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Rencontre avec Naowel au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Ma Rhao » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Claire Huteau

(c) Claire Huteau

Qui fait quoi au sein de Naowel ?

Léna : Je chante et j’écris la plupart des textes. Je joue du banjo, j’utilise la MAO et le looper tout comme Mike et je fais des claquettes. Je participe vraiment à la construction des structures des chansons et au développement général du groupe ; je suis un peu le moteur.

Mike : Même si je m’occupe de plus en plus des mélodies, je fais surtout des percussions vocales ; ce que l’on appelle le human beatbox ; je joue de la basse et je crée des ambiances un peu vaporeuses avec des synthés pour accompagner le mood du morceau. Je suis un petit peu aux manettes quand nous enregistrons un titre, je fais un peu du mix et je dirai que je suis au service du projet qui sort à la base de l’imagination de Léna. Et je chante un petit peu aussi.

D’où vient le nom de votre projet ?

L : Nous sommes tous les deux Rennais et depuis mon enfance, j’ai baigné dans plein d’histoires de notre région. Naowel vient d’une légende Bretonne sur une très belle jeune fille qui devait se marier à un Viking mais elle a dit à son père qu’elle ne souhaitait pas épouser cet homme car elle préférait être libre. Elle a fait un pacte avec la nature et en échange, elle a donné sa beauté, ses cheveux blonds et sa jeunesse. Naowel est devenue vieille et laide mais elle s’en fichait car elle a pu être libre de voir le monde comme elle l’entendait sans avoir à se marier à ce Viking. Ce nom illustre le fait d’accomplir des choses malgré le temps qui passe, le fait de continuer à chercher sans cesse le beau dans toutes les choses et le fait de rester libre surtout.

Avant d’être un duo, Naowel a été un projet solo, comment vous êtes-vous rencontrés et avez-vous fait un « reset » ensemble ?

L : Quand je jouais toute seule, j’utilisais un looper RC-505 ; c’est une pédale de boucles très commune dans le beatbox ; j’ai fait quelques dates mais j’étais très frustrée car le geste musical n’était pas complet pour moi. Quand j’ai rencontré Mike pour qu’il me donne des conseils sur cette machine, ce n’était pas du tout dans l’optique de faire un duo mais nous nous sommes bien entendus et comme il est bassiste et qu’il fait du rythme, ça complétait tout ce qu’il manquait dans le solo sur scène. Nous avons commencé cette aventure folle à deux et depuis, nous cherchons plein de façons de faire de la musique avec des vieux instruments comme le banjo mais de manière plus moderne avec des outils tels que des loopers et toutes sortes de synthés.

M : A la base, nous avons repris le répertoire de Léna, j’ai amené ma patte sur les morceaux de son EP et maintenant, nous composons ensemble. Le projet a changé de forme mais nous n’avons pas pour autant fait un reset car ce que Léna a composé auparavant était très beau, nous avons continué le chemin à deux.

(c) Claire Huteau

(c) Claire Huteau

Où vous situez-vous musicalement parlant ?

L : J’utilise souvent le terme Freak Folk pour parler de notre musique ; on retrouve cela notamment chez Björk qui fait plein d’expérimentations et chez CocoRosie. C’est de la fusion entre de la Folk ; il y a de vrais instruments et de la voix réelle ; et des tempos lents. L’idée est de mélanger de la musique électronique comme peuvent en faire Kompromat et Sexy Sushi avec de la musique traditionnelle Américaine Old Time Bluegrass même si ce sont deux mondes très éloignés.

Comment décririez-vous votre univers ?                  

M : Dansant, singulier ; ce n’est pas tous les jours que l’on voit un duo banjo-beatbox-claquettes ; et introspectif.

L : Merveilleux ; pour les thèmes abordés ; solaire et réfléchi/profond.

De quoi parle votre nouveau titre intitulé « Ma Rhao » ?

M : Ce titre parle d’amour et d’éco-anxiété. Être amoureux en 2024, faire des projets en se disant que le monde s’écroule déjà, comment imaginer un futur alors que le futur tout court est très incertain.

(c) Claire Huteau

(c) Claire Huteau

Comment avez-vous choisi d’aborder l’amour dans cette chanson ? L’un répond-t-il à l’autre ?

M : Il y a nos deux points de vue dans cette chanson et c'est un peu pessimiste. J’ai écrit mon petit couplet afin d’exprimer le mien.

L : J’ai souvent constaté que les gens voyaient l’amour comme quelque chose de fabuleux qu’il fallait idolâtrer et quand ils en parlaient, ils avaient plein de paillettes dans les yeux alors que concrètement, il y a plein de gens qui aiment juste de façon sereine. L’idée était de casser les codes du prince charmant qui n’est plus vraiment d’actualité en venant questionner le couple avec cette chanson. Nous voulions montrer qu’il y a des gens qui peuvent croire en l’amour et d’autres qui peuvent en avoir un peu peur tout en faisant en sorte que cela reste poétique et beau et pour cela, nous avons été exploré le champ lexical de l’amour qui est quand même un super bizarre ; on parle de tomber amoureux et de coup de foudre, c’est quand même très violent.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce terme et ce qu’il signifie pour vous ?

L : Ce terme est une invention. Dans ma famille, nous avons beaucoup de rituels et avec ma cousine, nous appelons ma rhao ce que nous considérons comme précieux. Souvent, nous nous appelions nous-mêmes ma rhao. Il y a presque quelque chose de sacré dans ce terme. Cette expression vient justement questionner le fait que l’on considère le couple comme quelque chose de sacré là où en fait, on pourrait se dire simplement les choses.

Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?

L : Quand Mike commence quelque chose, il persévère. Du fait de son caractère, il est très clean dans le sens où il va voir les défauts tout de suite et il va lisser les choses pour les rendre beaucoup plus claires même au quotidien. C’est quelqu’un de très gentil, de serviable et il est à l’écoute des autres.

M : Léna est très tolérante, elle accepte l’autre dans sa différence et dans son originalité. On peut vraiment être soi-même avec elle et cela fait un bien fou ; et je pense que ce projet parle aussi de cela. Il n’y a jamais de jugement dans le regard de Léna. Elle se fait facilement l’avocat du diable. Elle se met à la place de l’autre et elle tolère beaucoup de choses même si elle ne tolère pas l’intolérable.

(c) Claire Huteau

(c) Claire Huteau

Comment présentez-vous scéniquement votre projet ?  Y-a-t-il plus que de la musique et vous laissez-vous « driver » par l’instant présent ?

L : Nous faisons de la boucle sur scène, toutes les batteries sont montées vocalement et les sons autour sont pris eux aussi. Notre show est vraiment fait pour intégrer le public dans le set. Souvent, je commence le set en jouant du banjo dans le public. Il y a énormément de déplacements car je vais à ma planche de claquettes, je reviens chanter…Nous invitons des personnes à venir faire des boucles avec nous sur scène sur le morceau « Mojo Banjo ». Si le public est chaud et qu’il a envie de danser, nous faisons durer les morceaux plus longtemps. Il n’y a pas un seul show qui ressemble à un autre ! Nous essayons d’avoir des inter chansons assez dynamiques et sur scène, j’explique notamment assez rapidement la légende de la Cité d’Ys.

Quels sont vos prochains projets ?

M : Notre EP sera « complet » en janvier.

L : Nous allons présenter un single par mois jusqu’en janvier, le prochain « Les Trois Diamants » sortira le 28 novembre. Nous jouerons à Lille le 14 novembre à l’ISCOM et à Aachen en Allemagne le 27 janvier. Des clips sont en préparation et il se pourrait qu’il y ait des live sessions.

Rencontre avec Naowel au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Ma Rhao » !
https://www.facebook.com/Naowelmusic
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