Retrouvailles avec Alvin Point au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier EP !
« Poussières du Passé » te permet-il de clore un chapitre avant d’en ouvrir un neuf dans ta carrière ?
Complètement ! Il y a quelques mois, j’ai écrit une nouvelle chanson et j’aurai pu la sortir tout de suite mais je n’en ai pas eu envie car je sentais qu’il fallait clore quelque chose avant. Je pense que nous avons tous des blessures ; nous sommes tous un peu des écorchés de la vie ; et l’idée était de fermer cette page avec ce premier EP afin d’en ouvrir une nouvelle beaucoup plus « joyeuse » même si c’est toujours la tristesse qui m’inspire dans l’écriture.
Pourquoi as-tu attendu huit ans avant de proposer un premier EP alors que ton public devait être demandeur ?
Oui, mon public était hyper demandeur mais j’avais à cœur de défendre au maximum chaque chanson. Comme je livre une part intime de moi dans chaque morceau, je n’avais pas envie qu’elle soit consommée durant deux ou trois mois et qu’ensuite, ça soit terminé. J’avais le souhait de faire découvrir chaque titre au plus grand nombre et quand on est indépendant, c’est quand même plus compliqué. Par ailleurs, entre 2018 et 2022, j’avais un peu arrêté la musique afin de découvrir d’autres choses et de voyager notamment mais aujourd’hui, je pense qu’il ne faudra pas attendre huit ans avant un second EP (Rires).
Pourquoi as-tu fait le choix de présenter un remix de tout premier titre sur cet EP ?
J’avais envie de présenter quelque chose de très positif et de good vibes et ce remix était l’idéal pour moi. Il y a deux ans, j’ai rencontré Falcom, nous avons travaillé sur « Passé » ensemble et à l’époque, il m’avait dit qu’il adorait mon premier titre et que pour lui, « Il A Dit » était ma meilleure chanson et qu’il aimerait trop la remixer. Sur le moment, c’est rentré dans ma tête et ça y est resté jusqu’à ces derniers mois. Actuellement, nous sommes dans une période où nous sommes tous un peu désenchantés car le monde est compliqué et je me suis dit que c’était le bon moment pour recontacter Falcom afin qu’il puisse faire ce remix qui permet de faire la fête.
Pourquoi cette chanson te tient-elle toujours à cœur ?
« Il A Dit » ; qui parle de la difficulté à accepter son identité ; n’est pas une chanson militante mais malgré tout, je pense qu’elle parle à beaucoup de personnes qui ont eu un passé/une histoire avec l’amour en général. Aujourd’hui, on a besoin de positif et cette chanson permet de célébrer l’amour. J’ai eu beaucoup de retours sur cette chanson, les gens m’ont partagé leurs histoires en me disant qu’ils avaient retrouvé une part d’eux dans « Il A Dit » alors que c’est un morceau très intime et c’était super touchant. Ressortir « Il A Dit » dans cette nouvelle version, c’était une façon de les remercier pour tous les témoignages que j’ai pu recevoir même d’étrangers qui avaient traduit les paroles pour essayer de mieux comprendre cette chanson après avoir vu le clip qui est très parlant.
Est-ce ta rencontre avec Falcom qui était déjà aux manettes sur « Passé » qui a influencé ta nouvelle direction musicale ou l’avais-tu déjà en tête ?
Je l’avais déjà en tête car j’avais envie de faire autre chose mais ce n’était pas hyper clair dans ma tête ; je n’avais pas d’idées précises. A l’époque, j’étais très Pop-variété alors qu’aujourd’hui, ce que je fais s’inscrit plus dans de l’Electropop. En ce qui concerne le remix, j’ai laissé carte blanche à Falcom qui est beaucoup plus Electro que moi afin qu’il puisse partir d’une page blanche. Je lui ai juste donné quelques unes de mes influences notamment Sound Of Legend et c’était exactement ce qu’il avait en tête. Falcom a commencé à travailler sur le remix d’« Il A Dit » sans que je ne lui donne d’indications et quand il m’a envoyé un premier jet, c’était déjà super chouette et ensuite, nous l’avons enrichi car j’aime bien qu’il y ait notamment pas mal de synthés sur les morceaux. L’idée était de faire quelque chose de très festif, de très Dance et de très club. Falcom a eu un rôle déterminant dans cette direction musicale.
« Poussières du Passé » étant un mini best of de tes premières années discographiques, peux-tu nous dire comment tu vois ton évolution artistique depuis 2016 ?
Depuis 2016, ça a bien changé (rires) ! Chaque chanson de « Poussières du Passé » représente un chapitre de ma vie et cela dans un ordre chronologique. Mon évolution artistique est allée de pair avec mon évolution en tant qu’homme. Avec cet EP, je me libère de plein de choses ; les blessures de l’enfance, l’emprise ; et l’évolution est là car aujourd’hui, j’ai fait le tri et je mets le passé de côté. Je pense que je suis beaucoup plus libre dans la création à l’heure actuelle et je ne m’interdis pas d’écrire sur des sujets qui me touchent alors qu’auparavant, j’étais plus hésitant.
Quand je t’avais rencontré à Laon il y a quelques années, je t’avais posé une question à propos de The Voice…Ton avis a-t-il changé depuis ?
J’ai toujours un avis très partagé car The Voice est très une belle émission qui peut donner un vrai coup de projecteur mais en même temps, il y a beaucoup de candidats et peu qui ressortent finalement. Je trouve que c’est quand même compliqué de se faire une place avec The Voice d’autant plus depuis le retour de Star Académy. Si je suis toujours partagé, je pense que j’aurai moins peur de tenter ma chance aujourd’hui…je ne suis pas fermé à cela en tout cas mais j’irai avec la bonne chanson et beaucoup de préparation avant.
Comment est née ta collaboration avec Rémy Parker pour qui tu as écrit « Tapes Tapes Tapes » ?
Nous venons de la même région. Nous avions partagé déjà pas mal de scènes ensemble et nous nous connaissions donc très bien avant cette collaboration. Lors d’un Téléthon organisé à Laon en 2022 nous avons chanté « Quand La Musique Est Bonne » de Jean-Jacques Goldman et il s’est vraiment passé quelque chose durant ce duo. Juste avant, nous avions évoqué l’après The Voice Kids ; car Rémy a participé à la saison 8 ; je lui avais dit qu’il fallait qu’il sorte son premier titre et comme Rémy n’était pas en contact avec des auteurs-compositeurs, je lui ai proposé de lui faire quelque chose afin de voir si ça pouvait lui plaire. Le soir même, je me suis mis au piano jusqu’à quatre heures du matin et le lendemain, j’ai envoyé un message à sa mère ; car Rémy est encore jeune ; en lui disant que j’avais une proposition de chanson mais qu’il fallait encore que je la peaufine mais je me suis blessé à la main et j’ai été en convalescence durant plusieurs mois. Six mois après, sa mère m’a recontacté et comme je ne pouvais toujours pas jouer de piano, je leur envoyé la chanson telle qu’elle était et Rémy a adoré les paroles et la musique. Avec Rémy, nous avons en commun le fait d’avoir commencé la musique quand nous étions enfants. Dans son histoire, j’avais un peu l’impression de retrouver la mienne et c’est ce qu’expriment les paroles.
Commences-tu à avoir des demandes d’autres artistes ?
J’ai eu quelques contacts mais c’est encore trop récent…Pour l’instant, il n’y a rien de concret. J’ai envie de continuer à faire mes propres chansons mais je suis complètement ouvert à écrire et à composer pour d’autres artistes ; c’est quelque chose que je n’aurai pas forcément eu envie de faire il y a quelques temps mais je pense qu’aujourd’hui, je suis plus généreux dans ma façon d’écrire et de composer et j’aime bien le fait d’échanger pas mal avec les artistes comme ça a pu être le cas avec Rémy. Tout ce que l’on peut partager est hyper intime et c’est très inspirant.
Quel univers as-tu à cœur de développer dans tes prochaines chansons ?
L’idée est de parler au cœur des gens. Il y aura toujours une part de sensibilité et d’authenticité dans mes chansons. Falcom m’a souvent dit qu’il y avait de la mélancolie joyeuse dans ma musique mais c’est toujours positif en tout cas.
Contrairement à beaucoup d’artistes qui partagent pas mal de covers sur Youtube, tu es assez discret quant à cela…est-ce un exercice que tu réserves au live ?
C’est vrai ! J’aime beaucoup la scène et le studio mais cette partie-là est un peu égoïste car on est tout seul, c’est un moment à soi où l’on peaufine la chanson, on est un peu comme dans un labo et c’est un de mes moments préférés mais sur scène, ça n’a rien à voir, on me dit souvent que c’est comme s’il y avait un dédoublement de personnalité (rires). Quand j’ai commencé à me produire sur scène, j’avais 14 ans, j’avais vraiment besoin d’être aimé et la scène m’apporte cela car quand on donne de l’amour aux gens, on en reçoit mille fois plus encore. Vivre cette vague d’amour, c’est hyper puissant. En ce qui concerne les covers, c’est quelque chose avec lequel je n’étais pas très à l’aise auparavant mais pourquoi pas car je me dis que les gens qui ne peuvent pas venir aux concerts aiment bien écouter des morceaux sur les réseaux. Sur scène, je chante des reprises notamment de Vianney, de Kendji Girac et de Jean-Jacques Goldman, j’essaie aussi mes compositions parfois et cela m’apporte un élan de confiance.
Quels sont tes prochains projets ?
Je vais continuer la scène et je vais entrer en studio en début d’année afin d’enregistrer mon prochain titre qui sortira idéalement fin 2025. Je ne vais pas sortir cette chanson trop tôt afin que le remix d’« Il A Dit » et l’EP aient du temps pour infuser. Je n’ai pas fait de clip depuis 2018 mais il y en aura un pour mon prochain single.