Rencontre avec 3.14Air au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier album !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteur, compositeur et interprète. J’ai 53 ans, je suis originaire du Nord de la France mais je suis Breton actuellement. Je suis pianiste à la base, j’ai eu une formation Classique-Jazz mais rapidement, j’ai été tenté par la Pop et l’Electro.

Serait-ce grâce aux divers confinements que tu t’es lancé dans la composition d’un premier long format ?

En partie, oui. J’étais bien motivé car mon précédent EP n’avait pas trop mal marché, j’avais été épaulé par Microcultures qui est une structure d’accompagnement d’artistes, j’avais eu de très bons retours et je m’étais dit qu’il fallait que je fasse maintenant un grand format d’autant que j’avais plein d’idées. J’ai énormément de matière dans mes valises. Effectivement les divers confinements m’ont laissé plus de temps car nous avions obligation de rester chez nous à un moment donné, ça m’a donc offert un espace de liberté dans mon studio ; mais malheureusement, pas à l’extérieur.

Comment vois-tu ton évolution musicale depuis ton premier EP paru en 2019 ?

Depuis la parution de ce premier EP, j’ai fait le choix d’épurer les paroles de mes chansons. Au début, on veut raconter des choses de façon trop explicite peut-être alors que plus j’avance, plus je me dis que ce n’est pas utile d’aller trop expliquer. J’ai envie de faire encore plus épuré dans mes prochaines productions. Au niveau musical, j’ai beaucoup travaillé le son ; je me suis formé notamment en production et en mixage et cela a amélioré clairement le résultat final.

Comment décrirais-tu ton univers ?

Humain, rêveur, poétique. Dans cet univers, les points importants seraient la condition humaine et la libération de cette condition par le rêve et la poésie. Un journaliste qui avait chroniqué mon précédent EP avait parlé de chanson consciente et d’humanité féroce. 

Quelles thématiques retrouve-t-on sur « L’Espace d’Un Instant » ?

On retrouve des moments plutôt optimistes malgré tout ce qui est sombre autour de nous, c’est ce que représente ce fameux espace d’un instant. Dans les chansons qui composent cet album, j’ai généralement essayé de saisir des moments de vie dans différentes situations que j’ai eu envie de décrire le plus poétiquement possible. Pour citer des exemples, je parle d’un gars avec son chien, d’un réfugié qui traverse une frontière et de ma psy (rires). La condition humaine dont je parlais précédemment, on la retrouve dans le titre « On A Besoin d’Histoires » ; si l’on retire la notion d’histoires, l’être humain n’a plus de sens.

Sur cet album, on retrouve « Les Mathématiques » et on distingue également une référence au nombre π dans ton pseudo…Peux-tu nous en dire plus à ce propos ?

Je n’ai pas été prof de maths mais je suis un scientifique et cela a un lien indirect avec mon pseudo qui est plutôt historique. Je voulais rester assez discret par rapport à mon vrai nom mais que ce pseudo évoque quand même mon prénom ; Pierre. 3.14 se prononce Pi et l’air, c’est la liberté alors je trouvais ça sympa. C’est resté mais ce n’est pas facile à vendre comme on dit d’un point de vue artistique, ce n’est pas le meilleur choix pour la promotion musicale (rires). Il faut savoir que j’ai creusé quand même autour de ça en me demandant si je remettais tout à zéro et je me suis dit que non car Pi est une valeur que l’on retrouve dans la nature ; on n’y peut rien, ça vaut cela ; et j’aimais bien cette opposition entre des choses contre lesquelles on ne peut rien ; le monde a ses limites, nos libertés sont contraintes ; et cet air autour qui nous laisse respirer et essayer d’en faire quelque chose. D’où le pseudo 3.14AIR que je maintiens.

Tu as publié un EP baptisé « Sans Les Autres » il y a quelques temps mais sur ton album, c’est tout l’inverse car il y a plusieurs invités…D’où est venue cette envie de partage ?

En parallèle de mon projet musical, je joue dans un groupe plutôt Pop-Rock ; Leïka ; et nous interprétons en live certains de mes morceaux. Quand j’ai composé mon album, j’ai tout fait en studio mais je trouvais ça un peu trop nombriliste. Dès que nous avons été déconfinés, j’ai été capter des membres de ma famille, des amis et des connaissances et je leur ai proposé de venir greffer leurs voix ou leurs instruments sur mes enregistrements avant de faire le mixage. Les autres me manquaient. Dans l’EP « Sans Les Autres », je disais que sans les autres, que serions-nous de nous…finalement, on s’y retrouve quand même.

Pour reprendre le titre de ton album, qu’aimerais-tu faire l’espace d’un instant ?

Question difficile ! Me retrouver sur une scène et pouvoir vraiment être moi face à un énorme public l’espace d’un instant, même le temps d’une chanson.

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Plus jeune, j’ai été marqué par Barbara, Souchon, Higelin, Thiéfaine, moins nettement par Le Forestier ; ça dépendait des chansons. J’ai peu d’influences anglo-saxonnes même si j’ai écouté le groupe Pink Floyd. Dans les artistes Français plus récents, j’aime bien Miossec, Bertrand Belin et Alex Beaupain.

Quitterais-tu Brest pour Paris pour développer encore plus ton projet musical ?      

Ça dépend si l’on parle du matin ou du soir (rires). J’aime bien Paris le matin mais l’après-midi, il y a quand même beaucoup de monde. Je viens régulièrement à Paris pour y travailler, j’ai un fils qui y a habité, mais ce n’est pas évident même si je sais que c’est l’endroit pour percer. Quitter la Bretagne, ça serait dur quand même…J’hésite à répondre fermement à cette question (rires).

Quels sont tes prochains projets ?

J’ai plusieurs dates de concerts en juin en piano-electro-solo et avec le groupe Leïka, nous jouerons à l’Amphi à Saint Renan en octobre. Le clip de « Dans Ma Tête » devrait sortir à la rentrée, il est en train d’être réalisé en animation par mon fils. J’ai déjà quelques nouvelles compositions que j’aimerais enregistrer avec Leïka ; je peaufine actuellement la couleur de ces morceaux.