Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rencontre avec David Delabrosse qui ne manque pas d’actualités !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Laurent Guizard

(c) Laurent Guizard

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je dirais que je suis un faiseur de chansons, musicien autodidacte, je compose essentiellement à la guitare mais aussi au ukulélé. J’ai monté mon association il y a 10 ans et elle me sert à développer mes projets discographiques et scénographiques. L’Hallali Production fait office de label et de tourneur et elle emprunte son nom à mon second album tout public car je fais également des chansons pour le jeune public. Comme je travaille avec des personnes issues des musiques actuelles, nous restons sur ce terrain-là autant dans le jeune public que pour le tout public.

Comment est née l’idée d’amener ta musique au théâtre ?

Je dois avouer qu’il m’arrive souvent de m’ennuyer sur la totalité d’un concert dit « classique » quand il n’y a rien d’autre qu’un enchaînement d’une quinzaine de chansons que ce soit dans une salle ou lors d’un festival. J’ai tendance parfois à décrocher quand tout repose sur l’humeur du leader ou du groupe et d’un bon mot par ci par là. En revanche, j’ai toujours été emballé par les spectacles qui liaient la musique avec autre chose ; une scénographie, un récit, des projections vidéo, du multimédia…J’ai été marqué notamment par le concert de Mathieu Boogaerts au Café de la Danse ; le décor était très chouette et il y avait des interactions avec de la vidéo. Mathieu Boogaerts était seul en scène mais il a tenu en haleine le public pendant près d’une 1h30. Par ailleurs, j’aime beaucoup le travail du plasticien Pierrick Sorin ; tout cela m’a pas mal influencé et m’a donné envie il y a quelques années de trouver un dispositif pour présenter mes chansons. J’ai travaillé avec un scénographe qui m’a amené cette idée de support de carton pour projeter des vidéos.

Peux-tu nous en dire plus sur ce que l’on retrouve dans ton spectacle « (Toujours) Deux » ?

« (Toujours) Deux » est un concert mais pas uniquement car ce spectacle est un peu une façon de me présenter seul sur scène en utilisant quand même pas mal d’artifices afin de trouver un rythme et des idées ludiques pour tenir en haleine le public. Les projections vidéo sont le principal média que j’utilise en dehors de la musique. Du son est associé à ces projections qui sont diffusées sur un dispositif de six cartons que je manipule durant le spectacle afin qu’ils deviennent tour à tour un mur, un escalier, un banc, un totem…Les vidéos se calent précisément sur le format et sur certaines d’entre elles, on voit apparaître des invités dont une jeune femme qui vient chanter à mes côtés à plusieurs reprises et également mon fils et mon frère jumeau.

(c) Laurent Guizard

(c) Laurent Guizard

L’autre semble très important pour toi, comment l’expliquerais-tu ?

Au début du spectacle, j’introduis les chansons en parlant de ce « toujours deux », du fait que j’ai toujours été accompagné dès ma conception et dès ma naissance puisque j’ai un frère jumeau et que cela a dû sûrement m’influencer dans mon rapport à l’autre.

Un album baptisé « Le Modèle Réduit De Nos Pensées » sortira bientôt ; est-il constitué des chansons du spectacle ?

Tout à fait, je chante l’essentiel des chansons de cet album sur scène hormis la dernière et encore, je me la réserve pour les rappels. Le titre de cet album est à rallonge, il est un peu alambiqué mais il faisait sens avec le visuel qui est extrait du spectacle car les deux sont très liés. Le titre résume l’esprit qui traverse le disque à savoir quelque chose qui est de l’ordre de l’engagement, de la prise de conscience, de l’urgence quelque chose de poétique et sans démagogie. En plus, ça assure qu’il n’y aura qu’un album à s’appeller comme ça!

Qui t’accompagne sur cet album ?

Samuel Chapelain qui est un musicien Rennais tout comme moi s’est occupé de la réalisation de cet album. Samuel a joué dans différentes formations notamment dans Manceau qui est un groupe Pop. Même si j’en ai fait quelques-uns, Samuel a produit l’essentiel des arrangements des morceaux, il a orienté la couleur de l’album sur lequel on retrouve un mix entre un peu d’électro et pas mal d’acoustique. Fanny Chériaux m’accompagne sur plusieurs duos. Fanny chantait auparavant sous le nom de Fannytastic mais maintenant, elle est plus investie dans des projets théâtraux. Fanny que l’on voit sur scène dans les vidéos à quelque chose des chanteuses de cabaret dans la voix, c’est une vraie interprète qui chante de manière très personnelle et incarnée. Sur cet album, on entend également mon fils Marin qui a enregistré le titre « J’m’aime pas comme papa » avec moi. C’était sa première fois pour le chant, il s’en est très bien tiré et il a même été beaucoup plus rapide que moi dans les prises. Pour finir, des musiciens sont intervenus sur ce disque et notamment le batteur Thibaut Doray qui fait partie du groupe Juveniles.

(c) Laurent Guizard

(c) Laurent Guizard

Peux-tu nous parler de l’écriture de cet album ? Quels thèmes abordes-tu sur ce disque ?

On pourrait dire que dans l’écriture en tant que telle, il y a une sorte de classicisme qui me relie à des chanteurs qui sont peut-être plus anciens même si musicalement, nous sommes sur un terrain plus actuel. Je soigne les textes de mes chansons. Je dirais qu’il y a plusieurs thèmes sur « Le modèle réduit de nos pensées » mais ils tournent pas mal autour des relations humaines et du temps qui s’écoule. Je parle également de la vie de couple sur ce disque et notamment de la parentalité. L’environnement est un nouveau thème que je n’avais jamais abordé auparavant sur mes disques de peur de faire des choses trop démagos qui ne tiennent pas dans le temps.

« J’m’aime pas comme papa » a été mis en images, peut-on y voir une déclaration d’amour à ton fils mais également à la paternité de manière plus générale ?

Oui, je pense. Ce sont des choses qui ne sont pas faciles à dire et mon souhait n’était vraiment pas de passer pour un Caliméro qui n’assure pas comme papa. En revanche, quand on est parent, on peut avoir la crainte de ne pas être à la hauteur parfois. Malgré les livres qui sont à notre disposition, l’apprentissage d’être parent se fait sur le terrain et au jour le jour et ça transforme radicalement un individu. C’est peut-être l’une des plus belles choses que l’on peut être amené à connaître dans sa vie ; si ce n’est la plus belle. Avant d’avoir des enfants, j’étais loin de penser à ça ; j’appréhendais d’en avoir mais une fois qu’ils sont là, on n’imagine pas la vie sans. Vu comme la chanson se termine, on comprend que c’est pour moi quelque chose de fondamental. Au-delà de cela, je dirais que les enfants nous aiment indépendamment de nos incertitudes et de ce que l’on peut leur donner. « J’m’aime pas comme papa » n’a pas été facile à écrire pour trouver les mots justes car je ne voulais pas tomber dans le cliché ni dans quelque chose à l’eau de rose. Au lieu d’une déclaration d’amour soulignée par des mots, je suis parti sur l’idée de filiation et sur l’héritage que l’on reçoit nous-même ; adulte ; de nos parents.

Comment décrirais-tu ton univers ?

Je dirais que dans cet univers, on retrouve du sentiment et de l’émotion et j’essaie de décrire cela avec une juste mesure entre l’allégorie et quelque chose de plus dit parfois. Mon écriture est très littéraire mais mon objectif serait que l’auditeur ne sente plus le crayon quand il écoute mes chansons. Comme pour une mélodie ou pour une voix, tout doit s’insérer dans une musicalité et c’est aussi pour cela que je suis sensible à la scène Anglaise.

(c) Laurent Guizard

(c) Laurent Guizard

Peux-tu nous présenter Ego Le Cachalot ?

Ego est mon projet jeune public pour les 3-10 ans et pour les parents qui s’éclatent bien en accompagnant leurs enfants. Ce personnage qui est apparu il y a 7/8 ans a pris beaucoup de place au fil du temps car il n’a cessé de se développer et de grossir. Ce projet est né de ma rencontre avec la plasticienne Marina Jolivet à qui j’avais soumis des textes dont un où il était question de cachalot. Marina a fait ce dessin que j’ai trouvé tellement fort que j’en ai même changé les paroles de mon refrain afin de vraiment les faire tourner autour de son dessin. Cette chanson a tout de suite fait mouche auprès d’un public. Ego Le Cachalot est un projet dans lequel je me permets encore plus de choses et où le côté dynamique et lumineux est plus évident que dans mon projet adulte qui est plus lunaire. Un premier album est sorti en 2013 et je l’ai énormément défendu en live, j’ai fait 80 showcases et ceci autant dans les Leclerc que dans les librairies jeunesse, le public a suivi et en 2016, il y a eu un second disque intitulé « Ego Le Cachalot Et Les Petits Bulots ». Grâce à l’arrivée de Thibaut Doray à la batterie à partir de cet album-là, nous sommes partis dans un format concert Pop dynamique pour enfants avec une jolie scénographie. Au printemps 2017, un livre-disque de nos concerts est sorti aux Editions des Braques. Le troisième album « Super Ego » est en préparation et il sortira à la fin de l’année avec le nouveau spectacle.

Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir te découvrir à L’Auguste Théâtre sur l’une de tes prochaines dates parisiennes ?

S’ils ont envie de découvrir un spectacle un peu atypique, original dans la façon de présenter les chansons ; je pense qu’ils ne trouveront pas ça ailleurs ; qui tient dans des petits lieux en autonomie, ça peut donner des idées. Ce n’est pas qu’un concert, c’est un spectacle à part entière et je pense qu’il est assez complet.

Commenter cet article