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Rencontre avec Mirabelle Gilis au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier EP !

Publié le par Steph Musicnation

©Lara Herbinia

©Lara Herbinia

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Le sujet est vaste ! Il y a eu toute une partie de ma vie qui a été consacrée à l’apprentissage de la musique et cela est passé par la musique classique, j’ai fait le conservatoire à Toulouse puis à Saint-Pétersbourg ; j’ai beaucoup joué dans des orchestres symphoniques de 9 à 23 ans ; j’ai étudié également le Jazz dans la classe de Pierre Blanchard à Paris, je suis partie à Istanbul afin d’étudier avec les tziganes dont Selim Sesler qui est malheureusement décédé d’une crise cardiaque et ensuite, je suis allée tout désapprendre en Angleterre et plus travailler le son avec des pédales d’effets. Je me suis intéressée aux musiques traditionnelles d’Europe Centrale, à la musique Irlandaise et à la musique Turque mais toujours dans la recherche de la plus grande liberté possible par mon instrument ; le violon ; et toujours dans l’envie d’improviser et de créer. Parallèlement à tout cela, j’ai toujours eu des groupes depuis mes 16 ans. Ces dernières années, j’ai été principalement compositrice, j’ai mis en musique des textes de Christophe Miossec, j’ai réalisé l’EP « Falaises ! » que nous avons chanté en duo, j’ai composé également les musiques de mon groupe Les Amirales qui était basé à Brest et je suis nouvellement auteure. Je suis violoniste, fraîchement altiste mais je joue un peu de plein d’instruments notamment de la mandoline, de la guitare ténor, des claviers…

Tu as partagé plusieurs projets avec d’autres artistes avant de dévoiler « Rivière », quel a été le déclic pour enfin oser « être seule à bord » ?

L’envie d’indépendance et de liberté. Je n’en pouvais de devoir dépendre toute ma vie d’un chanteur, d’une chanteuse ou d’un groupe et de devoir patienter quand ça n’allait pas à mon rythme. J’ai eu envie d’exprimer des choses plus personnelles, d’avoir ma « maison » et comme j’ai longtemps été sur les routes, j’ai ressenti le besoin de me réfugier dans mes fréquences tout en espérant que cela fasse du bien aux gens. Moi qui me suis toujours empêchée de chanter, j’ai eu à cœur d’explorer la voix ; jusqu’à présent, mon violon était ma voix. Je ne pensais pas que le chant était aussi difficile, j’ai pris des cours et j’essaie toujours d’évoluer.

Comment définirais-tu ton univers ?

Romantique, intense, rêveur, un peu aventurier, mélancolique, parfois lumineux ; je l’espère ; un peu onirique et cinématographique.

©Lara Herbinia

©Lara Herbinia

Par quoi as-tu été séduite dans le texte de Miossec intitulé « La Prunelle De Ses Yeux » avec lequel tu as annoncé ton EP ?

J’ai tout de suite été saisie par sa plume. Dès les deux premiers vers, j’ai trouvé ce texte fabuleux. J’ai trouvé que la façon dont c’était tourné était assez complexe. Cette chanson parle de la libération d’une femme qui subit des violences conjugales ; sexuelles ou physiques ; et c’est un sujet qui me tient à cœur. Je trouve insupportable cette idée d’oppression de la femme. Si ce texte m’a plu immédiatement, j’ai eu du mal à assumer certains mots très crus au début. J’admire la plume de Christophe et je dois dire que c’est difficile d’écrire après lui (rires).

As-tu choisi cette chanson comme premier extrait afin qu’elle fasse le lien avec « Falaises ! » ; votre EP commun ; sorti en 2020 ? Comme si c’était une suite logique…

Oui, c’est une suite logique car j’ai composé cette musique peu de temps après « Falaises ! ». Il y a quelque chose de presque chronologique dans l’ordre de l’EP.

Quels thèmes abordes-tu sur ton EP ?

Cet EP parle du désir de la libération de la femme, de séparation et des éléments ; le monde est tellement chaotique que la seule façon que j’ai de m’apaiser est d’aller au bord de l’eau. Quant à « N’Oublie Pas », c’est un morceau très personnel, c’est un hommage.

Rencontre avec Mirabelle Gilis au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier EP !

Pourquoi n’as-tu pas mis de mots sur « L’Immensità » ?

Ce morceau instrumental m’a été inspiré par un tableau que j’avais sous les yeux dans le Sud de l’Italie dans Les Pouilles aux confluents de la Mer Adriatique et de la Mer Ionienne. Cette rencontre de mers a été inspirante et j’ai tout improvisé là-bas face à la mer. Pour moi, c’était visuel et il n’était pas nécessaire de mettre des mots sur cette musique. Mes morceaux partent souvent d’instrumentaux.

Comment as-tu voulu habiller musicalement ces cinq chansons ?

Depuis quelques années, j’explore les synthés, il a fallu que je définisse les sons que je voulais parmi ceux qui me plaisaient et je me suis formée avec un logiciel. Comme j’ai beaucoup composé sur les routes, j’ai fait avec les moyens du bord à savoir un petit clavier maître, mon violon, un micro et une carte son. En revanche, en concert, c’est beaucoup plus Rock. 

« Rivière » est-il un premier pas vers un premier long format rien qu’à toi ?

J’y travaille mais cette fois-ci en passant par le groupe, je monte d’abord le répertoire avec les garçons avant d’enregistrer ces nouvelles chansons en studio. Pour l’album, je vais faire l’inverse de l’EP.

©Mira Mando

©Mira Mando

Ton EP se termine sur la chanson « N’Oublie Pas »…qu’aimerais-tu que l’on retienne de ton disque ?

De l’émotion car c’est très important pour moi que les gens en aient. J’ai l’impression que nous vivons dans un monde où tout doit être parfait en permanence, où tout le monde doit être au top tout le temps et je trouve cela très fatiguant. J’ai l’impression d’avoir mis un peu ma fragilité dans ce disque, j’assume cela et j’espère que les gens pourront se projeter dedans ; s’il y en a que ça peut toucher, j’en serai très heureuse.

Qui retrouve-t-on dans tes inspirations musicales ?

Andrew Bird, Patrick Watson, Andrea Lazlo De Simone, Limousine, Flore Laurentienne, Alexandra Savior, Warren Ellis

Quels sont tes prochains projets ?

Je vais commencer à travailler sur le clip de la chanson « Rivière ». Une live session enregistrée avec Le Cargö sortira prochainement. Je vais faire deux résidences au Chantier à La Rochelle grâce à Gérard Pons qui est l’ancien directeur des Francofolies. Je cherche un booker ou une bookeuse afin de trouver des dates. Idéalement, j’aimerais que la suite arrive fin 2025.

Rencontre avec Mirabelle Gilis au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier EP !
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