Rencontre avec DAME au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de sa reprise de C. Jérôme !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

J’ai la trentaine, je suis auteur, compositeur et interprète. Modestement, j’essaie de tout faire par moi-même ; je fais les croquis comme on pourrait dire dans le dessin ; mais je fais aussi appel à des potes qui ont plus de skills dans chaque domaine. Avec mon projet musical, j’ai à cœur de raconter des histoires. Je dirai que je suis une personne lambda qui a des choses à dire. Je compose à la guitare et au looper et ensuite, je travaille cela sur Ableton.

Pourquoi as-tu choisi un pseudo féminin pour t’exprimer artistiquement ?

Pour plusieurs raisons. Tout d’abord, je parle pas mal de ma mère et des femmes dans mes textes. Par ailleurs, j’assume la part de féminité qu’il y a en moi ; quand je chante, je pense que c’est assez sensible. A la base, je chantais avec ma voix de tête et maintenant, j’ai appris à le faire avec ma voix basse ; ma voix de coffre ; avec The Voice mais au début, c’était toujours dans les aigus et cela explique aussi pourquoi j’ai choisi DAME comme pseudo. Je dirai que c’est un peu pour le velours.

La musique et toi est-ce une « vieille histoire d’amour » ?

Non, je me suis intéressé à la musique très tard mais j’ai commencé à chanter très tôt. Avant mes 10 ans, j’ai passé beaucoup d’étés seul chez mon arrière-grand-mère et j’avais pour principaux jeux soit la construction soit le fait d’imaginer des comédies musicales dans son jardin. Le chant m’est venu ainsi et c’était presque comme un pote.

Cela faisait-il plusieurs années que tu réfléchissais au fait de tenter ta chance dans The Voice ?

Non, ma participation à The Voice n’a pas été préméditée même si j’avais déjà pensé vite fait à Nouvelle Ecole mais ce n’était pas mon objectif premier. En revanche, ma grand-mère me conseillait de faire The Voice. On m’a contacté, tout simplement, via les réseaux.

Que gardes-tu principalement de cette expérience ?

J’ai découvert ce qu’était une coach vocale et non pas une prof de chant. Au-delà d’être une passion, je me suis rendu compte que c’était un métier qui demande de la rigueur et qu’il faut avoir des choses à exprimer. Si on fait cela juste pour briller, ça ne marche pas en fait, il faut aller dans la profondeur car nous sommes nombreux à vouloir faire ce métier et il y a peu de places.

Pourquoi te lances-tu avec une reprise plutôt qu’en présentant un titre original ?

Cette reprise représente un peu mon évolution. Je trouve que c’est tout le travail d’une saison fait durant The Voice en un morceau. Je savais que le public m’attendait sur ce titre que j’avais interprété durant la demi-finale. On me l’a beaucoup demandé et ça m’a semblé normal de sortir ce son-là en premier.

Que représente pour toi ce titre de C. Jérôme ?

Pour la demi-finale de The Voice, j’ai testé une bonne dizaine de morceaux et quand j’ai essayé « Et Tu Danses Avec Lui » avec juste une drum en looping, je me suis tout de suite concerné par le propos. Tous les mecs ont déjà vécu cela en soirée, les fragiles se sentiront concernés. J’ai trouvé que cette chanson était à la fois super bien écrite et simple à comprendre. Ce n’est pas de la poésie mais tout est imagé et il peut y avoir plusieurs lectures. J’aime la mélancolie et l’abandon qu’il y a dans cette chanson qui a été un tube dans les années 80.

Comment as-tu voulu réinterpréter « Et Tu Danses Avec Lui » ?

J’ai voulu moderniser ce titre qui m’est tombé dessus, le rendre plus Electro mais tout c’est fait hyper naturellement.

Comment t’es-tu approprier le texte de cette chanson ?

« Et Tu Danses Avec Lui » est hyper actuel car nous sommes dans l’ère dans réseaux et nous en voulons toujours plus, nous sommes dans la consommation, nous voulons toujours ce que nous n’avons pas. Je me suis raconté cette chanson, je me suis imaginé un gars toujours solo, un mec un peu maladroit qui n’a pas confiance en lui et qui voit tous les couples, quelqu’un qui serait plus spectateur qu’acteur.

Musicalement, ce cover donne-t-il le ton de tes propres compositions ?

On retrouvera toujours ma patte quelque part même dans la production mais je fais des choses très différentes à chaque fois. Je n’ai pas de ligne conductrice, ça dépend du mood. A l’heure actuelle, si je devais sortir un EP, ça serait plus une mixtape car mes morceaux sont tous très différents.

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Je suis resté bloqué dans les années 90 avec des artistes telles que Lauryn Hill et Céline Dion. J’aime le RnB ; Usher, Mario Winans, Mario Vázquez ; j’ai caché ce côté sensible pendant toute mon adolescence alors qu’aujourd’hui, je l’assume plus que jamais ; et la Techno, la Goa et la Trance car ma mère en écoutait beaucoup ; c’était vachement la teuf chez moi ; des artistes comme Carl Cox, The Prodigy, Massive Attack, Morcheeba…J’ai des influences Afro car j’ai toujours essayé de chanter reubeu et apparemment, ça se ressent dans ce que je chante aujourd’hui. La chanson Française est arrivée beaucoup plus tard au moment où j’ai commencé à écrire, j’ai écouté notamment Serge Gainsbourg et Louise Attaque.

Quels sont tes prochains projets ?

Idéalement, j’aimerais sortir des compositions originales régulièrement afin de faire rentrer les gens dans mon univers et pourquoi pas des covers coups de cœur comme « Et Tu Danses Avec Lui » si je transpire vraiment le truc. Il se pourrait qu’il y ait des live sessions et un concert à Paris d’ici fin 2023…Sur scène, j’ai envie de montrer autre chose par rapport à ce que j’ai pu faire auparavant et c’est pour cela que je suis en train de monter un band avec un batteur.