Retrouvailles avec Baptiste W. Hamon au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Country » !
Quel a été l’élément déclencheur pour oser pousser encore plus le curseur de la Country sur ton nouvel album ?
C’est vrai que jusque-là, je n’étais jamais allé à fond dans la Country. J’ai toujours décrit ma musique comme de la chanson française inspirée par l’Americana, le Folk et la Country mais sans jamais oser faire un pur disque de Country en français et cela en partie car les gens autour de moi disaient que ce style musical ne marchait pas en France et que ça ne servait à rien d’en faire puisqu’il y a très peu de public pour cela mais là, je me suis senti prêt. Peu importe qu’il y ait un public ou pas, j’ai eu envie d’être moi-même et de faire un disque qui me ressemble à la fois très Country selon les codes de cette musique que j’aime et très moi-même aussi car je ne suis pas allé l’enregistrer à Nashville ou à Austin, j’ai décidé de le faire en France avec mes musiciens afin de garder une petite dimension Country à la Française et mes références pour cela ont été notamment Joe Dassin et Eddy Mitchell.
A-t-il été évident que tu allais le faire avec des chansons originales en français et non avec de « simples reprises » ?
Depuis deux ans, j’ai monté un projet de reprises de chansons Country Américaines avec des amis et nous avons baptisé ce groupe Paris Lonestar Club, c’est comme un groupe de lycée avec lequel nous présentons les chansons que nous aimons bien à un public qui ne connait pas forcément la Country. Nous avons pas mal joué dans les bars parisiens et ça a très bien pris ; c’était souvent plein de jeunes qui découvraient la Country, qui adoraient et qui revenaient aux soirées suivantes. Fort de cette expérience de faire des reprises un peu joyeuses que les gens apprécient dans les bars, je me suis dit que j’allais essayer de faire la même chose avec des chansons à moi écrites en français. J’avais à cœur de composer des chansons festives que les gens pourraient chanter lors des concerts.
Es-tu allé t’immerger dans le berceau de la musique Country pour composer cet album ?
Dès que j’ai un peu de temps et d’argent, je vais aux Etats-Unis autant que je peux. Ces dernières années, j’ai pu m’y rendre quasiment une fois par an. Quand je suis aux Etats-Unis, ce n’est pas forcément à ce moment-là que j’écris mais par contre, je me retrouve totalement imprégné de la véritable culture Country, Folk et Blues en allant dans des bars au milieu de nulle part au fin fond du Texas ou du Kentucky ou de l’Alabama, je vis mon amour pour cette musique qui m’émeut. Aller là-bas alimente cette passion et les fantasmes que je peux avoir et cela me chamboule. Quand je reviens en France, j’ai emmagasiné plein d’images, de nouvelles rencontres faites sur place et de nouvelles musiques et cela m’inspire et en général, j’écris en rentrant.
Quelles thématiques abordes-tu sur « Country » ?
Je parle notamment de la musique Country, de mes voyages aux Etats-Unis, de rester soi-même dans la musique et d’être fidèle à ce qu’on aime et j’approche cela avec légèreté afin de susciter le sourire chez l’auditeur.
Comment as-tu choisi les deux morceaux qui ne sont pas de toi sur ce disque ?
« Je Ne Deviendrai Jamais Une Super Star » est une chanson d’Eddy Mitchell qui date de 1974 et « Stewball » est une chanson traditionnelle Américaine qui avait été adaptée pour Hugues Aufray par Pierre Delanoë en 1966. Reprendre ces deux chansons sur mon disque était une façon pour moi de faire un clin d’œil et un hommage à ces chanteurs de la chanson Française qui étaient fans de la Country comme moi et qui ont eux-mêmes voulu en chanter dans leurs albums. Quand j’ai eu l’idée de ce disque, je me suis replongé dans la discographie de chanteurs qui auraient pu avoir fait des chansons Country. Je connaissais « Sur La Route de Memphis » d’Eddy Mitchell mais je ne savais pas tellement s’il en avait fait beaucoup d’autres. Je me suis donc intéressé à sa discographie comme à celles de Joe Dassin, Dick Rivers, Johnny Hallyday et Hugues Aufray afin de voir quels étaient les morceaux les plus Country qu’ils avaient enregistrés. Quand je suis tombé sur « Je Ne Deviendrai Jamais Une Super Star » ; que je ne connaissais pas et qui est très très Country ; j’ai trouvé que cette chanson résonnait très fort avec ce que je raconte dans mon disque ; ça rentrait parfaitement dans la D.A littéraire de mon album ; ça faisait sens. Quant à « Stewball », c’est une chanson que j’écoute depuis tout petit et à cette époque-là, je ne savais pas qu’à la base, c’était une chanson traditionnelle Américaine qui a été chantée en version Folk et en version Country. Sans le savoir, j’ai aimé la Country dès l’âge de 5 ans indirectement grâce à Hugues Aufray.
Pourquoi n’y-a-t-il pas d’anglais sur ton nouvel album alors qu’on en trouvait un peu sur « Jusqu’à la Lumière » paru en avril 2022 ?
Le parti pris était de faire un disque 100% Country en français et je ne voulais pas troubler le message avec de l’anglais car les gens auraient pu éventuellement comparer ces deux langues pour savoir si la Country sonnait mieux dans l’une ou dans l’autre. Peut-être qu’un jour, je ferais un disque de Country en anglais que j’irais enregistrer aux Etats-Unis mais là, le défi était de faire le premier album 100% Country en français de l’histoire de la chanson française puisque mes recherches m’ont montré que ça n’existait pas même s’il y a eu des chansons Country sur des albums Rock.
Quel regard as-tu sur l’évolution de la musique Country ?
Elle évolue énormément et je trouve que c’est super. En France, la Country a plutôt une mauvaise image car les gens en ont une vision très caricaturale, ils s’imaginent que c’est une musique un peu pouêt-pouêt de Rednecks pas très intelligents or depuis le début, la Country est très large. Parmi des auteurs de Country, on retrouve des poètes, des artistes très avancés dans les combats sociaux dans les années 60-70…et moi, j’essaie de casser un peu l’image injuste que les gens ont à tort en France et qui fait qu’ils n’ont pas envie d’écouter de musique Country. Moi, je dis toujours, quelque soit la musique que vous aimez, je vous garantie qu’il y a une chanteur Country qui est fait pour vous car il y a de la Country à tendance Electro, à tendance Hip Hop, pour danser, pour être ému, pour tout…
Quel est selon toi le pire stéréotype concernant cette musique ?
Que c’est de la musique de blancs racistes Américains alors que ce n’est pas le cas. Cette année, même Beyoncé a sorti un album Country ! Quand j’ai entendu cela, j’ai dit amen car elle me permet de développer mon discours. La preuve, Beyoncé qui n’est pas blanche et qui ne vient pas Country, elle en fait car elle aime ça et je pense que cela a surpris pas mal de ses fans. Le Country, c’est super et elle l’a compris.
Avec quel artiste anglophone te verrais-tu partager ta musique ?
Tyler Childers fait partie des auteurs actuels de Country que j’aime beaucoup. Il développe un discours qui est intéressant. Il fait de la Country très traditionnelle et il est très engagé. Il est conscient qu’il y a des personnes qui ne sont pas de son bord politique qui écoutent sa musique mais il essaye toujours de faire passer des messages politiques, il le fait sans blesser personne mais il le fait quand même et je trouve cela super car dans une Amérique très divisée où il y a des choses inquiétantes qui se passent, le fait qu’un artiste très populaire, qui vient du Sud et qui est lui-même blanc tienne des discours qui alertent sur ce que peut dire Trump, je trouve ça bien. J’aime beaucoup la musique mais aussi la démarche sociale de Tyler Childers.
Quel serait ton meilleur souvenir lié à la Country ?
La première fois que je suis rentré dans un Honky Tonk ; bar du Sud des Etats-Unis dans lequel on écoute de la Country ; à Austin au Texas et je parle de cela dans la chanson « Fièvre Honky Tonk ». Des amis m’avaient emmené dans ce bar et quand nous sommes entrés, il n’y avait que des jeunes entre 25-30 ans, ils avaient tous l’air sympa, ils avaient des chapeaux de cow-boy et des bottes mais ils n’étaient pas déguisés. Il y avait un groupe qui jouait de la pure Country et je me souviens que mes poils s’étaient dressés. Rien que d’en parler, j’en ai presque les larmes aux yeux. Je me suis dit que c’était beau et que j’appartenais à cet endroit-là ; j’avais trouvé mon chez moi. C’était souriant, ça dansait, on buvait des whiskies à deux dollars, c’est toute l’Amérique que j’aime avec les traditions mais aussi avec cette ouverture d’esprit que l’on retrouve à Austin.
Quels sont tes prochains projets ?
Comme le concert du 17 décembre à La Boule Noire affiche complet, une nouvelle date vient d’être annoncée récemment, nous jouerons le 10 juin 2025 à La Maroquinerie. En parallèle à ces deux dates, il y a pas mal de concerts qui arrivent. Je commence déjà à dérouler le fil de la Country en français en travaillant sur de nouvelles compositions inspirées un peu plus par Joe Dassin qui est un grand monsieur de la chanson française que j’adore ; je travaille sur cette esthétique-là pour mon prochain disque. Avec Paris Lonestar Club, nous avons un set d’1h30 de chansons Américaines qui font danser les gens et nous nous tenons disponibles si quelqu’un nous demande de venir jouer. Il n’est pas impossible qu’il y ait un nouveau clip mais comme j’aime travailler avec une forme de spontanéité, j’avance étape par étape d’autant que je suis maître de mon propre projet depuis que j’ai créé ma maison de disques et cela m’offre une vraie liberté.
Baptiste W. Hamon - Oh que j'aime la musique country
Nouveau single "Oh que j'aime la musique country" Ecouter le titre 👉 https://modulor.lnk.to/Lamusiquecountry Extrait du nouvel album "Country" - sortie le 8 novembre 2024 A découvrir par ici ...
Concert BAPTISTE W.HAMON - "COUNTRY" à PARIS @ La Maroquinerie - Billets & Places
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