a été assez bizarre pour moi au départ.

Qu'est-ce The Seagulls a vraiment apporté à ta musique ?

J'ai créé The Seagulls autour du projet. J'ai donné un nom au backing band que j'avais monté pour me soutenir sur scène. Ce sont trois autres cerveaux et donc trois autres sensibilités artistiques en plus de la mienne sur le projet. Quand nous avons commencé à adapter ensemble des chansons qui existaient déjà, j'ai fait une proposition de tous les morceaux qui me paraissaient potentiellement adaptables avec cette nouvelle formule, nous avons fait un choix tous ensemble ; nous avons voté afin de décider lesquels nous voulions arranger ; j'ai donné des directions et chacun a étoffé les morceaux en écrivant sa partie. Il faut savoir qu’au départ, l’idée était de monter un set live et ce n’est qu’après que j’ai eu envie d’enregistrer certains morceaux afin de faire un EP.

Peux-tu expliciter le titre de ton nouvel EP ? Une vie normale serait-ce à quoi tu aspires ?

Non, pas du tout, c'est même plutôt c'est l'inverse. Je ne vis pas une vie normale. Ce titre est ironique et cela est illustré dans le pré-single « Fake it ». C’est un thème qui revient dans tout ce que ce j’écris. J'essaie de casser les codes, les conventions sociales et les choses établies en remettant en question certaines choses ou en tout cas, en me posant certaines questions.

Peux-tu nous en dire plus sur la photo qui illustre la pochette de ton nouvel EP ?

C'est une photo qui a été prise en 2001 alors que j’étais en 4ème durant un voyage scolaire en Auvergne dans la chaîne des volcans. J’ai une pile de photos en vrac dans une boîte à souvenirs et il y en a plusieurs qui sont issues de cette pellicule. A l’époque, j’avais emmené un Kodak dans ma valise pour immortaliser ce voyage et je ne sais pas pourquoi mais il y a quelque chose qui me touche dans cette photo que je trouve incroyable visuellement parlant ; on pourrait se demander ce que je fais les bras en l’air. J’aime bien ce que raconte cette photo car derrière moi, il y a la nature et l’immensité et c’est ça la Folk. Il faut savoir qu’à l’intérieur du CD, il y a une autre photo et cela forme un panorama.

Quels thèmes abordes-tu sur ce disque ?

Mes chansons sont beaucoup liées aux doutes et à une quête d'authenticité et de sincérité afin d'être en accord avec soi-même. Quand je me présente, je dis souvent que j’écris des chansons qui parlent d’amour, d’oiseaux et d’arbres. Mes textes parlent d’émotions et de relations entre les gens. Les thèmes sont universels.

Pourquoi as-tu choisi de reprendre « Runaway » de Del Shannon ?

Juste après Berlin, je me suis installé à Lille et quand j’ai commencé à faire de la scène en guitare-voix dans les bars, je me suis rendu compte assez rapidement qu'il fallait que je fasse des reprises au-delà de mes chansons Folk mélancoliques en anglais afin de capter l’attention de la clientèle. J’ai commencé à intégrer des reprises à mon set mais je ne voulais pas tomber dans la facilité et j’ai essayé de trouver des morceaux un peu plus originaux. Je connaissais « Vanina » de Dave et quand j’ai découvert que c’était une reprise, je me suis intéressé à la version originale en anglais que j’ai trouvée incroyable et j’ai commencé à la jouer dans mes concerts. Je joue « Runaway » depuis une dizaine d’années maintenant et j’ai trouvé ça cool d’essayer de la réarranger avec les gars avec ce côté un peu western.

En écoutant ta musique, on t'imagine parfaitement sillonner les États-Unis afin de t'y produire sur scène, serait-ce un fantasme ou est-ce déjà une réalité ?

Non, je ne l’ai jamais fait mais j’aimerais bien même si ce n’est pas encore en projet. Ce n’est pas tant que cela un fantasme mais comme 80% de mes influences sont des artistes Américains, j’ai baigné là-dedans et ça s’infuse dans ce que je fais. Pour ma part, je me vois bien faire un road trip en France.

Comment qualifierais-tu ton univers ?

Authentique, tourné sur la nature, chargé émotionnellement, simple mais pas simpliste, organique et généreux.

As-tu déjà testé le français sur ta musique ou gardes-tu cela pour plus tard ?

J'ai déjà testé le français car j'ai écrit mes premières chansons à l’âge de 15 ans et je ne parlais pas un mot d'anglais à l’époque mais je n’imagine pas le français dans Gordie Chambers car ce projet-là raconte quelque chose avec ce mode d'expression. Peut-être plus tard dans un autre projet ; pourquoi pas ; mais je ne pense pas que Gordie Chambers chantera en français.

Quels sont tes prochains projets ?

Du live est prévu, je jouerai le 13 juin au bar associatif L'Ecurie aux Genêts, nous nous produirons en groupe le 24 juillet au Rayon Vert à Saint Pair sur Mer et j’aimerais bien annoncer d’autres dates à l’automne. J’ai des projets d’EPS mais en solo ; idéalement mon prochain disque sortirait d’ici le printemps 2026.