Rencontre avec Nathan du groupe Inkwells au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « 536° F » !
Peux-tu présenter Inkwells à nos lecteurs ?
Inkwells est un projet entre amis d’enfance sur lequel nous avons commencé à travailler il y a deux ans. Nous avons sorti un premier single intitulé « Petrocolours » en octobre ; c’était un peu comme un accouchement après tout ce temps de travail ; et une mixtape il y a quelques jours. Dans Inkwells, on retrouve Marcus au chant et à la basse, Ludwig aux synthés et sur l’ordinateur et moi-même ; Nathan ; à la guitare. En termes de composition, nous aimons partir d’une boucle composée au préalable et ensuite, nous improvisons autour que ce soit tous les trois ensemble, en binôme ou individuellement. Après avoir enregistré tout cela, nous nous basons sur ces quelques dizaines de minutes d’improvisation que nous recoupons dans un second temps afin de créer un morceau cohérent. Quant aux textes, ils sont principalement écrits par Marcus.
Ce projet musical commun est-il dans la lignée de ce que chacun a pu faire auparavant ou avez-vous fait un « reset » tous les trois ?
Nous avons commencé la musique très jeune tous les trois et pour la petite anecdote, j’ai fait mon tout premier « concert » avec Marcus à la kermesse du CM2 ; comme quoi, c’est une histoire qui remonte à bien des années. Depuis tout ce temps, nous avons fait de la musique ensemble, nous avons eu différents projets plus ou moins sérieux et cela nous a permis de mettre un premier pied dans la découverte artistique. Nous sommes passés par différentes phases notamment Pop-Rock, Funk et comme nous avons un pianiste qui a une formation classique, nous avons aussi un peu expérimenté cela. Pour ma part, j’ai plutôt grandi dans le Rock et le Metal. L’idée à travers Inkwells était de créer une synthèse de toutes les inspirations que nous pouvons avoir et qui sont individuellement très marquées afin d’en faire un projet cohérent. Nous avions vraiment la volonté de mêler nos inspirations Electro-Techno-Breakbeat avec des sonorités de guitares bien saturées qui pourraient être puisées dans le Grunge ou dans le Noise Rock.
Par rapport à la teneur de vos textes, peux-tu nous dire quelle couleur a l’encre présente dans ces encriers qui vous baptisent ?
C’est un mélange de noir et de rouge et d’ailleurs, ce sont deux couleurs que l’on retrouve dans notre communication ; que ce soit dans notre premier clip ou sur les réseaux de manière générale. Il y a une notion de colère que nous exprimons par la chaleur qui est un thème assez omniprésent dans la mixtape et il y a également une forme de mélancolie que l’on ressent plus dans les passages joués au piano et dans des chants plus oniriques et plus tristes.
A quoi correspond la température qui donne son nom à votre première mixtape ?
Le titre de la mixtape fait référence à la température de combustion du pétrole.
De quoi parlez-vous sur « 536° F » ?
Les deux thèmes principaux de « 536° F » sont l’amour et la chaleur. L’amour est abordé dans une forme de désir qui n’est pas vraiment assouvi. Il y a un peu une notion de frustration quelque part. A titre personnel, j’ai été marqué par une ligne dans le morceau « Heat ». Dans cette chanson, Marcus chante « j’ai retrouvé mon cœur dans un cendrier », il y a bien sûr l’image de la cigarette, cela renvoie aussi à la combustion du pétrole et également au fait de brûler de désir.
Comment s’est fait le choix des morceaux présents sur « 536° F » ? Y-a-t-il un fil conducteur sur cette mixtape ?
L’idée était d’avoir une sorte de narration musicale et même textuelle à travers ces quatre morceaux ; en réalité, trois morceaux et une transition. Durant le processus de création, nous avons composé plusieurs morceaux et nous en avons dégagé quatre qui étaient cohérents entre eux et qui correspondaient à l’univers que nous souhaitions mettre en avant. Ensuite, il y a eu un travail de transition, nous avons cherché quel était le meilleur morceau pour lancer la mixtape et après, nous avons constitué ce disque un peu comme un puzzle pour créer un univers cohérent.
Peux-tu nous en dire plus sur vos envies visuelles pour le clip de « Heat » ?
Ce clip met en scène un personnage qui est dans une fuite mais on ne sait pas ce qu’il fuit. On le voit arriver en costard-cravate dans un paysage qui est presque lunaire, très rocheux et un peu hostile. Tout le long du clip, on le voit un peu paniqué en train de fuir quelque chose mais on ne voit jamais qu’elle est la cause de cette fuite. Sans spoiler la fin, il y a une forme de finalité qui clôt cette histoire qui n’appelle pas vraiment de suite.
Comment décrirais-tu l’univers d’Inkwells ?
Plutôt sombre et mélancolique de manière générale et on retrouve cela à travers des teintes rouge, noir et bleu foncé également. Il y a quand même un petit côté lueur d’espoir et cela se ressent à travers du second degré comme à la fin du clip de « Heat ». Il y a une volonté visuelle de vestes en cuir, de grands amplis, de Garage Rock et de Club Techno.
Comment envisagez-vous la suite de votre première mixtape ?
Nous sommes en pleine phase de composition. Le live est également une suite logique et nous travaillons actuellement dessus ; nous commençons à avoir quelques pistes. Soon to be announced…
Qui retrouve-t-on parmi vos influences majeures pour ce projet ?
The White Stripes, Sonic Youth, The Stooges mais aussi Daniel Avery, Gesaffelstein, Bicep, Overmono…
Que mettrais-tu en avant chez Marcus et Ludwig que tu connais depuis pas mal d’années?
Marcus baigne dans la lecture depuis tout petit, il a une culture et une imagination qui m’étonnent à chaque fois ; il a plein d’idées qui fusent à la seconde et en même temps, ce n’est pas quelqu’un qui plane car il a les pieds sur terre. Il est très inspirant à ce niveau-là. Il met beaucoup d’ambition dans ses projets qu’ils soient musicaux ou professionnels. Quant à Ludwig qui fait du piano depuis son plus jeune âge, il a une dextérité ; on peut même parler de virtuosité ; qui est assez impressionnante. Ludwig est fougueux et il n’a pas peur de tenter des choses ; il est très téméraire ; et pour le coup, c’est aussi quelque chose qui m’inspire.
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