Rencontre avec Claire Days afin d’en savoir plus sur ses projets à venir !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis auteure, compositrice, interprète, guitariste et je suis originaire d’Aix-en-Provence. J’ai entamé publiquement mon projet musical Claire Days il y a deux ans mais je dirais qu’il existe depuis toujours car j’écris depuis très longtemps. A l’origine, ce projet était solo mais au fil du temps des musiciens s’y sont greffés et maintenant, je travaille avec différentes personnes.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Ma musique est nourrie par l’introspection et par tout ce qui peut traverser une personne dans le domaine de l’émotion, du sentiment et de l’interaction. Mon univers est très personnel. Je n’ai pas vocation à porter un message ou à défendre une cause. Je ne suis pas un étendard politique ou identitaire. Je n’ai pas qu’une voix et c’est la mienne.
Où puises-tu ton inspiration pour tes chansons ?
Je lis beaucoup, j’adore les gens qui dessinent, le cinéma et j’essaie de me nourrir de tout ce qui est poétique dans les arts. Pour mes chansons, je puise mon inspiration dans ma vie, dans celle des autres et dans la poésie.
D’où te vient ce goût pour la poésie ?
Avant même de découvrir la littérature, j’ai découvert la poésie vers 13/14 ans et je n'ai lu que ça jusqu’à mes 18 ans avant d’entamer des études de lettres. J’ai notamment beaucoup lu de la poésie surréaliste et je pense que ça a énormément nourri mon imaginaire et l’idée que si des gens avaient le droit d’exprimer une pensée inédite qui n’était pas rationnelle avec des mots qui n’allaient pas ensemble, j’avais le droit moi aussi de composer exactement la musique et les paroles que je voulais en sortant totalement de toutes les choses que j’entendais à la radio et qui ne me plaisait pas du tout d’ailleurs.
Pourquoi as-tu choisi de t’exprimer en anglais ?
Dans la vie, je suis traductrice et l’anglais est une langue qui me passionne.
Quels sont tes « thèmes de prédilection » ?
J’écris beaucoup sur la place de l’individu au sein de la collectivité, les interactions créées par cela, la sensation de décalage, le droit d’être soi, la souffrance de ne pas correspondre mais je parle également de beaucoup de choses sentimentales qui sont de l’ordre des relations amoureuses ou amicales. Il y également le rapport au temps et aux souvenirs dans mes chansons. Je peux figer une vision que je ne veux pas laisser partir dans une chanson.
Peux-tu nous en dire plus sur « She Changed Her Mind » sorti début 2018 ?
Ce premier EP était une fabrication artisanale à quatre mains car je l’ai enregistré avec Karim Attoumane qui a réalisé et mixé l’Ep. C’est une personne de confiance et une personne référente dans la musique pour moi. Cet EP s’est fait à tâtons. Je ne savais pas que j’enregistrais un EP, j’ai commencé par une chanson puis une autre et ainsi de suite jusqu’à en avoir sept. J’avais envie de sortir ces chansons mais je ne savais comme trop faire car j’ai tout fait par moi-même. J’ai fait une publication sur Facebook et ça a été bien relayé autour de moi. J’ai rencontré mes musiciens, j’ai fait beaucoup de concerts et j’ai été contacté par différents acteurs pro. Cet EP a été une façon pour moi de mettre le pied à l’étrier et de partager ma musique.
« Call It A Day » ton nouveau titre annonce un second EP, va-t-il être dans la continuité du premier ou sera-t-il le fruit d’une évolution ?
J’ai composé mes chansons de la même façon et j’ai toujours le même rapport à l’écriture mais en revanche, la démarche sera en peu différente car je ne suis plus toute seule dans ma chambre, je travaille avec des musiciens, j’ouvre ce qui était un cocon. Sur ce second EP, il y aura plus d’arrangements et plus de musiciens que j’ai laissé embellir mes morceaux. Cet EP sera une sorte de patchwork car il sera composé de six titres assez différents. Je dirais donc que cet EP est dans la continuité du premier mais que ça a évolué car depuis, j’ai fait de la scène et j’ai appris à dire que j’étais musicienne, que je voulais faire ça et que j’en avais le droit.
« Call It A Day » sonne très Norah Jones, est-ce l’une de tes inspirations ?
Non, ce n’est pas une de mes inspirations directes mais en revanche, j’ai beaucoup écouté son album « Come Away With Me » quand j’étais plus jeune. Je ne sais pas d’où viennent ces inspirations un peu Jazz car je n’en ai jamais fait et j’en écoute peu.
Que raconte cette chanson ?
Elle raconte un moment de ma vie où j’ai dû dire au revoir à mes amis, arrêter la vie que je menais pour en commencer une autre. C’était une année charnière pour moi. En 2017, j’ai enregistré le premier EP, j’ai quitté Paris pour aller m’installer à Lyon et j’ai quitté beaucoup de choses. J’avais besoin de changer d’environnement, c’était vital et c’est grâce à ça que j’ai pu vraiment faire de la musique. « Call It A Day » parle de quelque chose qui s’arrête. C’est toujours difficile d’arrêter quelque chose car on est toujours attiré vers l’arrière par des gens notamment et par des relations que l’on n’arrive pas à totalement interrompre.
Comment as-tu souhaité sa mise en images ?
J’adore les intérieurs et je voulais que ce clip se déroule dans une maison et qu’il y ait une idée d’intimité. J’ai travaillé avec Calvin Lutherer qui est réalisateur et photographe. J’ai parcouru son travail et j’ai beaucoup aimé l’atmosphère qui s’en dégageait. Nous avons échangé sur le décor, l’ambiance, les couleurs que je voulais et nous sommes partis sur l’illustration d’une petite incursion dans un quotidien. Dans le clip, je fais des choses très banales de la vie mais en étant imprégnée de différentes émotions. Parfois, je suis dans la légèreté et parfois, je suis plus grave, confuse ou dans la réflexion. Je voulais que ce clip soit tourné dans un lieu que l’on habite car on y ressent les choses avec beaucoup de sincérité, on n’y a pas d’apparat et ça avait du sens pour moi.
Avec quels artistes aimerais-tu partager des duos ?
J’adore Fink et j’aimerais énormément travailler avec lui ; par ailleurs, j’apprécie beaucoup l’écriture de Laura Marling et j’aimerais bien bosser avec pas mal d’artistes de Rap afin de mélanger des styles car le mono-genre m’ennuie.
Quels sont tes prochains projets ?
Je viens de sortir un nouveau titre intitulé « Movies » et son clip sera mis en ligne le 17 décembre. Mon second EP sortira le 27 janvier. Je ferai une release party le 31 janvier à la Salle Léo Ferré à Lyon et le 1er février, je serai en concert au Château Rouge à Annemasse pour un co-plateau avec Bear’s Towers et Nazca. Une release party de l’EP est prévue à Paris dans un endroit un peu sur mesure le 06 février, nous révèlerons le lieu très prochainement. En parallèle à tout cela, je travaille déjà sur un troisième opus et sur un album qui sera en collaboration avec un artiste que j’aime beaucoup.