Retrouvailles avec Appelez-Moi François au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de leur second EP !

Comment a été accueilli votre premier EP paru en 2022? Quels ont été les principaux retours sur ce disque?
Olivier : C’est toujours compliqué de sortir un premier EP puisque personne ne connait le projet et donc personne ne l’attend mais nous avons été agréablement surpris et les retours ont été très bons. 
Romain :  Parmi les principaux retours, on nous a dit que le projet était très cohérent et cela aussi bien dans la musique que dans l'image ; que ce soit la scénographie ou les clips. Le Trianon Transatlantique qui nous réaccompagne cette année nous a dit que notre façon de communiquer et d’aborder notre univers était hyper claire ; ils conseillent même à des groupes en développement d’aller jeter un œil à notre projet parce qu’ils trouvent que c’est bien foutu. Par ailleurs, ce premier EP ; qui est sorti fin 2022 ; nous a permis aussi d'engranger pas mal de dates de tournée entre 2023 et 2024.
O : Je pense que notre premier EP a été bien accueilli aussi car les gens avaient besoin de quelque chose de léger et de frais durant cette période-là. Sur une première écoute, Appelez-moi François, c'est vraiment quelque chose de très pop et les gens avaient sûrement besoin de cela après le COVID.
Êtes-vous restés dans la continuité musicale de ce premier disque pour le suivant baptisé « Danse ! » ou avez-vous eu de nouvelles envies?
R : Nous sommes partis sur les mêmes bases ; le processus créatif a été le même ; mais nous sommes allés plus loin en allant chercher d'autres outils ; notamment des vieux claviers et d'autres boîtes à rythmes ; pour pousser un petit peu certaines envies musicales mais nous n’avons pas réinventé la poudre car ça nous plaisait bien. Avec ce second EP, nous avons voulu creuser un sillon, créer une patte et l’affirmer. 
Pouvez-vous nous en dire plus sur le titre de ce disque? Est-ce une invitation? 
R : Le point d'exclamation dans ce titre peut être pris de différentes manières, ça peut être un cri joyeux, une invitation mais je ne crois pas que ce soit une injonction parce qu'on ne peut pas obliger les gens à danser ; ça vient ou ça ne vient pas. Pour moi, c’est une invitation joyeuse et énergique ; c’est un réveil. 
O : Quand on a commencé à faire de la scène avec le premier EP, on a eu naturellement envie de développer le mouvement. 
R : On s'est aperçu qu’on ne pouvait pas inviter les gens à bouger si nous-mêmes, on ne le faisait pas. On est tous faits de la même manière, si les gens se mettent à danser, on y va aussi et le mouvement devient collectif.

Êtes-vous ; vous-mêmes ; de bons danseurs?
O : Romain est un très bon danseur. Pour ma part, j'aime bien danser et j'espère progresser mais je ne dirais pas que je suis un bon danseur.
R : Dans ma famille, on danse beaucoup, j’aime beaucoup cela et depuis tout petit. A vrai dire, je me suis même mis à la musique parce que je voulais être danseur. Je voulais apprendre la danse classique avec ma petite sœur qui s'y mettait aussi mais à cette époque-là, l'école de danse qui était à côté de la maison ne prenait pas les garçons. Du coup, je me suis demandé comment je pourrais accompagner les danseuses et c’est comme cela que j’ai décidé de me mettre au piano. J’adore assister à des spectacles de danse car il y a toujours cette beauté, cette attirance vers ces corps en mouvement, cette forme de liberté...
En matière de danse, quelle est la première image qui vient à l'esprit de chacun ?
R : Le tableau « Les Trois Danseuses » de Pablo Picasso. Par ailleurs, liberté est clairement le mot que j’associe à la danse ; c’est une évidence. 
O : « West Side Story » car c’est un ballet contemporain magnifique et j’ai récemment revu les deux versions ; celle réalisée par Jerome Robbins et Robert Wise en 1961 et celle réalisée par Steven Spielberg en 2021. 
Quelles thématiques abordez-vous sur votre second EP ?
R : Les trois grandes thématiques de l’EP sont le progrès ; le monde dans lequel on vit, l’IA, la technologie ; la notion de bonheur et la tristesse.

Sur iTunes, vos deux disques sont regroupés en un album, le voyez-vous aussi comme tel ?
O : Un peu, oui. Comme disait Romain, le deuxième EP est une affirmation du premier et il a vraiment été construit dans la continuité de ce disque.  Il n'y a pas eu de pause. Entre 2021 et 2024, on a toujours enregistré des choses. Quand « Danse ! » est sorti, on s'est dit que ça faisait sens que les deux EPS soient ensemble finalement car ils ont une couleur semblable. 
R : Au niveau du processus créatif, on a fonctionné de la même manière avec le même réalisateur et dans les mêmes studios. A l’écoute, c’est cohérent, les auditeurs ne vont pas penser que ce sont deux objets différents. 
O : Ca clôture un chapitre 1 pour Appelez-Moi François et ça ouvre pour la suite...
Pouvez-vous nous parler de la mise en image de « Train de Vie » ? 
R : Le clip de « Train de Vie » est la suite de celui de « Je Danse ». Ces deux clips ont été tournés essentiellement en Normandie, ils ont été réalisés par David Vallet et cela créé quelque chose de très cohérent. 
O : Nous avions déjà travaillé ensemble sur la mise en images de « Tout Me Va » ; notre chanson de Noël parue en décembre 2023 ; et David nous avait aussi filmé en live.
R : Dans le clip de « Train de Vie », David a eu l’idée de faire apparaître vraiment tous les âges de la vie qui sont évoqués dans la chanson et ce double tournage a été l’occasion d’inviter d’autres personnes ; des figurants mais également des amis ; car jusqu’à présent, nous n’étions que tous les deux à l’image. 
Quel challenge un peu fou aimeriez-vous vous lancer avec Appelez-moi François?
R : J’aimerais aller voir du pays avec ce projet. Mon envie serait de faire une petite tournée au Canada, en Belgique, aller voir les communautés francophones qui sont en Angleterre... 
O : Continuer à créer cette folie et aller plus loin encore sur l'album tout en ramenant de nouvelles personnes autour de nous afin qu’Appelez-Moi François puisse prendre encore un peu plus d'ampleur. ça serait super. Ce n’est pas un projet très fou, c'est mon côté réaliste (rires).

À quoi ressemble Appelez-moi François sur scène?
O : Il y a pas mal de matériel sur scène ! Il faut savoir qu’on construit nos chansons avec des vieilles boîtes à rythmes, des vieux claviers, des vieux orgues Italiens...nous nous sommes demandé comment retranscrire cela en live et nous avons décidé de ramener les instruments utilisés en studio. Nous avons réussi à bricoler un setup avec plein de petites machines et cela ressemble à un labo analogique central sur scène. Quand on joue, on essaie de bouger et de danser en espérant que les gens dansent aussi. 
R : Nous avons des petites lampes d'architecte comme si on était vraiment dans une sorte de labo. Par ailleurs, je crois que même quand on n’est pas musicien, on aime bien observer les instruments, on est curieux de voir ce qu’il y a sur scène. Dans le live en tant que tel, nous avons un petit fil rouge et c’est souvent perçu comme un voyage vers du lâcher-prise. 
Quels sont vos prochains projets ? 
R : Le 25 avril, nous serons en première partie de Mathieu Boogaerts au 106 à Rouen et le 22 mai, nous jouerons à L'Eclat à Pont-Audemer en co-plateau avec Karen Lano. En juin, il y aura des sessions piano filmées des deux singles. Nous sommes en train de travailler sur le clip de la chanson « Après » avec Barbara Henri qui est plasticienne et une classe d’art d’un lycée professionnel de Sotteville-lès-Rouen ; cette vidéo en animation sortira à la rentrée. Idéalement, l’album paraîtrait fin 2026 ; cela fait déjà quelque temps que nous y travaillons !