Rencontre avec Audrey et Lucas du groupe Little Odetta au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Little Bit Of Soul » !

Pouvez-vous présenter Little Odetta à nos lecteurs ?

Lucas : Little Odetta est composé d’Audrey Lurie au chant, de Fabien Rault à la batterie, d’Aurélien Herson-Macarel à la basse, de Florian Chignon aux claviers de moi-même ; Lucas Itié ; à la guitare.

Audrey : En ce qui concerne la composition, nous partons souvent d’un guitare-voix. Je peux avoir une idée de riff ou de mélodie que nous allons construire Lucas et moi, nous faisons des maquettes assez abouties et ensuite, nous mettons cela en commun avec le groupe afin d’arranger ou de déstructurer les morceaux tous ensemble.

L : Les idées peuvent vraiment venir des différents membres du groupe, nous shootons dans le tas et nous renvoyons tout cela tous ensemble.

A : J’écris principalement les textes mais sur l’album, il y a aussi une co-écriture avec Aurélien. 

A quoi référence votre nom de groupe ?

A : Il y a pas mal de références dans ce nom notamment à moi car petite, des copains m’avaient surnommée Odette/Dédette mais également à Odetta Holmes qui était une chanteuse de Folk Afro-Américaine assez engagée et à Little Odessa qui est un quartier Ukrainien à New York. Il y a plusieurs clins d’œil dans ce nom et puis, Little Odetta nous allait bien car nous sommes un groupe émergent.

J’ai lu que Little Odetta s’était fondé en 2020 ; c’est-à-dire en plein COVID ; comment avez-vous vécu cette période de démarrage « sous cloche » ?

A : Le groupe s’est même fondé à la toute fin de 2019 juste avant l’arrivée du COVID. Nous avons vécu assez mal cette période mais comme tout le monde, je crois. Nous avons continué à nous voir de manière « clandestine ». Nous nous sommes fait des autorisations pour aller répéter et travailler les morceaux car nous avions comme objectif l’enregistrement de l’album ; c’était tellement difficile de vivre sans musique que c’était notre échappatoire.

Avez-vous rapidement trouvé vos marques d’un point de vue musical ?

L : Je pense que nous avions déjà une idée assez précise quand nous avons crée le groupe. Pour ma part, je suis un gros fan de Rock des années 60-70 mais pas uniquement, ça peut aller aussi dans les années 90-2000. Quant à Audrey, elle est plus branchée Soul et Rhythm and Blues. Le mélange a été assez vu car nous trouvions que ça collait bien ensemble ; le côté Soul dans la voix mais avec un truc assez Rock derrière.

« Little Bit Of Soul » s’inscrit-il dans la lignée de son prédécesseur ou avez-vous eu de nouvelles envies ?

A : C’est dans la continuité car nous ne changeons pas radicalement d’univers ; nous restons sur du Rock et de la Soul ; mais il y a une part de liberté qui s’est un peu plus exprimée sur ce second album. Nous avons pris le temps d’étirer des morceaux car parfois, nous n’avions peut-être pas envie de nous limiter à un format radio. Quand nous avons travaillé les chansons tous ensemble, nous avons trouvé certains passages cools et nous avons eu envie de les faire durer afin de kiffer ces instants.

L : Nous avons quelque peu exploré d’autres terrains avec quelques parties instrumentales un peu plus longues contrairement au premier album où c’était vraiment assez concis. Notre précédent disque avait quelque chose de plus urgent ou de plus rentre-dedans alors que sur « Little Bit Of Soul », nous avons trouvé que c’était dommage d’« expédier » des parties.

Quels thèmes abordez-vous sur ce disque ?

A : Il y a plus de thèmes différents sur ce second album car le premier parlait essentiellement d’amour en général. « Little Bit Of Soul » est plus un constat du monde qui nous entoure même si certaines chansons parlent d’amour. Les thèmes de ce deuxième disque sont un peu plus sérieux et sombres.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le graphisme de votre second album ?

A : Cette pochette est en lien avec les thèmes abordés. Il faut savoir que la cover et la back cover se rejoignent afin de former un panoramique et cette pochette exprime une dualité car ces deux mondes s’opposent. D’un côté, on voit un monde idéal, utopiste, protégé, épargné et de l’autre, on voit un monde plus chaotique et désertique. Aller dans ce concept-là a été un choix. Pour cette pochette, nous avons collaboré avec Enzo Durt qui est un graphiste Belge. Nous avons contacté Enzo ; qui avait déjà œuvré pour plusieurs groupes ; pour son esthétisme après avoir découvert ses travaux sur Instagram. 

L : Même si nous avions en tête cette idée de dualité entre un monde cool et un monde chaotique, Enzo a eu quand même pas mal carte blanche. Ce qu’il fait est super beau et nous avions confiance.

Qu’est-ce qui est le plus souvent souligné ou mis en avant dans votre musique ?

L : C’est souvent l’énergie qui ressort et d’ailleurs, les prises studio partent toujours d’une prise live. Comme sur le premier album, tous les titres du second ont été joués en live tous ensemble et ensuite, nous avons ajouté des chœurs, des percussions…

A : Egalement, le plaisir de jouer tous ensemble et l’échange qu’il y a avec le public ; nous sommes galvanisés par ce qu’il nous donne.

L’anglais vous a-t-il déjà ouvert des portes à l’international ?                                                                               

L : A la sortie de notre premier album, nous avons eu la chance d’être contactés très rapidement par Dominique Bérard de l’agence Muzivox qui nous a pris sous son aile et à peine quelques mois après, nous sommes allés jouer en Algérie pour un festival en tête d’affiche à Constantine et cela nous a paru assez fou. Il n’y a pas si longtemps, nous sommes allés jouer en Angleterre en première partie de Wishbone Ash qui est un groupe assez mythique et c’était mortel. Récemment, nous avons joué en Belgique et j’espère qu’à l’avenir, nous nous produirons encore plus à l’étranger.

Comment décririez-vous l’univers de Little Odetta ?

A : Energique, solaire et sauvage.

L : Rythmique, humain et instinctif.

Quels sont vos prochains projets ?

A : Il y aura peut-être des versions acoustiques dans un futur plus ou moins proche…Nous allons travailler des nouveaux morceaux et tourner à fond. Nous allons continuer à défendre ce second album le plus possible en France et à l’étranger ; ça serait l’idéal. Nous nous produirons le 15 novembre au SAX à Achères pour le Festival Blues-sur-Seine.

L : Il se pourrait que d’autres titres de l’album soient mis en images…

A : …ce n’est pas encore acté mais nous y réfléchissons fortement !