Rencontre avec Anna Erhard afin d’en apprendre plus sur « Botanical Garden » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis née en Suisse mais je suis basée à Berlin. Je suis principalement chanteuse, guitariste, auteure et compositrice. S’il m’arrive de collaborer avec d’autres personnes au niveau de la composition, je m’entoure surtout de producteurs car je ne produis pas moi-même.
Que retrouve-t-on principalement dans tes chansons ? Des images, des choses concrètes ou de la fiction ?
A l’heure actuelle, je pense que l’on retrouve des choses très concrètes dans mes chansons. Je parle de choses qui m’arrivent ou dont je peux être témoin. C’est très littéral et cela aussi bien d’un point de vue musical qu’au niveau des paroles. Ca va droit au but.
Comment décrirais-tu ton univers artistique ?
Drôle, absurde, banal, il peut y avoir une sous-couche plus profonde mais je dirai qu’en surface, c’est très « sec ».
Chacun de tes trois premiers albums contient neuf chansons, as-tu une connexion particulière avec ce chiffre ? Le nombre 9 est-il une sorte de porte-bonheur ?
Non, je dois dire que c’est complètement un hasard. Je n’écris pas autant que cela et c’est aussi pour ça que mes albums sont assez minimalistes. Je ne choisis jamais parmi une grande collection de chansons pour élaborer un album comme d’autres artistes peuvent le faire.
Peux-tu expliciter la pochette de ton troisième album ? On dirait que cette fontaine sort tout droit d’un jeu vidéo…
L’artiste qui a réalisé cette pochette a l’habitude de dessiner sur ordinateur et cela explique son style très pixelisé. Cette fontaine pourrait se trouver dans un jardin botanique abandonné alors qu’en premier lieu, on pense immédiatement à un joli lieu. Il y a des têtes qui jaillissent des jets d’eau et cela peut renvoyer à la frustration que l’on peut retrouver dans mes textes ; ces choses que l’on garde en soi et qui nous travaillent.
Quels sont les principaux thèmes abordés sur ton nouvel album ?
La vie moderne, la poursuite du bonheur, les angoisses liées à l’amitié et des sujets ridicules comme le fait d’être plus grande que mes amis. J’aime choisir des choses qui ne sont pas si importantes à première vue et j’en fais des gros sujets. Je peux chanter à propos de ce que je veux et c’est toujours un soulagement pour moi.
A quoi ressemblerait ton propre jardin botanique ?
Bonne question ! Les jardins botaniques sont souvent très structurés et géométriques, le mien ne le serait absolument pas, il ressemblerait plus à une sorte de labyrinthe avec des recoins, des chemins cachés...J’imagine quelque chose d’assez sauvage. En termes de fleurs, il n’y aurait ni roses ni tulipes et en ce qui concerne les couleurs, je pense qu'il y aurait du violet et de l’orange.
« Package » sonne plus expérimental et minimaliste, aimerais-tu explorer plus cette veine-là à l’avenir ?
A vrai dire, la racine des chansons ressemble toujours à cela et parfois, j’y rajoute des parties notamment de guitare et de basse. Il arrive que la chanson ne nécessite rien de plus et cela a été le cas pour « Package ». C’est bien aussi quand parfois la chanson reste minimaliste ; c’est quelque chose que j’apprécie.
Peux-tu nous en dire plus sur le clip qui illustre « Hot Family » ?
Ce clip a été réalisé par Pictorial Candy qui est une amie très douée dans différents domaines artistiques. Cette chanson parle d’une famille incroyablement belle mais dans le clip, nous avons choisi d’utiliser le sens premier du terme hot et c’est pour cela que la mère qui a été kidnappée se retrouve en plein désert sous un soleil de plomb. Plus le temps passe et plus elle est couverte de coups de soleil et quand elle arrive à rentrer chez elle, elle décide se venger car personne ne s’inquiétait pour elle. Elle pète littéralement un plomb (rires). Je pense que Pictorial Candy avait certains thrillers comme références pour ce clip.
Que trouve-t-on dans ta culture musicale ?
J’ai grandi en Suisse et je dois dire que ce n’est pas un grand pays en ce qui concerne la musique. Pendant très longtemps, j’ai eu la sensation d’être déconnectée de ce qui pouvait être cool d’un point de vue musical. J’ai écouté des choses assez mainstream et mélancoliques. J’ai été une grande fan de Coldplay quand j’étais adolescente alors que maintenant, je suis plus Noise Rock, j’écoute notamment Deerhoof.
Tu es basée en Allemagne qui est un pays bien connu pour la culture Electro et la musique Techno, serais-tu intéressée si un DJ ou un producteur venait te proposer une collaboration ?
Pas vraiment même s’il y a de très bons artistes dans ce style-là et qu’il peut y avoir aussi des remixes incroyables. J’aime danser et parfois, j’ai entendu de très bons DJS qui arrivaient à mêler les genres mais je ne crois pas qu’une collaboration se fera dans ce domaine-là.
Sur scène, t’autorises-tu à transformer tes chansons ? Leur donnes-tu une énergie plus Rock notamment ?
Oui, bien sûr car sur scène, ces chansons sont jouées plus librement avec le groupe, elles sont un peu plus longues et un peu plus Rock effectivement. Je vois cela comme une sorte de collage que je fais avec mes musiciens car chacun apporte quelque chose aux chansons.