Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rencontre avec Henri du groupe Shoefiti au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « CityT error » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Jessica Coppola

(c) Jessica Coppola

Peux-tu présenter Shoefiti à nos lecteurs ?

Le groupe est originaire de Paris car la plupart de ses membres viennent de là mais il y a une sorte d’immigration qui s’opère vers la Normandie ; Charles qui est bassiste-guitariste et qui fait les chœurs habite dans le Perche. Vous ne pouvez que le remarquer car il fait 1m95, il a une carrure impressionnante. En tant que tel, le groupe existe depuis dix ans et Charles est là depuis le début. Lucas est à la batterie et il fait également des chœurs. Pour ma part, j’écris les textes, je chante, je joue de la guitare et de la basse. Dans notre configuration à trois, en live, j’ai un setup particulier qui me permet de jouer à la fois de ces instruments et donc Charles peut, quant à lui, jouer de l’un ou de l’autre. Depuis peu, nous avons été rejoints par Nicolas qui est un ami de longue date et qui joue aussi dans le groupe de Lucas et Charles. Nicolas qui est un super musicien a joué les claviers sur l’album. Nico a également remplacé Charles pour des concerts pendant la période où il était en Argentine. Quand il est revenu, comme nous sommes tous amis et que ça nous déchirait le cœur de devoir nous séparer de l’un ou de l’autre, nous avons décidé de rester à quatre pour le live mais les emplois du temps de chacun sont chargés, je pense qu’il y aura encore des concerts à trois.

Quelle est l’histoire derrière votre nom de groupe ?

En fait, c’est un mot-valise entre le mot chaussure en anglais et la fin de graffiti. Ce n’est pas moi qui ai inventé ce terme car cela renvoie au fait d’accrocher ses chaussures par les lacets et de les jeter sur une ligne électrique. Quand j’ai choisi ce nom-là il y a un peu plus de douze ans, c’était un art urbain émergent et je me suis dit que je n’aurais pas à expliquer ce nom sauf que ça a été un grand échec (rires). C’est vrai que ça sonne plus comme plus comme le nom d’un Télétubbies qui s’est fait cancelled après le premier épisode.

« Fill The Silence With Your Desires » a-t-il posé les bases pour « CityT error » ou vous en êtes-vous écartés pour explorer d’autres voies ?

C’est une bonne question car nous avons pas mal tourné aux Etats-Unis et en France avec « Fill The Silence With Your Desires » et la configuration que nous avions trouvée à trois après le départ d’un guitariste nous a servi. Au lieu d’enlever des choses, nous avons pris de ce que je faisais à deux avec un batteur et nous avons rajouté ce qui manquait. Nous étions contents de cette config car elle n’était pas moins riche, elle était différente et il y avait quelque chose d’immédiat qui fonctionnait sur la route. Sur notre premier album, on nous entendait nous quatre en live dans une pièce mais pour le second, je n’avais pas envie que notre configuration à trois nuise à notre créativité ou nous empêche de nous exprimer. L’approche a été un peu différente sur « CityT error ». Nous ne nous sommes pas donné de limites mais ça ne voulait pas dire que nous allions faire n’importe quoi. Il fallait que chaque guitare ait un sens. Nous avons fait ce qui nous plaisait mais pour le bien des chansons.

(c) Jessica Coppola

(c) Jessica Coppola

Vous faites clairement du Rock mais comment le définirais-tu ?

Sur ce second album, nous avons un ADN un peu double. Il y a un côté Rock électrique, sauvage et énergique et un autre plus Rock Folk, sensible et intimiste. Ce sont deux univers que nous avons envie de défendre et nous avons d’ailleurs vraiment développé lors de notre résidence acoustique à Portland.

Peux-tu expliciter le titre de votre album ? Il y a sûrement une double signification…

C’est parti d’« American Girld ». J’étais hyper content de ce morceau que j’ai envoyé à un ami Américain, il m’a demandé ce que signifiait girld et en fait, c’est le mot girls mais avec une faute de frappe. J’ai décidé de garder le titre de cette chanson orthographié ainsi car je trouvais intéressant qu’il y ait un peu de maladresse. Ensuite, cela s’est reflété de plusieurs manières sur cet album. Nous avons cherché certaines erreurs et d’autres ont été des heureux hasards. « sLOGANS » s’écrit ainsi car le Caps Lock était enclenché quand j’ai sauvegardé le fichier. Quand Alex a scanné la photo de la pochette en HD, il m’a parlé des bandes DYMO et j’ai trouvé que la matière était intéressante ; on peut la plier, la brûler, c’est un peu en 3D ; et là aussi, des fautes de frappe se sont faites. J’ai trouvé que l’espace dans le titre était rigolo car du coup, il y avait doublement une erreur dedans ; c’est fait exprès et en même temps, c’est le serpent qui se mord la queue.  

Quelle est l’histoire derrière la photo qui illustre la pochette de « CityT error » ?

C’est un ami Américain qui m’a envoyé cette photo de moi qui date des années 90. Elle a été prise avec un appareil photo jetable dans le jardin de mon arrière-grand-mère. A l’époque, j’étais casse-cou, j’aimais bien tenter des choses comme monter le plus haut possible sur une balançoire et sauter. C’est quelque chose que je faisais énormément quand j’étais gamin. Quand cette photo a été prise, il ne s’est rien passé ; je ne me suis pas fait mal. Effectivement, on a l’impression que je tombe du ciel mais en fait, j’étais arrivé au point culminant, j’ai sauté et je suis retombé sur mes jambes. J’ai montré cette photo aux gars en leur disant qu’elle pourrait grave illustrer un poster pour une tournée et ils m’ont répondu que ce n’était pas une photo de poster mais une pochette d’album.

(c) Jessica Coppola

(c) Jessica Coppola

Quelles thématiques abordez-vous sur cet album ?

Ce disque parle notamment d’une certaine forme d’anticapitalisme, de la ville qui nous nourrit mais qui peut aussi nous digérer et nous empoissonner, de sexisme, des petits slogans qui viennent nous polluer l’esprit, d’un personnage horrible qui tire les ficelles derrière tous les dirigeants du monde mais aussi de croire en soi.

Peux-tu nous en dire plus sur la mise en images d’« American Girld » ?

« American Girld » est un morceau un peu particulier qui a failli changer notamment de paroles jusqu’au dernier moment. L’histoire de ce titre est assez longue car je l’ai confronté à un panel d’amies hétérosexuelles, homosexuelles et transsexuelles afin de savoir ce qu’elles en pensaient. Les retours ont été positifs ; elles ont compris le message qu’il y a dans cette chanson. L’idée était d’accompagner le clip d’« American Girld » d’un texte explicatif car comme c’est de la « poésie », le sens peut parfois nous échapper surtout dans une langue qui nous est inconnue. Je ne voulais pas mettre les gens mal à l’aise mais au mieux les faire réfléchir. Pour le clip, j’ai fait appel à mon pote Tchaz Locke qui est plus woke que la plus woke de tes copines et il a fait un travail formidable qui va dans le sens du message de cette chanson. Il a repris plein d’images archives ; que ce soit des films avec des scènes sexistes ou des pubs sexistes des années 60 à nos jours ; et il a remixé tout cela afin de raconter une histoire qui parle d’éducation hétérocentrée très genrée et de tout ce qui en découle. Par ailleurs, la pochette du single est un autoportrait d’Ekaterina Rusnak qui est modèle, son image lui échappe, elle est obligée de répondre à des standards de beauté imposés pour travailler et au bout d’un moment, ça la polluait tellement qu’elle s’est éloignée de ce milieu avant d’y revenir avec cette photo. 

L’anglais vient-il de vos influences musicales ?

Cela vient forcément des influences musicales mais principalement du fait que j’ai grandi aux Etats-Unis quand j’étais gamin, pile au moment du boom de la chaîne MTV et du grunge et cela m’a fortement influencé. C’est ancré en moi.

(c) Jessica Coppola

(c) Jessica Coppola

Quelle est, selon toi, la force de votre projet musical ?

La créativité ! Il n’y a pas de formule Shoefiti, à chaque fois, on essaie de pousser les morceaux le plus loin possible. Nous tentons de toujours mettre quelque chose en valeur dans nos titres ; un pont, un roulement de batterie, un solo…Je pense que l’on retrouve aussi cela dans nos visuels.

A quoi ressemblent les concerts de Shoefiti ?

Les concerts électriques ne sont pas forcément scriptés. J’essaie de mettre en application les idées qui me viennent pour distraire le public comme j’aimerais l’être moi-même si j’étais dans la fosse. Quant aux concerts acoustiques, ils sont assez posés et délicats ; il n’y a pas besoin de bouchons d’oreilles ; cela permet de voir toutes les ornementations ; les arrangements ; l’écriture Folk qui se cache derrière certains morceaux.

Quels sont vos prochains projets ?

Nous avons tourné une live session d’« American Girld ». Trois morceaux ont été captés en live quand nous avons joué avec STEVE AMBER pour leur release party à La Boule Noire. Un clip est en cours pour « Cold Jacket ». J’ai des idées de mises en images notamment pour « sLOGANS » et « Clumsy ». Le live est en train de se monter. Une tournée Européenne est en train de s’organiser en novembre. Notre release party se fera à La Boule Noire le 24 juin.

Rencontre avec Henri du groupe Shoefiti au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « CityT error » !
https://www.facebook.com/shoefiti
Commenter cet article