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Rencontre avec E-Riser au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « Fa-Tality » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Yann Saint-Pé

(c) Yann Saint-Pé

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle Benjamin « Jiben » Sire, je suis compositeur de musique en tout genre pour l’audiovisuel et de musique électronique en tant qu’E-Riser. Je suis également journaliste société et politique, ce qui est assez différent même si je cause aussi parfois de la culture. A l’heure actuelle, je travaille principalement pour L’Express et je suis également ; de manière informelle mais très régulière ; correspondant à Paris de TVA Nouvelles qui est la première chaîne d’informations Canadienne. Au-delà de tout cela, j’ai des activités militantes et d’écriture. Je travaille beaucoup pour la société Olam Productions, j’ai fait notamment des musiques pour les grands musées parisiens et j’ai aussi écrit des films pour eux.

Pourquoi es-tu passé de Sire à E-Riser ?

Au départ, ce projet aurait plutôt dû s’appeler Rise qui est une anagramme de Sire mais ce nom d’artiste est extrêmement courant. En dehors de ça, je voulais ajouter une dimension numérique dans ce nom au regard de mon travail. Ce projet est très différent de tout ce que j’ai fait jusqu’à présent même si j’ai commencé à faire de l’Electro au tout début avant de travailler sur l’orchestral et autres. Avec E-Riser, je voulais vraiment marqué un renouveau de carrière. La Pop, la chanson…ça peut m’intéresser en tant qu’auditeur mais plus en tant que compositeur ; sauf si je travaille pour d’autres gens ; car il y a un degré de formatage trop important alors que l’Electro offre plus de libertés.

E-Riser sera-t-il un projet uniquement instrumental ?

Même si je n’ai plus trop envie de chanter, il y aura une chanson dans l’album à paraître à l’automne. Il se peut qu’à l’avenir, il y ait quand même du chant à travers des featurings ou à travers moi mais un minimum car je prends moins de plaisir à chanter. Pour moi, la musique est une énergie et une spiritualité et c’est aussi pour cela que j’ai besoin d’enlever les paroles ; c’est mon rapport peut-être à une forme d’immanence. En revanche, en marge de l’album, une reprise de « Go Solo » de Tom Rosenthal pourrait sortir sous le nom d’E-Riser car j’ai voulu réinterpréter cette chanson en hommage à sa fille pour la mienne. En ce moment, je m’amuse à faire des reprises dans une veine Electro et je me dis qu’un album pourrait voir le jour mais plus tard…

(c) Yann Saint-Pé

(c) Yann Saint-Pé

Peux-tu nous en dire plus sur la naissance de ce premier album d’E-Riser ?

J’ai fait cet album pour ma femme car c’est elle qui m’a ramené à l’Electro. Cet album est une sorte de conversation entre nous. Il faut savoir que ma femme est réalisatrice et le projet E-Riser est né d’une idée de scénario qui parlait de la reproduction des violences faites aux femmes à travers les âges.

Qu’exprime « Fa-Tality » le premier single d’ « Electronica Cinematic LP » qui sortira à l’automne ?

Il y a un concept particulier dans cet album ; il y a un rapport au cinéma qui est évident et c’est aussi pour cela que l’album s’intitule « Electronica Cinematic LP ». Chaque titre part d’un scénario imaginaire et essaie de dérouler sa dramaturgie au fur et à mesure. « Fa-Tality » ; comme le montre le clip ; traite de l’incontinence de l’information et du bavardage en réseaux qui finit par nous rendre un peu fous ; et c’est pour cela qu’il y a ces voix samplées qui blablatent sur ce morceau. La question du rôle des réseaux sociaux dans les transformations sociétales est l’un de mes sujets principaux de travail en tant que journaliste. C’était logique que le premier extrait de cet album fasse le lien entre mes deux activités.

Comment nous parlerais-tu du rapport musique/images pour ce morceau ?

Si on écoute simplement « Fa-Tality », c’est un morceau d’Electro assez soft et un peu groovy qui ne permet pas forcément d’imaginer ce scénario mais pourtant, il raconte ce que montrent les images du clip. Le riff de guitare représente la libération du personnage qui essaie de s’imposer par-dessus le bavardage jusqu’au moment où le personnage est libéré dans le clip ; mais pas dans le morceau réel d’ailleurs car les voix l’emportent à la fin.

(c) Gaspard Cresp

(c) Gaspard Cresp

Quelles sont les images qui te « choquent » le plus dans le clip de « Fa-Tality » ?

Les images de foules. J’ai fait moi-même les extractions de ces images qui n’ont pas été choisies par hasard. Je pense en particulier à des images d’un mouvement de foule qui s’est passé à Turin sur la Piazza San Carlo en 2017 pendant la finale de la Ligue des Champions. Finalement, cela me fait penser à la question du changement climatique car j’ai l’impression que notre planète peut ressembler à ce mouvement de foule où tout s’écroule d’un coup de manière exponentielle. On vient d’assister à cela récemment en Allemagne, en Belgique et au Canada.

Vers quelle(s) destination(s) roules-tu quand tu quittes ce monde surconnecté comme on peut le voir dans ton clip ?

De manière abstraite, je vais répondre vers le silence car je ne supporte pas le bruit même si j’habite dans un environnement très bruyant. De manière plus concrète, je dirais que je suis un obsédé des îles mais pas de celles comme Les Caraïbes ; mon plaisir serait de me rendre dans une petite cahute sur une petite île bretonne et regarder la mer. Je suis quelqu’un de très speed mais je peux rester des heures à regarder la mer. Cet été, je vais aller passer quelques jours dans les montagnes en pleine nature dans le silence complet avec ma femme et ma fille.

Es-tu réellement aussi équipé en électronique chez toi ?

Dans ce clip qui a été réalisé par ma compagne, ce que l’on voit est un décor qui a été très bien fait par Hugo Raffoul de Comarmond mais chez moi, c’est pire ! Nous n’avons pas pu tourner le clip chez moi car il fallait beaucoup plus d’espace mais effectivement, il y a des ordinateurs partout, une grosse station Raven, des tablettes, des écrans…mais aussi beaucoup de bouquins et des vieux meubles.

(c) Gaspard Cresp

(c) Gaspard Cresp

Comment nous décrirais-tu l’esthétique d’E-Riser ?

Il y a une esthétique un peu Lynchienne qui essaie d’être à la fois mystérieuse et élégante. Dans E-Riser, on retrouve beaucoup de mes références cinématographiques. J’aime les choses fines et délicates et les contrejours et on retrouve cela dans ma musique. Même si j’ai un scénario dans la tête, je ne fais que de la composition picturale. Le bleu gris est très présent même si je ne le fais pas exprès.

Quelle est selon toi la meilleure arme pour combattre la fatalité ?

Par définition, je ne sais pas s’il faut la combattre…peut-être que la meilleure arme serait de ne jamais penser à demain !

Rencontre avec E-Riser au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « Fa-Tality » !
https://www.facebook.com/erisemusicoff
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