Rencontre avec Sébastien El Chato au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Racines » !
« Racines » est-il l'album le plus intime dans votre discographie?
Si effectivement, « Racines » fait partie de mes disques les plus personnels, ce n'est pas le plus intime. Pour moi, mon disque le plus intime demeure « Je L’Aime » qui est sorti en 1987 car c’est avec celui-ci que je suis revenu à la chanson française. Sur cet album, il y a quelques-uns de mes plus grands tubes.
Où puisez-vous vos racines?
Mes racines sont en Espagne. Je suis gitan andalou né en France et fier d'être Français mais je puise mes racines en Andalousie. J’adore Malaga, Séville...et j'écoute beaucoup de Pop Flamenco et de chansons latines. Je pense que je suis plus latin dans l’esprit et dans le cœur.
Pourquoi avez-vous fait le choix d'inclure deux reprises sur ce disque?
Le coup de cœur et l’amitié, tout simplement. « Parler à mon Père » a été écrite par mon ami Jacques Veneruso pour Céline Dion et chaque année, nous nous retrouvons à Marseille pour le Soli'Live qui un concert solidaire organisé pour aider les associations qui œuvrent pour les enfants malades de La Timone. Chaque année, on se dit avec Jacques qu’il faudrait que l'on fasse une chanson ensemble et c’est lui qui m’a proposé ; après avoir gambergé ; de faire une version Gipsy de « Parler à mon Père » car il avait ce côté-là en tête quand il a composé cette chanson. Quant à « Elle Est d’Ailleurs » qui est une des plus belles chansons de l’album, c’est aussi parce que Pierre Bachelet était un ami ; toute la famille Bachelet. J'ai bossé avec son fils mais aussi avec Pierre en studio ; j'ai fait des chœurs sur un album de Brel ; c’était un grand pote, quelqu'un de très bien, de bienveillant, qui m'a toujours donné des bons conseils.
Comment avez-vous revisité ces titres de Céline Dion et de Pierre Bachelet ?
Je suis rentré en studio avec mon frère Sandro qui fait les arrangements et à la fin, il m'est venue l'idée, sans lui demander, de chanter le dernier couplet de « Parler à Mon Père » où ça monte en espagnol et il a craqué. Il m’a dit c’est bon, on le garde tel quel. Pour « Elle est d’Ailleurs », nous avons voulu garder l'esprit de Pierre Bachelet, le piano et la voix devant. A partir du premier refrain, nous avons rajouté les palmas et les cajons de la Pop Flamenco. Nous avons revisité ces morceaux dans un style plus Pop Andalou que Gipsy Ambiance.
Pouvez-vous nous présenter Majela avec qui vous partagez « C'est l'Amour » et nous dire comment est né ce duo?
Majela est une chanteuse Cubaine qui mélange les styles avec beaucoup de talent. Ma productrice ; Fanny ; connaît celui de Majela ; qui vit à Miami mais qui est Français. Comme je cherchais une voix féminine sur un morceau, Fanny a eu l’idée d’envoyer ces chansons à notre ami à Miami, il les a fait écouter à Majela qui a bien aimé. Si elle a enregistré ses parties en Floride et moi, les miennes en France, nous devons normalement nous retrouver dans quelques semaines afin de tourner les images du clip. Comment avez-vous élaboré le tracklisting de « Racines » ? Avez-vous cherché à raconter une « histoire » avec cette sélection de chansons?
C’est très simple, les chansons issues de mon propre répertoire sont celles qui sont les plus écoutées et les plus vues mais nous en avons gardé certaines pour un « Racines 2 »...
À laquelle seriez-vous le plus attaché et pourquoi celle-là ?
Sur l'album, il s’agit de « Mal dans ma Peau » car je la trouve fabuleuse. Par ailleurs, j’ai pu me rendre compte que les gens aiment les nouveaux arrangements Pop Flamenco de cette chanson. En revanche, ma chanson préférée est « On s’Aimera Encore » ; elle fera peut-être partie d’un volume 2 ou elle deviendra peut-être un duo au Canada...Cette chanson-là, c’est ma vie.
En 2022, vous avez chanté Julio Iglesias, majoritairement en français. À quel artiste francophone aimeriez-vous maintenant rendre hommage en espagnol ?
Gilbert Bécaud ! Pour donner un scoop, je vais partir sur les routes avec quatre musiciens en 2026 afin de rendre hommage à ce grand chanteur. Je vais revisiter quatorze de ses plus belles chansons de manière intimiste mais en français. Cette question pourrait me donner des idées car ça me tenterait bien d’adapter Gilbert Bécaud en espagnol...
Vous qui avez écrit « Baïla Amigo » pour Kendji Girac, auriez-vous participé à une émission comme The Voice si cette émission avait existé dans les années 70?
Je l’aurais fait volontiers et d’ailleurs, j’aurais eu son âge mais je n’ai pas eu à me plaindre car j’étais tous les soirs dans La Classe sur FR3 et ça a été un très beau tremplin.
Quel regard avez-vous sur l'évolution de la musique « gipsy » en France?
J'ai été le premier à en faire en 1978 et après, il y a eu les Gipsy Kings en 1987. Ça ne veut pas dire qu'ils n'étaient pas déjà là en 1978 mais c'est moi qui ai eu l'honneur et la chance de sortir un single chez Carrère et un album derrière. Les Gipsy Kings ont explosé ; quant à eux ; en 1987. Bien plus tard, Kendji Girac est arrivé mais si on écoute bien, il fait de la chanson française à consonnance Gipsy, c'est très pointu, j’adore et je trouve ça fabuleux. En France, il y a pas mal de groupes qui font des soirées privées avec de la musique gitane mais il n’y en a pas beaucoup sur le devant de la scène. Peut-être que d’autres artistes arriveront et ça sera tant mieux car la musique gitane fait danser, elle apporte du soleil et elle parle autant au cœur qu’au corps.
Quels sont vos prochains projets?
Dans les prochaines semaines, je vais rejoindre Majela à Miami afin de mettre en images « C’est l’Amour ». Cet été, il y aura beaucoup de live un peu partout en France mais aussi au Canada à partir de la rentrée. En 2026, il y aura le projet sur Gilbert Bécaud et je pense qu’en même temps, je vais préparer « Racines 2 » pour 2027.