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Rencontre avec Steve et Étienne d’Au Comptoir Des Histoires au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur le premier album du groupe !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Denis Charmot

(c) Denis Charmot

Pouvez-vous nous dire qui fait quoi au sein d’Au Comptoir Des Histoires ?

Étienne : Nous sommes six multi instrumentistes au sein d’Au Comptoir Des Histoires et nous sommes plusieurs à chanter. Steve écrit les textes, il chante et il joue de la guitare et du trombone. Delphine joue de la flûte traversière et de l’accordéon. Kad joue des percussions, il a un pupitre assez fourni, il fait tantôt du cajon, un peu de batterie, il joue des congas et il chante. Albin joue de plusieurs types de saxophones, du ukulélé et il chante aussi. Marlon est à la contrebasse. Et pour ma part, je chante, je joue de la guitare, du charango, de la trompette et du tuba.

Le groupe s’est-il formé sur le long terme ?

Steve : Nous sommes des amis d’enfance ; la musique a démarré bien après, ce n’est donc pas elle qui nous a rassemblés. Au départ, nous étions trois et nous avons commencé par faire quelques concerts en présentant des premières compositions et des reprises ; c’est venu très progressivement. Qui dit concerts dit dates, rencontres et échanges avec d’autres musiciens, petit à petit, Delphine s’est greffée au projet et des chansons sont nées avec elle. Ensuite, un cinquième membre est arrivé afin d’ajouter des percussions et un peu plus de fond à notre musique. C’est au gré des concerts et des scènes partagées avec d’autres groupes que nous avons fait ces rencontres. Par exemple, Kad jouait dans un autre groupe quand nous nous sommes rencontrés. En ce qui concerne le sixième membre, c’est arrivé exactement de la même façon, nous nous sommes croisés sur des dates de concerts et des plateaux partagés. Ça s’est vraiment fait progressivement et c’est ce qui est venu colorer notre musique.

Votre aventure commune, au-delà d’être bien sûr amicale, n’est-elle que musicale ? Avec un nom comme le vôtre, on pourrait penser par exemple que vous avez crée un lieu bien à vous…

: Pour le coup, le comptoir existe vraiment dans nos têtes mais si tu fais référence à la photo où nous sommes devant un bar qui porte le nom du groupe, il n’existe pas physiquement. En revanche, l’univers qui est le nôtre, c’est clairement cela ; c’est un comptoir, un bar, des rencontres et c’est tout ce que nous matérialisons avec notre musique.

S : Tu n’es pas le premier à nous le demander et nous aimons bien répondre que ce bar est partout en fait. Ce bar se déplace à domicile chez les gens avec notre univers et nos décors de chansons.

E : C’est un bar itinérant.

(c) Denis Charmot

(c) Denis Charmot

Il y a un côté conteurs d’histoires dans vos chansons, développez-vous cela en live ? Vos concerts sont-ils « théâtralisés » ?

S : Notre nom suggère ce côté conteurs d’histoires mais c’est surtout le côté comptoir qui est le décor des histoires que nous racontons. Parfois, les histoires sont secondaires, c’est plus le contexte dans lequel nous les racontons qui est mis en avant. Nous avons choisi ce nom de groupe car nous aimons bien ce côté lien social et même le rôle social que peut jouer ce comptoir ; des personnes qui n’ont pas forcément une origine ou une histoire commune peuvent s’y rencontrer et échanger. Le comptoir est donc plus le décor de nos chansons.

E : Sur scène, là où nous pouvons le mettre, nous avons réellement un comptoir.

S : C’est vraiment notre décor de scène et on peut venir y boire un verre pendant que nous jouons. Il y a un côté lieu de vie qui est inclusif pour le public également.

Comment nous décririez-vous votre univers ?

: Humaniste car nos chansons parlent de gens de tous les jours ; ceux que l’on croise au coin de la rue. Boisé, cuivré et chaleureux, cela rappelle le décor du comptoir ; par ailleurs, nous utilisons beaucoup d’instruments à vent. Nous sommes originaires de Haute-Savoie, nous avons tellement baigné là-dedans, c’est très présent chez nous.

E : Optimiste, entraînant, rassembleur, authentique.

Quelles thématiques abordez-vous sur « Trêve De Comptoir » ?

S : Sur cet album, il y a un peu tout l’historique du groupe. Dans nos premières chansons, le côté comptoir était un peu la narration puis le décor dans lequel on retrouve beaucoup de personnages singuliers. Nous parlons notamment des assoiffés qui vont assouvir leur vice dans ce genre de lieu. L’affabulateur du comptoir des histoires va changer un peu la reconnaissance chez les autres et s’inventer une vie qu’il n’a pas vraiment eu ; c’est une manière d’exister pour ce personnage et d’apporter du rêve aux autres habitués même s’ils ne sont pas dupes. Nous abordons également d’autres thématiques plus larges ou plus intemporelles qui ne sont pas des narrations et qui poussent à s’interroger un petit peu. La chanson « Nos Rêves De Gosses » parle de ce qui peut arriver à l’âge adulte quand on est absorbé par le traintrain quotidien et que l’on a tendance à oublier ce à quoi l’on aspirait à la base ; on arrête d’écouter ce petit enfant qui est resté en nous et qui avait un idéal ou des rêves à accomplir. C’est une invitation à relever la tête et à se recentrer sur ce que l’on veut. Il y a également des chansons humanistes, nous parlons notamment des personnes sans domicile fixe. Sur ce disque, on retrouve aussi des chansons plus légères ; nous avons notamment une valse un peu automnale. « Hymne Aux Cons » est une chanson pleine d’autodérision dans laquelle on peut tous se retrouver à un moment donné.

(c) Denis Charmot

(c) Denis Charmot

Pourquoi trêve et non brève comme dans l’expression ?

E : En fait, cet album est une réédition du disque autoproduit avec les moyens du bord que nous avions fait à l’époque où nous n’étions que trois ; là, nous avons eu la possibilité de le faire avec des professionnels et à six. Nous avons réarrangé certains morceaux afin de faire peau neuve. Sur la première version de cet album, il y avait une chanson qui s’appelait « Trêve De Comptoir » et comme elle n’est pas dans ce nouvel album, donner son nom à ce disque était un petit clin d’œil. Par ailleurs, ce titre était assez actuel durant le COVID puisque nous avons tous été séparés des comptoirs, de notre terrain de jeu et de ces rassemblements. Cet album est sorti après cette trêve-là.

Une bonne partie de votre inspiration vient-elle d’observation notamment dans les bars ?

: Oui, il y a beaucoup de ça. Observer les gens dans les bars, c’est aussi s’observer soi-même. Nous observons les gens mais aussi leur façon de s’exprimer et nous nous imaginons un passé, nous nous demandons ce qui les amène ici aujourd’hui sans préjugés. Nous extrapolons, cela reste de la fiction.

Sur cet album, on retrouve notamment « Nos Rêves De Gosses », quels étaient les vôtres ? La musique en faisait-elle partie ?

E : Oui, je pense même si nous avons eu plein de rêves de gosses, la musique en faisait partie même inconsciemment, sans se l’avouer. Ça fait un petit moment que nous avons appris de manière autodidacte en écoutant de la musique et ça s’est fait petit à petit au détour de soirées ; la guitare, deux-trois chansons, deux-trois textes. Cette idée était déjà là au fond de la tête sans avoir des projets clairement définis.

S : Je suis d’accord mais cela dépend à quel moment dans le passé on se place car la musique est quand même venue assez tardivement. Nous étions déjà adultes. Si l’on se base uniquement sur le rêve de gosse, la musique n’était pas prédominante chez moi ou je baignais dedans sans en être conscient. Enfant, je voulais devenir basketteur professionnel. Je voyais ça comme un jeu et je me disais que si l’on pouvait en vivre, ça pouvait être sympa.

E : J’ai sans doute eu des phases pompier et autres…Pour ma part, j’ai fait du judo et je rejoins Steve sur cette idée de terrain de jeu.

(c) Denis Charmot

(c) Denis Charmot

Quel serait selon vous la force ; le plus ; d’Au Comptoir Des Histoires ?

: Il y a un côté très humain dans notre groupe qui ne tourne pas autour d’un ou deux égos. Tout le monde amène vraiment quelque chose à chaque chanson dans son domaine et de par son histoire. Notre musique est beaucoup plus colorée et diversifiée depuis l’arrivée d’un contrebassiste qui a comme grosse influence la musique du monde et d’un percussionniste qui est plus musique orientale. Au-delà de notre harmonie, cette diversité est intéressante. Sur scène, c’est le décor qui capte toujours l’attention des gens car nous avons beaucoup d’instruments. Nous arrivons aussi à accrocher les gens avec nos textes qui possèdent plusieurs lectures.

: C’est le collectif que je mettrai en avant ; cette richesse vient de tout le monde, nous œuvrons tous pour ce projet.

: Nous sommes tous au service de notre univers et non l’inverse.

Quels sont vos prochains projets ?

S : Nous allons reprendre le live que nous avions été obligés de mettre de côté à cause des restrictions sanitaires mais aussi car nous avons dû prendre du temps pour l’album et nos deux premiers clips. Nous voulons maintenant consacrer du temps à la scène et aux interactions avec les gens car c’est pour cela que nous faisons de la musique. Nous allons défendre le mieux possible et le plus loin possible cet album dont nous sommes très fiers. Pas mal de dates sont déjà prévues. D’autres clips arriveront. Nous jouons déjà de nouveaux titres sur scène et nous prenons le temps de les faire grandir avant de les enregistrer en studio.

Rencontre avec Steve et Étienne d’Au Comptoir Des Histoires au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur le premier album du groupe !
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