Rencontre avec RoSaWay à l’occasion de la sortie de leur second EP !
Pouvez-vous présenter RoSaWay à nos lecteurs ?
Stef : Dans RoSaWay qui est notre projet principal depuis trois ans, je suis batteur et je joue des machines ; ce qui englobe les claviers et les synthés qui sont d’abord enregistrés en studio et que je joue ensuite sur un Pad électronique en live avec des loops et des séquences plus ou moins longues.
Rachel : Pour ma part, je suis flûtiste et chanteuse du projet. Dans RoSaWay, nous faisons tout à part égale ; écriture et composition.
Comment vous êtes-vous rencontrés et faire de la musique ensemble a-t-elle été une évidence ?
R : Nous nous sommes rencontrés bien avant RoSaWay. Stef vivait aux États-Unis et moi à Paris, nous accompagnions tous les deux d’autres artistes et un jour, il y a cinq ans, nous avons eu envie de faire une vidéo ensemble pour le fun. Un ami qui est directeur artistique nous a demandé si nous montions un projet alors que ce n’était pas le cas et juste après, nous avons fait une scène ensemble, ça a été vraiment chouette et l’idée a germé comme ça. Un matin, nous nous sommes levés et nous nous sommes dit très naturellement montons un projet et en fait, cela engageait plein d’autres choses notamment le fait que Stef revienne vivre en France.
S : Cela impliquait des changements énormes dans nos vies.
L’éclectisme indéniable présent dans votre musique a-t-il été réfléchi ou est-il venu naturellement ?
R : Naturellement. Nous n’avons pas l’impression de faire quelque chose d’éclectique ou de différent mais nous avons eu cette prise de conscience par rapport aux retours des gens. Pour nous, nous faisons une Pop assez simple. Comme Stef joue de la batterie et moi de la flûte, cela peut être une chose hors norme mais pour nous, c’est normé car je suis flûtiste depuis l’âge de cinq ans et Stef est batteur depuis ses deux ans. Ça ne nous parait donc pas incroyable. Nous sommes en 2020, nous avons entendu quand même beaucoup de musiques et de créations et je pense que nous avons fait un amalgame de tout cela. Aujourd’hui, je pense que c’est très difficile de faire une musique qui puisse être rangée dans une case.
S : J’ai l’impression qu’il y a de plus en plus de projets qui sont durs à classer.
Comment voyez-vous votre évolution depuis la parution de « Stranger » votre premier EP ?
R : Beaucoup de choses se sont passées et elles ont fait évoluer le projet malgré nous. Nous avons eu la chance de vivre une année 2019 incroyable. Nous avons fait quarante concerts dans cinq pays, nous avons vécu des expériences de dingues, nous avons rencontré plein d’autres musiciens et artistes notamment aux États-Unis où nous avons partagé la scène avec des artistes de Hip Hop, d’Americana et de Rock. Tout cela nous a nourrit et l’évolution s’est faite ainsi. Forcément, notre écriture est un peu différente car nous avons cette somme d’expériences et nous avons eu des envies un peu différentes. Notre idée de base était de déménager aux États-Unis et d’aller notamment à La Nouvelle-Orléans et cela s’entend musicalement notamment dans « Mama Used To Say ». Ce nouvel EP est comme une grosse valise de tout ce que nous voulions faire cette année et nous avons mis cela en musique.
S : Les États-Unis et notamment nos derniers voyages là-bas nous ont énormément inspiré ; c’était déjà mon cas car j’y ai vécu mais le fait que l’on y retourne tous les deux ça a continué d’alimenter cette inspiration.
« Dreamer » qui donne son nom à votre nouvel EP est également le titre de l’une de vos chansons mais ce terme vous caractérise-t-il personnellement tous les deux ?
S : Je pense que oui car sans rêver, nous n’aurions pas monté ce projet et nous n’aurions même pas eu l’idée de le faire.
R : Ne serait-ce déjà que le principe même d’être musicien ou artiste, c’est un choix qui est lié au rêve, à l’imaginaire, c’est vivre de cela.
S : Je pense que ce terme nous caractérise bien, c’est une bonne définition de ce que nous sommes et de ce qu’est le projet.
R : Au-delà de cela, nous nous sommes dit que « Dreamer » était un bon pendant à « Stranger » qui correspondait à un moment de RoSaWay et de nos vies. A l’époque, c’était le bon nom et un an après, nous nous sommes dit la même chose pour « Dreamer ». Pour en revenir à la chanson en elle-même, il faut savoir que nous avons eu l’idée de l’écrire alors que nous étions dans les bouchons à Los Angeles ; ce qui est un pléonasme (rires).
S : C’est l’endroit où nous passions 90% de notre temps !
R : Là-bas, c’est tout le temps la rush hour, il n’y a pas de répit, les gens sont dans leurs voitures de 6h du mat à 22h. Ce sont ces personnes qui font parfois quatre heures de voiture par jour pour traverser tout Los Angeles pour un salaire de misère qui nous ont inspiré « Dreamer ».
Quels thèmes abordez-vous sur votre nouveau disque ?
S : Dans « Dreamer », nous parlons d’une personne qui se sent seule, elle a une vie répétitive et monotone, elle en a marre et elle a envie de s’évader.
R : Cette personne se pose des questions, elle se livre à une introspection et se demande ce qu’elle a fait des rêves de son enfance.
S : Dans « It’s Alright », nous abordons un problème écologique. Cela fait des années que l’on détruit cette planète et tous les ans, on se dit que ça va, ce n’est pas si grave.
R : Nous avons eu envie d’écrire ce titre notamment après avoir vu le film « Dark Waters » qui traitait de la pollution de l’eau en Virginie par une entreprise de produits chimiques. « Good For You » est un titre sur l’égoïsme et l’égocentrisme. Cette petite fiction basée sur ce que l’on peut vivre à travers les réseaux sociaux parle d’un mec hyper égoïste qui utilise les autres.
S : Finalement, il met tout sur le dos de sa mère qui lui dit depuis son enfance de prendre ce qui est bon pour lui et de s’en foutre des autres. C’est assez ironique.
R : « On Your Way Up » qui ne devait pas exister à l’origine est né pendant le confinement durant lequel nous sommes passés par plein de phases comme tout le monde. Ce titre est notre façon à nous de dire un pas en avant et trois pas en arrière car monter un projet, c’est toujours une succession de hauts et de bas. Nous avons fini ce titre exactement le 10 mai pour le troisième anniversaire de RoSaWay et cela correspondait à la veille du déconfinement. Pour nous, c’était révélateur de ce que nous avons vécu pendant trois ans et c’était évident que « On Your Way Up » serait le single. En ce qui concerne « Mama Used To Say », c’est un peu le bonus de « Good For You » et sur ce titre, Stef s’est un peu fait plaisir puisqu’il a joué dessus avec tous ses copains de La Nouvelle-Orléans.
S : Pour la partie instrumentale de ce titre, j’entendais d’autres batteurs, j’ai appelé mes amis musiciens de La Nouvelle-Orléans et ils m’ont tous dit oui. Notre ingé son a du gérer 120 pistes de batterie, 60 pistes de chœurs, des claps, des percus, il n’avait jamais mixé un morceau avec autant de pistes, c’était un peu un challenge.
R : C’était drôle de faire une chanson sur l’égoïsme et de la partager à plusieurs !
Quelles ont été vos envies visuelles pour la mise en images de ce titre ?
R : Nous avons collaboré avec Audrey + Wandy que nous connaissons depuis longtemps et avec qui nous avions déjà travaillé sur le clip de « Stranger » qui a d’ailleurs vraiment scellé notre amitié. Ils ont une façon de travailler qui est proche de la notre. Pendant le confinement, nous nous sommes écrit, nous leur avons dit que nous préparions la sortie de notre nouvel EP et ils nous ont proposé de nous faire le clip du single. Comme nous adorons leur univers, nous leur avons fait complètement confiance. Ce qu’ils font est toujours très coloré et très frais et ils présentent une image de la femme qui nous intéressait. Nous avons discuté du clip ensemble et ils nous ont dit que nous allions être acteurs de ce projet du début jusqu’à la fin. Nous n’avons pas fait un clip trop narratif afin que les gens puissent comprendre ce qu’ils voudront. En même temps, je trouve qu’il n’aurait pas pu être plus narratif car on nous voit tout le temps tous les deux seuls dans des paysages où il n’y a personne. Au-delà du clip, Audrey + Wandy nous ont proposé de faire un projet global et donc de s’occuper de la direction artistique du début jusqu’à la fin.
S : C’était complètement logique en fait.
R : Cela a donné une autre dimension au projet et cette année, nous sommes passés à la couleur car avant tous nos visuels étaient en noir et blanc. Ils nous ont donné une patte kitsch qui correspond bien à nos influences musicales et à l’Angleterre que nous adorons. Nous en sommes hyper contents.
Comment chacun me décrirait-il l’univers de RoSaWay ?
S : C’est une question compliquée car RoSaWay, c’est tellement nous…
R : Pour ma part, je dirais décalé car le projet l’est et nous le sommes vraiment aussi.
Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?
R : Son optimisme à toutes épreuves ; ça en est presque agaçant ; rien n’est grave pour Stef, il voit le verre à moitié plein tout le temps.
S : Le fait que Rachel sache vraiment gérer toutes les situations et les améliorer.
Quel titre de l’EP chacun aimerait-il mettre en avant et pourquoi celui-ci en particulier ?
S : Même si j’adore les autres titres, je vais dire « On Your Way Up » ; il nous représente tellement que c’est celui-ci que je mettrais en avant.
R : « Dreamer » car pour moi, il est représentatif de cette dernière année. Je ne nous le souhaite pas mais si demain RoSaWay devait se terminer, je me dis que 2019 a été la meilleure année que j’ai vécue.
Après deux EPS, la prochaine étape est-elle l’album…pour 2021 ?
R : La prochaine étape serait de remonter sur scène !
S : L’album aurait dû être la prochaine étape mais à vrai dire, c’est tellement vague que comme le dit Rachel, la prochaine étape sera clairement le fait de pouvoir faire de nouveau des concerts. Beaucoup de choses se mettaient vraiment en place et nous avons été coupés dans notre élan par la pandémie…
R : Par ailleurs, c’est dur de faire un album et je ne sais pas si nous sommes assez grands. Il faut avoir une pensée hyper construite du premier titre jusqu’au dernier, il faut qu’il y ait une évolution, une cohérence et puis, un album fige beaucoup de temps, c’est lourd et c’est long. C’est un truc d’adulte et j’ai l’impression que RoSaWay est encore un bébé. Quand nous écrivons, cela nous représente à un moment T et c’est pour cela que nous aimons sortir des singles et le format EP permet encore d’être encore dans le présent alors qu’un album se fait sur une durée bien plus longue entre la composition, l’enregistrement et la sortie.
RoSaWay - On Your Way Up - (Official video).
RoSaWay - On Your Way Up Labels: Infinity Gritty / Ropeadope records Directed by Audrey + Wandy Styled: Anaïs Kévorkian Make-up artist: Jade Berrocal Music b...