Retrouvailles avec Oré au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son second disque !
La chanson « Le Spectacle » donne son nom à ton second disque, comment est né ce texte ?
Je suis allée voir un dîner spectacle avec ma mère et mon beau-père à Perpignan ; le professeur de danse de mes petites sœurs qui est également un ami de ma mère présentait un spectacle de transformistes dans un esprit cabaret. A la fin de la représentation, ils se démaquillaient et retiraient leurs costumes sur scène pour finir en Marcel sur une chanson un peu triste. J’avoue que j’avais les larmes aux yeux. J’ai noté cela sur mon portable car je garde toujours des idées de choses que j’ai vécues afin d’en faire peut-être des chansons plus tard. Je suis retombée sur cette note le jour où nous sommes allés à la composition et quand Louis (Dureau) a commencé à jouer les premières notes, ça a donné quelque chose de très cinématographique et j’ai imaginé une rue le soir, les lampadaires qui s’allument, les gens qui commencent à attendre devant une salle et du coup, j’ai écrit la chanson sur ce thème.
Peux-tu nous en dire plus sur son clip et sur Mademoiselle Kiss ?
Ce clip a été tourné au Hasard Ludique lors d’une soirée la Velu.e. J’ai rencontré Mademoiselle Kiss grâce à Diane du groupe Üghett. Nous nous sommes connues en faisant de la musique et nous sommes devenues potes. Nous avions déjà été voir ensemble un spectacle de la Velu.e au Cirque Electrique où ces soirées sont organisées habituellement. J’ai fait écouter ma chanson à Diane afin qu’elle me fasse des retours car je voulais être sûre de ne pas avoir fait des maladresses par rapport à ce milieu-là et je lui ai demandé si elle connaissait une personne qui serait intéressée pour se maquiller avant un spectacle pour le clip. Mademoiselle Kiss étant l’une de ses artistes préférées, Diane nous a mises en contact, je l’ai suivie sur les réseaux, nous avons échangé et nous avons l’avons filmée en train de se maquiller et de se démaquiller au Hasard Ludique.
En écho au titre de ton nouveau disque, as-tu très tôt eu envie de faire partie du monde du spectacle ?
Oui, j’en rêvais depuis mon adolescence mais cela me semblait être quelque chose d’assez inaccessible. Je regardais les films en me disant qu’un jour, ça serait peut-être un monde que je pourrais côtoyer. J’ai grandi à Narbonne et je rêvais de venir à Paris afin de faire un métier artistique. Après avoir été conseillée par ma mère qui m’a dit de ne pas me lancer comme cela dans l’artistique, j’ai fait une formation de technicienne du son à Toulouse et après mes études, j’ai décidé de réaliser mon rêve en montant sur Paris. Petit à petit, je me suis installée dans le milieu de la musique et j’y ai fait ma place.
Avec « Le Spectacle », tu montres une nouvelle facette plus chanson, as-tu un déclic musical pour suivre cette voie ?
J’ai toujours écouté de la chanson Française depuis mon enfance ; quand j’ai perdu mes dents de lait, mes chanteurs préférés étaient Joe Dassin et Claude François et ma mère écoutait notamment Claude Nougaro. Le déclic n’est donc pas venu de la musique mais d’une rencontre humaine. Louis Dureau avec qui je travaille est producteur plutôt dans le Rap et c’est lui qui ; paradoxalement ; m’a demandé d’essayer de chanter. Je complexais par rapport à cela notamment à cause de mon côté un peu trop doux que je n’assumais pas, j’avais peur que les gens n’accrochent pas car c’est mon côté énergique, rentre-dedans, femme forte et un peu drôle qui avait plu aux auditeurs dans mon précédent projet. Louis m’a proposé de partir dans une autre direction et je dois dire que le fait de relâcher tous les petits élastiques, cela m’a fait peur mais je lui ai fait confiance, j’ai fait quand même fait écouter autour de moi et au final, les gens m’ont dit que ce n’était pas déconnant et que cela avait quelque chose de beau et de plus mature.
Comment expliquerais-tu l’aspect solaire évident qu’il y a sur ton disque ?
Je me pose souvent la question ! Je n’aime pas les choses tristes. J’aime bien la mélancolie mais je me veux pas me laisser aller à de la tristesse sans fond. J’essaie toujours de voir le bon côté des choses, de trouver les solutions aux problèmes car pour moi, il y en a toujours. De manière générale, quand j’ai commencé à faire de la musique, mon objectif était d’être un soutien, à moi-même et aux autres. Quand j’étais adolescente ou même jeune adulte, ce sont souvent des musiques qui m’ont donné confiance en moi et envie d’aller de l’avant. J’avais à cœur que mes musiques transmettent cela plus sur un côté solaire. Même si le fait de déverser sa tristesse dans des chansons tristes, ça peut faire du bien et ça peut réparer aussi, j’avais envie d’avoir un axe plus ensoleillé. Et puis, j’ai grandi dans le Sud au bord de la mer et j’ai mon ukulélé !
Quelles thématiques y abordes-tu ?
Sur ce disque, parmi les thématiques, on retrouve le monde du travail mais il est beaucoup moins présent que sur mon précédent disque, la relation longue, le sentiment amoureux, la sensibilité des artistes et les violences faites sur les enfants.
Huit titres, ce n’est plus vraiment un EP mais ce n’est pas totalement encore un album…Pourquoi t’es-tu arrêtée en si bon chemin ? Ces huit chansons ont-elles une cohérence que tu ne voulais pas bousculer en u rajoutant d’autres titres ?
C’est exactement cela. Les chansons étaient déjà terminées en 2020 mais le COVID est passé par là. Il n’y a que « Puzzle » et « Doucement » qui sont arrivées un peu plus tard. Depuis ce temps, j’ai changé moi-même, j’ai envie de faire évoluer les choses différemment et j’avais peur que mes nouvelles chansons soient en décalage avec celles qui ont deux ans et demi voire trois ans. Je trouve qu’il y a une belle cohérence entre ces huit morceaux. Ils vont très bien entre eux. Je n’ai pas pour ambition de faire un EP rallongé. Pour moi, c’est une porte qui se referme et qui me permet de passer à autre chose. Pour un premier album, j’ai envie d’avoir plus que huit titres.
Où se trouve cette vieille maison que tu chantes ? Serait-ce là-bas que tu puises tes racines ?
Oui, exactement. Cette maison qui se trouve à Boulay-Moselle dans le 57 est celle de mes grands-parents. C’est la seule maison que j’ai toujours eue dans ma vie. Avec ma mère, nous avons beaucoup déménagé et mon père a eu plusieurs appartements alors que j’ai toujours eu ma chambre dans la maison de mes grands-parents. Cette chambre que j’ai décorée en grandissant est toujours dans cette maison qui n’est plus habitée maintenant car mon grand-père est décédé et ma grand-mère est en maison de retraite. Cette maison a énormément d’importance pour moi car c’est quelque chose qui n’a jamais bougé dans ma vie.
Même si « Le Spectacle » n’est sorti que récemment, as-tu déjà la suite en tête ?
Quelques maquettes commencent déjà à pointer le bout de leur nez…Il fallait que « Le Spectacle » sorte pour que je puisse me remettre dans la composition. Dans ma tête, je sais qu’il faut que je parte dans le premier album.
Penses-tu que ton prochain disque marquera aussi une évolution comme celui-ci ?
Je l’espère. C’est le but. Maintenant, j’ai plus d’expérience, de ressources, j’ai rencontré plus de gens et tout cela devrait me permettre de faire évoluer ma musique. J’aimerais que mon premier album ait du relief.
Quelles sont tes prochaines actualités ?
Nous avons clippé le titre « Orézon ». Une session acoustique est prévue dans les prochaines semaines. Le 25 mai, je serai en première partie de MPL à La Maroquinerie ; le concert affiche complet.