Rencontre avec Monitors à l’occasion de la parution de leur premier EP !
Comment vous-êtes vous rencontrés ?
Emil : Nous nous sommes rencontrés il y a quatre ans grâce à des amis communs et lors de soirées qui se terminaient au petit matin.
L’idée de créer Monitors est-elle venue rapidement ?
E : A vrai dire non car ce n’est qu’au bout d’un an et demi que j’ai découvert que Chris chantait. C’était une vraie surprise. Un jour, nous nous sommes dit que nous allions faire des chansons pour nos amis pour rigoler mais nous nous sommes pris au jeu et c’est devenu important au bout d’un moment mais ça s’est fait naturellement.
Quelles étaient les envies de chacun dans ce projet musical au tout début ?
Chris : Nous avions envie de mélanger plein de choses que nous aimions comme les sonorités club et l’énergie des concerts de Rock. Nous avons beaucoup de goûts en commun mais également beaucoup d’intérêts différents et nous voulions proposer un mélange de tout cela.
E : Il y avait également quelque chose qui était de l’ordre du fraternel à la création de Monitors car nous voulions mettre l’état d’esprit qui se dégage de notre bande de potes dans notre musique. Ils sont comme une famille à nos yeux.
Avez-vous eu d’autres groupes auparavant et si oui, étaient-ils assez différents de Monitors ?
C : Grâce à Emil et à son home-studio, j’ai pu réaliser pour la première fois la musique que je voulais vraiment faire. Même si j’ai eu d’autres projets musicaux auparavant, Monitors est ma vraie naissance artistique.
E : Mes précédents projets musicaux étaient très différents de Monitors. Avant, j’écoutais beaucoup de sons américains et californiens notamment et j’évoluais plus dans le rock alternatif progressif. Avec Chris, j’ai découvert tout l’univers de la musique de Manchester et certains artistes britanniques que je n’avais pas pris le temps d'écouter auparavant. Chris a su me les faire découvrir de la bonne façon.
Votre musique a-t-elle évolué depuis vos débuts ?
E : Oui car au départ, elle était assez festive. Je dirais qu’elle est devenue plus agressive et brutale par la suite mais nous avons aussi un côté Pop que nous allons peut-être ressusciter bientôt.
Quelles ont été vos influences pour votre premier EP baptisé « Notes From The Aftermath » ?
E : Musicalement, les clubs electro/techno en tout genre, des artistes très différents tels que Maxim Cooper, Christian Löffler ou Acid Arab dont nous sommes très fans et que nous avons beaucoup écoutés ces deux dernières années mais également l’univers des concerts avec Sleaford Mods, LCD Soundsystem et Girl Band dernièrement. Nous essayons de fusionner quelque chose de très Punk et Rock au niveau de la texture avec des rythmiques beaucoup plus Techno voire Rave afin de trouver notre originalité mais nous savons aussi que nous ne sommes pas les premiers à faire cela. Nous n’aimons pas trop nous fixer de limites comme cela peut s’entendre sur « Ribs » qui est un peu oriental. Nous aimons ces sons et je viens de Bosnie-Herzégovine, la musique orientale a beaucoup d’importance là-bas !
A mon sens, vous avez un petit côté industriel, le revendiquez- vous ?
E : Oui, totalement.
C : J’aime la musique industrielle et des groupes tels que The Birthday Party et Nine Inch Nails qui font de la musique intense et plus sombre. Cela rejoint bien ce que nous disions précédemment, nous n’avons pas forcément les mêmes goûts ou les mêmes idées mais c’est ce qui fait que cela fonctionne.
De quoi parlent vos premières chansons ?
C : Dans cet EP, nous avons abordé certains sujets qui nous apparaissaient comme des agressions. Certaines de ces thématiques sont controversées mais ils est pour nous nécessaire de nous exprimer a leur sujet. « Notes From The Aftermath » est notre vision de l'époque contemporaine et des séquelles qu'elle laisse sur nous.
Monitors est-il voué à véhiculer des messages ?
C : Comme « California Über Alles » de Dead Kennedys, « Anarchy In The UK » de The Sex Pistols ou « White Riot » des Clash en leur temps, nous voulons interpeller avec un titre comme « No Irish No Blacks No Dogs ». Je dirais que nous ne sommes pas un groupe passif et que dans nos chansons, on retrouve nos opinions et que oui, nous véhiculons des messages. Nous nous opposons aux choses que nous voyons, c’est notre manière de réagir mais nous ne pensons pas à écrire sur tel ou tel sujet au moment de la composition d’un morceau, cela vient naturellement, voire sous le coup de l'impulsion.
E : C’est une réaction à ce que nous sommes en train de vivre ou ce que nous voyons et parfois, cela peut être de la colère.
C : Mais nous avons également des chansons qui sont plus douces comme « 20/20 » (rires).
E : Nous ne nous voyons pas écrire des chansons d’amour mais nous pourrions très bien faire des morceaux plus récréatifs et contrebalancer avec des morceaux sérieux. Nous ne pourrions pas faire un album composé uniquement de chansons engagées à la Rage Against The Machine car il faut des pauses pour pouvoir être encore plus impliqué après.
Qu’aimeriez-vous que votre premier EP vous apporte ?
E : Un duo avec Kate Bush !
C : La possibilité de faire de plus en plus de concerts. De mon côté, je prospecte pour l’Angleterre et du sien, Emil le fait pour la France. Nous aimerions faire découvrir notre musique à encore plus de monde.
Le rouge est très présent dans l’esthétisme de votre groupe mais à quoi renvoie-t-il ?
E : C’est un écho de l’expression j’ai vu rouge et c’est ce qu’incarne cet EP ; un esprit énervé et assez impulsif et des chansons qui ont été écrites et enregistrées très rapidement. Le rouge permet également d'homogénéiser l'esthétique de ce premier EP et ces cinq chansons mais également sur les deux clips qui sont sortis. Nous avons toujours aimé le rouge et cette couleur permet de nous identifier. Par ailleurs, quand on compose, on a des visions et des couleurs et le rouge et le noir se sont tout de suite imposés comme une évidence. En revanche, cela ne veut pas forcément dire que ce seront les mêmes couleurs pour la suite…
Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?
E : J’ai bossé avec pas mal de musiciens mais Chris est l'une des personne les plus agréables avec qui j'ai eu la chance de travailler. Par exemple, se disputer avec lui est assez difficile à concevoir et d’ailleurs, en quatre ans, ce n’est jamais arrivé ! Chris est easy going et il a une aisance à enregistrer des chansons très facilement avec différents dosages de voix.
C : J’ai composé certaines de nos chansons à la guitare en acoustique et quand je les ai données à Emil, elles sont devenues réalité. C’était juste incroyable. Il peut faire des choses que je ne saurais faire et inversement et quand nous travaillons ensemble, ça prend tout son sens. J’aime également le fait que nous soyons parvenus à élaborer une technique de travail qui nous permet de matérialiser nos idées très rapidement. Le fait d'être voisins aide beaucoup à cela.
La suite est-elle déjà dans les tuyaux ?
E : Oui, totalement, nous avons déjà une douzaine de nouvelles chansons mais pour le moment, nous ne savons pas si nous partirons sur un second EP ou sur un album. En attendant, nous avons envie de défendre notre premier EP un max en live et nous serons d’ailleurs en concert le 17 janvier à L’International en co-plateau avec les Pussy Chérie.
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Monitors - No Irish No Blacks No Dogs
The title was taken from signs placed in boarding houses (cheap hotels) in the 1950's-1960's. It highlighted the prejudice of the times and exacerbated British/Irish hostility. Ce titre s'inspire ...