Retrouvailles avec Éléonore Prieur au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son second EP !
« Les Enfants Gâtés » ; ton premier EP ; est sorti en 2018, quel regard as-tu aujourd’hui sur ce disque ?
Il s’est passé tellement de choses entre-temps ! Je dirai que mon premier EP représentait les frémissements de mon projet solo. Je suis fière de ce premier disque que je n’avais pas composé entièrement mais je vois aussi ses défauts aujourd’hui. Avec le recul, cet EP m’a permis de voir les traits que j’avais envie d’accentuer. Sur « Les Enfants Gâtés », ma voix était très reverbérée et moins mise en avant, le côté Chanson Française ressortait moins et ce sont des choses que j’ai décidé de faire évoluer sur mon nouveau disque dont j’ai composé toutes les chansons.
« Les Maux » est-il dans la continuité musicale de son prédécesseur ?
Je n’ai pas travaillé avec les mêmes arrangeurs pour ces deux disques. Le premier a été fait avec Jules Niault du groupe Findlay alors que le second a été arrangé par Emmanuel EMO. Jules avait un côté un peu plus Rock Anglo-Saxon–Cold Wave alors qu’Emmanuel possède quelque chose de plus Pop voire même Hip Hop ; c’est encore plus prodé au niveau du mix. « Les Maux » est plus punchy et plus frontal par rapport à mon premier EP. Dans ce second disque, j’affirme plus qui je suis. Au-delà des sonorités actuelles Electro-Pop, la base Chanson Française peut vivre sans les arrangements et d’ailleurs, je me suis rendu compte que j’avais plus de facilité à jouer les morceaux de mon nouvel EP en piano-voix en comparaison à ceux de mon précédent disque.
Tu as dévoilé « Tesoro » bien avant ton second EP, pourquoi l’y as-tu intégré tout de même ?
J’ai eu envie de sortir ce titre à ce moment-là car il était frais, je l’avais composé durant l’été quand j’étais complètement dans ma phase Italie par rapport à mes racines. C’était en moi, c’était authentique et il fallait que ça sorte. Je pense qu’à ce moment-là j’avais le souhait de sortir l’EP plus rapidement mais finalement, nous avons pris le temps de bien le travailler. Par ailleurs, la vie fait que là, c’était le bon moment pour sortir ce second EP. Je me sens plus forte et plus claire dans ma tête aujourd’hui.
Il y a de l’italien sur « Tesoro » et « Nonna », te verrais-tu présenter tout un projet dans cette langue à l’avenir ?
Peut-être pas totalement en italien mais en franco-italien, pourquoi pas. Je ne sais pas si ça se fera mais j’aimerais bien. En tout cas, la note Italienne va perdurer un peu. Pour moi, l’italien n’est pas que dans la langue, c’est aussi dans l’atmosphère. Enfant, j’ai été bercée par les grands de la variété Italienne et inconsciemment, j’ai été influencée par cela.
Dirais-tu qu’avec ton nouvel EP, tu as réussi à mettre des mots sur tes maux ?
C’est compliqué comme question mais en tout cas, j’ai mis des mots sur le fait que j’avais des maux.
Quelles thématiques abordes-tu sur « Les Maux » ?
Les maux sont le fil rouge de cet EP, ce sont les choses qui te traversent, que tu ressens, qui t’agitent intérieurement. Sur ce disque, je parle d’amour, de désir sexuel, de mon coin d’Italie, de ma grand-mère et du fait de se dire les choses ; d’ouverture du dialogue ; et de la peur de ne pas être accepté tel que l’on est.
Peux-tu nous parler de la mise en images de « Dis-Moi Les Maux » ?
Dès le début, je savais que je voulais faire quelque chose avec Adèle Belem qui est une super personne et une magnifique danseuse. J’ai fait dix ans de danse classique, Adèle vient aussi de là mais elle a envie de l’amener ailleurs. Le clip a été réalisé par Nicolas Garrier-Giraudeau qui maîtrise très bien le plan-séquence et nous avons choisi cet exercice pour faire une métaphore du processus créatif ; on me voit écrire et au fur et à mesure que j’avance, je suis confrontée à mes maux intérieurs et pour m’en libérer, je dois les accepter. Le processus créatif est mon interprétation mais le clip peut être perçu de différentes façons. Toutes ces images qui ont été tournées au milieu des œuvres de Jaildo Marinho ne sont que des one shots.
Quels seraient les mots que tu aimerais que l’on te dise à l’heure actuelle ?
Cela dépendrait de qui me dirait ces mots…J’aimerais avoir des mots d’encouragement de la part de mon entourage ; j’ai la chance d’en avoir déjà ; et de la part de professionnels de la musique aussi car c’est super important, ça donne du courage et ça nous pousse à aller de l’avant.
Comment est née ta collaboration avec Emmanuel EMO qui a arrangé ton second EP ?
J’ai rencontré Emmanuel il y a quelques années grâce à Germain Carlier qui est notamment le manager de Disiz La Peste aujourd’hui. Germain a été à mes côtés quand j’ai sorti mon premier EP et en plus de son aide, il m’a présenté Emmanuel avait qui j’avais un peu commencé à travailler au Studio des Variétés. Nous nous sommes retrouvés un peu plus tard et ça a été une évidence. Emmanuel est multi instrumentiste, il est très fort dans la prod, il a le sens de la mélodie, beaucoup de références et il est très sensible. Ça a matché et j’ai trouvé en lui toutes les clés dont j’avais besoin. Même si nous ne venons pas forcément de la même famille d’artistes, il aime vraiment mon projet. Emmanuel m’a donné confiance, il m’a soutenu, plus le temps a passé, plus nous avons créé un lien et aujourd’hui, il m’accompagne même dans le cadre de son label Prolifix et c’est super.
Comment as-tu vécu la pandémie d’un point de vue artistique ?
J’ai plutôt bien vécu les deux premiers mois de confinement d’un point de vue artistique. En tant qu’artiste, il faut avancer, créer, faire les choses, on n’a pas le temps de niaiser comme on dit et parfois la vie du quotidien peut être stressante. Comme le temps s’était un peu arrêté, il n’y avait plus de pression ni de culpabilité à ne pas faire. Pendant cette période-là, j’ai fait des covers et cela m’a permis de m’évader. J’avais le temps pour ça. Le confinement a été plutôt productif à ce niveau-là et j’ai même écrit quelques chansons. Je pense que d’autres artistes l’ont aussi vécu ainsi, ça a apaisé à un endroit et ça leur a permis d’être plus connectés au moment présent.
Prévois-tu de défendre sur scène ton nouveau disque ?
Oui, bien sûr, j’ai déjà joué les chansons de cet EP sur scène début décembre à La Petite Halle de la Villette et nous allons faire une soirée avec La Sulfureuse le 03 mars au Badaboum ; nous allons toutes y interpréter des morceaux de nos projets respectifs. Il y aura d’autres dates à venir, je suis au taquet pour défendre ce disque en live !
Éléonore Prieur - Dis-moi Les Maux
Dis-moi Les Maux est un titre de l'EP "Les Maux" disponible partout le 2 février.Réalisé par Nicolas Garrier-Giraudeau d'après une idée originale d'Éléonore ...
Nouvelle sortie le 02 février 2022
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