Retrouvailles avec Clio pour la sortie de « L’Amour Hélas » !

Vois-tu « L’Amour Hélas » comme un prolongement musical de « Déjà Venise » ton précédent album ?

Oui, clairement. J’ai eu l’impression de beaucoup chercher pour savoir où je voulais aller avec « Déjà Venise » et d’avoir continuer la route avec « L’Amour Hélas ». J’ai travaillé avec les mêmes personnes et il ne s’est pas passé énormément de temps entre ces deux disques alors pour moi, nous sommes vraiment dans la même ligne.

Pourquoi « L’Amour Hélas », est-ce parce que c’est la fin d’une histoire ?

Non, c’est une manière de m’excuser pour n’avoir parlé que de cela une fois de plus alors que j’aurais peut-être bien voulu raconter d’autres choses. C’est un constat d’être à la fois désolée et de ne pas l’être que tout mon disque parle encore une fois de l’amour hélas.

Le titre de ton troisième album en donne-t-il l’atmosphère ?

Oui et non…Ce n’est pas un album joyeux mais je ne trouve pas que ces chansons soient tristes non plus. Le mélange entre les termes amour et hélas correspond bien à l’atmosphère de ce disque. Il y a une légèreté parfois un peu mélancolique mais jamais très triste dans cet album.

Ce disque a-t-il vu le jour « grâce » au premier confinement l’année dernière ?

Le premier confinement n’a pas été une période durant laquelle j’ai eu beaucoup de temps car j’ai deux enfants et j’étais avec eux absolument tout le temps. Ce n’est pas dans ces moments-là que l’on a le plus de temps pour écrire mais cette période a correspondu avec celle où je venais d’avoir un piano. Vivant dans une maison où je ne dérangeais personne quand j’en jouais, tout en faisant plein d’autres choses en même temps, j’ai passé mon temps à écrire dans ma tête ou sur un coin de carnet ou à mon piano. J’ai passé tous ces mois-là à écrire tout le temps mais pas forcément pour ce nouvel album. Très vite, j’ai eu tellement de chansons que ça m’a donné envie d’aller voir en studio ce que l’on pouvait en faire. J’ai travaillé là-dessus avec mes compagnons de route que j’aime beaucoup et cela me faisait plaisir de les retrouver pour un projet en studio car c’est aussi avec eux que je tourne et avec la situation sanitaire, nous ne pouvions nous produire en live. Nous étions tous très contents de nous lancer dans un travail de production en studio.

Comment est né ton duo avec Iggy Pop ?

J’ai écrit cette chanson comme un duo et j’imaginais toujours une voix très grave avec un accent Anglais pour la partager avec moi. J’imaginais un acteur Américain mais je n’avais pas d’idée précise et c’est mon manager qui m’a demandé si j’avais déjà entendu Iggy Pop chanter en français et c’était le cas mais il y a longtemps. Nous avons réécouté ce disque sur lequel Iggy Pop chantait de vieilles chansons Françaises et c’était exactement ce que je pouvais espérer de plus magnifique pour ma chanson. Ca correspondait tout à fait à ce que j’entendais. D’imaginer que nous allions envoyer ma chanson à Iggy Pop, évidemment, ça nous a tous fait rire. Tous les intermédiaires ont fait le nécessaire pour que « L’Appartement » parvienne à Iggy Pop qui a dit tout simplement qu’il aimait la chanson et qu’il était d’accord. Je n’ai pas du tout gravi des montagnes pour faire ce duo, ça a été extrêmement simple car Iggy Pop est comme cela.

Que mettrais-tu en avant chez cette icône du Rock ?

Sa simplicité m’a sidérée. Nos échanges ont été limpides et faciles même si nous n’en avons pas eu beaucoup car je n’avais pas du tout envie de l’envahir. On a l’impression qu’Iggy Pop est une énorme machine mais c’était tout le contraire dans nos échanges.

Du coup, vous ne vous êtes pas encore rencontrés ?

Non car tout s’est fait durant cette période vraiment pourrie. Nous aurions du nous rencontrer mais comme il vit à Miami…ça ne s’est pas fait pour l’instant mais peut-être dès que ce sera possible. Je serai très heureuse de le rencontrer et je pense que faire le duo sur scène avec Iggy Pop, ça serait une autre aventure.

De quelle façon parles-tu de l’amour sur ton nouvel album ?

Même si j’essaie de varier un peu les angles afin de ne jamais écrire la même chanson, j’ai l’impression que le ton avec lequel je parle de l’amour est toujours un peu le même depuis le début. Il y a une forme de légèreté et d’ironie dans ces chansons. Dans cet album, il est question d’amour mais également du fait de chercher une direction dans la vie qu’elle soit sous la forme d’une personne ou d’un lieu. Par ailleurs, je crois qu’il y a une forme de nostalgie qu’il n’y avait pas dans celui d’avant ; je pense que c’est à cause de l’âge qui avance et du temps qui passe (rires).

As-tu hésité à sortir un nouveau disque pendant ces temps incertains...notamment pour le live ?

Non, je n’ai pas hésité car je trouve que c’est difficile d’attendre que le disque sorte une fois qu’il est prêt. Personne n’a eu envie de laisser traîner la parution de cet album juste pour préserver un éventuel concert. Les concerts arriveront quand ils arriveront mais nous sommes tranquilles avec ça.

Qu’aimerais-tu transmettre au public avec cet album ?

J’espère que ma manière de parler des petites choses parlera aux gens. Je ne sais pas si j’aimerais transmettre quelque chose mais en tout cas procurer un certain plaisir.

Quel décor te vient à l’esprit à l’évocation de « L’Amour Hélas » et pourquoi celui-ci en particulier ?

Il y aurait deux endroits ; mon piano car j’ai vraiment l’impression de mettre mis les mains dans le cambouis et d’avoir bricolé frénétiquement mes chansons pendant longtemps ; c’est comme un atelier ; et il y a également les rues de Paris. Même si je n’y étais pas, j’avais l’impression de m’y balader tout le temps et il en est un petit peu question dans ce disque. Mes chansons sont toujours ancrées dans ces rues-là.

Lors de notre précédente rencontre, nous avions parlé de lier ta musique à l’image ; toi qui aimes le cinéma, te verrais-tu évoluer devant la caméra en tant qu’actrice ?

C’est drôle car un autre journaliste m’a posé cette question il y a peu mais je crois que je serais super nulle (rires). Je trouve que c’est un métier magnifique et j’admire des tas de comédiens mais je crois que je serais totalement incapable de faire ce métier même si je n’ai jamais vraiment essayé puisque j’ai juste été devant la caméra pour mes clips. J’ai l’impression que je ne saurais pas être quelqu’un d’autre. Mes chansons, je sais les incarner car c’est totalement moi du début à la fin mais être quelqu’un d’autre, c’est tout autre chose.

Quels sont tes prochains projets ?

En ce qui concerne les concerts, pour l’instant, nous sommes dans l’expectative comme tout monde…Quelques festivals devraient se maintenir cet été et la tournée devrait démarrer à l’automne. Le travail qui concerne les clips va durer car Isabelle Maurel qui a réalisé les premiers extraits de cet album a encore plein d’idées pour d’autres morceaux. Nous allons continuer car nous adorons travailler tous ensemble. Isabelle a un projet de long métrage pour lequel elle aimerait que j’écrive des chansons. Je pense que mes prochains mois vont être pas mal occupés à cela et ça me réjouit !