Retrouvailles avec Diane Dassigny au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier EP !

Pourquoi « Vers Demain », ton premier EP, a-t-il pris « autant de temps » ?

Effectivement, cet EP a pris son temps ; je l’ai enregistré juste après la naissance de ma fille et il est sorti plus de deux ans plus tard, le lendemain de la naissance de mon fils. Sur ce disque, on retrouve de nouveaux titres et d’anciens morceaux qui ont été entièrement réarrangés par John Dada. J’ai voulu faire ce disque avec une équipe à laquelle je tenais et avec laquelle j’avais déjà travaillé, notamment sur Mozart L’Opéra Rock. Il a fallu faire correspondre nos emplois du temps et cela a pris un peu de temps. Il faut savoir que « Vers Demain » aurait dû sortir en mars 2020… j’avais donc très bien choisi la date, avec beaucoup d’intuition, puisque comme chacun sait nous avons été confinés à cause du COVID! Je me suis dit que ça ne servait à rien de le sortir à ce moment-là car le but était de défendre ce disque sur scène. Comme je commençais à avoir envie de travailler sur de nouvelles chansons, il était temps de sortir ce disque même si je n’avais pas de dates de concerts prévues. J’avais envie que les gens qui me suivent puissent écouter ces chansons. Cet EP a le mérite d’exister et j’aimais bien la symbolique du lien qu’il tisse entre les naissances de mes enfants.

Comment s’est fait le choix des cinq titres qui composent cet EP ?

Le choix a été très compliqué ! Au départ, j’avais entrepris de demander l’avis de ma famille, de mes amis, des gens qui travaillent avec moi ou de mes musiciens mais évidemment, il y avait autant d’avis différents que de personnes. En revanche, il a été intéressant de voir qu’il y avait des titres un peu incontournables. Par exemple « Un Jour Sans Fin », qui a été mis en images par Philip Matteaccioli, était l’un des titres qui revenait souvent. D’ailleurs, c’ est avec ce titre que je termine mes concerts. Il me paraissait donc logique que ce morceau soit sur l’EP . Cinq titres, c’est à la fois long et très court et j’ai fini par faire le choix des autres titres moi-même par rapport à ce que j’avais envie de raconter. Par ailleurs, je voulais que des personnes avec qui je travaille depuis longtemps comme Benoît Martin ou Jérôme Bardon soient présents sur cet EP qui a une dimension autant professionnelle qu’affective pour moi.

De quoi parles-tu sur ce disque ?

C’est assez disparate même s’il y a une cohésion musicale grâce aux arrangements de John Dada. Cet EP part un peu dans tous les sens mais c’est ce que je voulais car je suis un peu comme cela moi aussi. Je n’avais pas envie que le public ait l’impression d’entendre 5 fois la même chanson ! J’ai eu envie de parler de plein de choses différentes: d’amour, d’écologie mais aussi de solitude, de mélancolie et de la sensation de ne pas être en phase avec le monde dans lequel nous vivons. Comme nous sommes dans une période difficile, j’avais à cœur que cet EP soit lumineux et très frais au niveau de l’ambiance musicale et que les gens puissent s’identifier aux textes.

« Vers Demain » débute par « Poupée Russe », est-ce ainsi que tu te vois ? Cela vient-il notamment de ta casquette de comédienne ?

Exactement, c’est ça qui m’a inspiré ce titre. Quand on est comédien, l’énorme avantage que l’on a par rapport aux autres personnes, c’est que quand on se glisse dans la peau d’un personnage, on met sa propre vie entre parenthèses. Quand on joue au théâtre et que durant 1h30, on incarne un personnage, on va vraiment pouvoir s’oublier au profit du personnage ; il en va de même quand on fait un concert même si c’est un peu différent car cette fois c’est nous qui sommes sur scène et non un personnage. Mais en fait, artistiquement, on choisit de montrer une certaine facette de nous car nous sommes tous multiples et c’est ce dont j’avais envie de parler dans cette chanson.

Certains de tes rôles t’ont-ils inspiré des chansons ?

Je ne crois pas ou sinon inconsciemment. En revanche, durant la tournée avec orchestre pour Mozart L’Opéra Rock, j’ai vraiment eu un coup de cœur pour les pays de l’Est ; j’ai été touchée par leur musique et par leur culture et c’est pour cela que j’ai mis un petit extrait de l’un de leurs chants populaires dans « Poupée Russe ». Etant comédienne et ayant participé à des comédies musicales, pour cet EP, je n’avais justement pas envie de partir de rôles mais vraiment de moi.

Pour reprendre le titre de ton EP, vers où aimerais-tu que demain te mène ?

A vrai dire, le demain est plus universel que cela. Evidemment, à titre personnel, j ’ai envie de plein de choses mais je pense qu’ en ce moment, avec tout ce qui s’est passé, nous sommes un peu moins individualistes et nous avons envie de quelque chose qui nous emmène tous ensemble vers le meilleur… un monde de paix et surtout un monde plus doux où l’on se respecte les uns les autres et où l’on respecte la nature.

De qui te sens-tu proche musicalement parlant ?

J’aime bien écouter de tout; je suis très éclectique dans mes goûts musicaux et à vrai dire, John Dada m’a beaucoup aidée au niveau des arrangements car à l’origine, j’avais dans mes maquettes et dans ma tête une chanson hyper Pop, puis une autre hyper Rock…bref le manque d’homogénéité était un peu mon problème car il faut bien être rangée dans un bac à la Fnac (rires). En fait, j’espère que ce disque ne ressemble à aucun autre.

La musique prendrait le pas sur ta carrière de comédienne la mettrais-tu de côté pendant un certain temps afin de te consacrer à 100% à celle de chanteuse ?

Je pense que j’en serais capable oui. Au départ, je suis devenue comédienne pour jouer au théâtre, j’étais vraiment intéressée par les planches et pas du tout  par l’image, les tournages…mais finalement, j’y suis venue assez naturellement…et avec bonheur! Le travail est complètement différent mais les deux se complètent. En revanche je crois que ça me dérangerait de passer deux ans en studio car ce pour quoi j’ai décidé de faire un métier artistique, c’est le contact avec le public et de ce point de vue , les concerts sont beaucoup plus intenses encore qu’une pièce de théâtre. C’est incroyable, c’est magique, j’adore ça et du coup, ça ne me dérangerait pas de mettre ma carrière de comédienne entre parenthèses pour partir sur les routes faire des concerts pendant un temps.…mais Je pense tout de même que les tournages me manqueraient donc je n’arrêterai jamais totalement la comédie. En plus, les deux sont compatibles, il suffit d’être organisée !

Peux-tu nous en dire plus sur CORD 76 ?

Cette association a été créée il y a quatre ans par Nathalie Grandpierre qui a elle-même été atteinte d’un cancer. Elle a été soignée au Centre Henri Becquerel à Rouen qui est un centre de recherche extraordinaire, notamment en ce qui concerne le cancer du sein. Chaque année, plein de bénévoles et de partenaires se mobilisent à Dieppe et participent aux animations lors du weekend d’Octobre Rose. Nathalie travaille tout au long de l’année avec les bénévoles pour organiser ces événements qui permettent de récolter des fonds et le premier dimanche d’octobre, un concert est organisé au Casino de Dieppe qui est partenaire. Depuis trois ans, je suis ambassadrice de l’association et mon rôle, au-delà du fait de venir chanter comme il y a quelques jours, est d’en être « porte-parole » sur les réseaux sociaux notamment.

A ce jour, quel serait ton souvenir artistique le plus fort ?

La version concert symphonique de Mozart L’Opéra Rock. Je ne sais pas si je revivrai cela un jour mais l’ avoir vécu est incroyable dans une vie de chanteuse. Tout un orchestre symphonique + un groupe Rock avec les meilleurs musiciens français + le fait de chanter sur des scènes immenses dans des pays dans lesquels je n’étais jamais allée + le fait de partager cette aventure avec des partenaires avec qui j’avais déjà vécu deux années hallucinantes avec la version comédie musicale française, 5 Bercy etc…, c’était incroyable.

Quels sont tes prochains projets ?

Je vais m’atteler à la promotion de l’EP et démarcher des festivals afin de pouvoir le défendre sur scène dans les prochains mois. Comme je n’en suis qu’aux balbutiements du projet, ça m’a fait du bien de rechanter il y a quelques jours au Casino de Dieppe pour CORD 76. Dans les mois à venir, il y aura un autre extrait de l’EP qui sera mis en images mais pour l’instant, le choix du titre n’est pas encore arrêté. Avec mon guitariste David Doucerain, nous allons sans doute aussi présenter des sessions acoustiques car c’est un exercice que j’aime bien. Je vais continuer à écrire de nouveaux titres afin de les proposer sur scène. En tant que comédienne, je continue à faire du doublage et à la fin du mois je vais tourner dans dans « Mon Héroïne » le premier long métrage de Noémie Lefort.