Rencontre avec Roseaux à l’occasion de la parution de leur second album !
Qui fait quoi au sein de Roseaux ?
Alex : Avec Clément Petit et Emile Omar, nous partageons beaucoup de casquettes en commun. Nous composons nos chansons et nos mélodies et nous recherchons tous ensemble un univers bien particulier pour Roseaux. Avec les différents instruments, nous aimons essayer des idées mélodiques et des arrangements. Ensuite, techniquement parlant, chacun à une casquette un peu particulière ; Emile a été pendant très longtemps programmateur musical de Radio Nova, il assume vraiment une casquette de direction artistique au sein du projet ; là où Clément et moi sommes instrumentistes et réalisateurs de disques, nous assumons aussi une casquette un peu technique comme par exemple l’utilisation d’un studio d’enregistrement, de micros, de machines…Mais, nous essayons de mettre le plus de choses en commun afin qu’il y ait une émulation collective à tous les étages car c’est cela qui fait la formule de Roseaux. Nous essayons de voir le moins de distinctions possibles entre nos casquettes respectives en nous concentrant sur ce que nous faisons vraiment ensemble.
Comment ce collectif s’est-il crée ?
Emile : Je suis allé voir Clément qui est un vieux pote de collège. Une dizaine d’années après nos groupes de lycée, je lui ai proposé de bosser ensemble sur un projet qui comportait déjà les grandes lignes de Roseaux à savoir une voix et beaucoup d’espace autour. Nous avons commencé à cogiter là-dessus et six mois après, j’ai rencontré Alex Finkin dans une soirée de DJS où il faisait pour ainsi dire « l’homme-orchestre ». Il jouait du synthé et de la guitare et pour ma part, je passais de la musique Disco-House, le contact est super bien passé, nous sommes restés en contact et je lui ai proposé de venir nous rejoindre avec Clément.
Clément : Nous avons commencé à jouer ensemble avant de faire de la production.
A : Nous avons également évolué avec Roseaux qui nous a permis de faire beaucoup de choses que nous ne faisions pas avant comme par exemple enregistrer un disque à proprement parler. Nous avions tous été dans des studios et fait des maquettes et des projets mais faire un disque tous les trois ensemble a été une première.
Qu’est-ce que chacun a apporté à ce projet ?
A : Nous avons un socle commun qui est très important qui représente l’essentiel de l’identité de Roseaux mais ensuite, chacun est venu avec ses propres influences qui correspondent le plus souvent à une éducation musicale. Clément a passé beaucoup de temps dans les musiques Jazz et improvisées. Il a fait beaucoup de spectacles et a joué beaucoup en live. Pour ma part, j’ai un gros background de musique classique car j’ai grandi avec des parents qui écoutaient énormément de musique de chambre et de musique symphonique. Emile a une énorme culture musicale en tant qu’ex-programmateur de Radio Nova et pour la résumer simplement, elle touche beaucoup aux musiques latines. Chacun a donc apporté sa couleur mais il y avait une base commune qui a crée ce liant et c’était cet amour pour la Soul, le Rhythm’n’blues et toutes les versions même les plus actuelles de ces musiques-là comme la House Music.
C : Le RnB, le Hip Hop…même si cela ne transparaît pas sur l’album, nous sommes là-dedans. La culture électronique que nous aimons tous les trois est aussi un gros background.
A : Il y avait notamment ce besoin d’un certain type de mélodie et sa recherche a été ce qui nous a réuni très rapidement.
Quelles seraient les différences entre vos deux premiers albums ?
A : Notre second disque n’est pas un album exclusivement de reprises comme l’était le premier. Emile avait choisi ces reprises et il nous avait donné des directions dans les brassages possibles entre les univers de départ et d’arrivée. Pour notre second album, il y a eu plus de travail d’écriture car c’est de la création originale. Sur « Roseaux II », on retrouve peut-être plus des influences de chacun car on entend un peu de Jazz, de classique et de musique latine sur ce disque.
Le laps de temps qui sépare vos deux premiers albums s’explique-t-il par des projets en solo ?
E : En partie car nous sommes bien occupés chacun par plein de projets à droite à gauche. Ensuite, ce qui nous rassemble au-delà des univers ou des goûts, c’est l’envie d’être satisfaits totalement et parfois, nous ne sommes pas toujours d’accord tous les trois. Il y a des discussions, des idées sont parfois bloquées dans un endroit et puis, elles popent dans la tête d’un autre trois mois après ; le projet impose lui-même son propre temps et une dynamique qui peut parfois nous poser problème aussi à titre personnel.
Avez-vous travaillé différemment pour « Roseaux II » ?
C : Pour le premier, nous étions partis d’assez loin en fait ; nous avions commencé par jouer un peu avant de vite se mettre sur un mode de production et à partir de là, nous avons travaillé et fait évoluer la matière. Pour le deuxième album, nous sommes directement passés à la recherche dans le studio d’Alex car c’est ce qui nous fait tripper. Chacun a amené ses idées mais globalement, nous avons travaillé de la même façon. Roseaux, ce sont trois personnes qui suent en studio.
E : C’est différent dans le sens où « Roseaux II » est constitué de compositions originales interprétées par différents artistes mais il y a quelque chose de similaire au premier dans le fait de découvrir et d’apprendre par nous-mêmes comment faire. Pour ce second album, nous nous étions fixés un objectif et il nous a imposé d’apprendre énormément.
Comment présenteriez-vous l’ambiance générale de cet album ?
A : Cet album possède un côté plus hivernal si on le compare vraiment au premier degré au premier album qui possédait un côté encore plus minimal et un peu plus chaud. « Roseaux II » a plus d’ampleur et de profondeur. Je pense que nous avons laissé des ambiances prendre plus de place que sur le premier.
C : Je suis assez d’accord même si je me dis qu’il y a des choses moins down dans celui-ci que dans le premier.
A : La pochette de ce nouvel album représente bien ce côté bleu-hivernal.
C : ce qui est assez drôle finalement c’est que l’ambiance de cet album pourrait donner à penser que les mecs derrière ne vont pas bien alors que nous passons beaucoup de temps à rigoler en studio mais ça ne transparaît pas dans notre musique.
A : Nous avons beaucoup de plaisir à nous retrouver tous les trois en studio et dans cette folie et cette euphorie, naissent parfois des mélodies et des arrangements et parfois juste des bonnes blagues.
Comment s’est fait le choix des interprètes ?
E : Nous tâtonnons beaucoup sur tout et sur les voix également.
A : Il y a un aspect relationnel aussi et toujours dans une acceptation que nous avons tous les trois de ce qui peut fonctionner ou pas avec Roseaux. Comme nous nous voyons assez régulièrement et que nous avons chacun des activités indépendamment de Roseaux, dès que nous rencontrons un talent vocal, nous en parlons tout de suite aux autres. Pour citer un exemple, Clément travaille depuis de nombreuses années avec Blick Bassy.
Allez-vous réussir à les réunir pour du live ?
A : Ce n’est pas facile car les interprètes de ce disque sont quand même nombreux ; chacun à son propre emploi du temps et ses propres obligations.
C : C’est en discussion…Nous aimerions bien mais nous n’avons pas de dates à annoncer.
A : Ça se fera peut-être sur quelques dates mais une tournée de 50 dates avec les mêmes est impensable.
Quels sont les thèmes des chansons de ce second opus ?
C : L’amour revient beaucoup. Rien de neuf sur la planète mais en même temps est-ce qu’il y a quelque chose de nouveau à mettre en face de cela.
A : L’amour sous toutes ses formes car il y a quelques chansons un peu plus tristes. Il y a quelques petites fractures du myocarde dans ce disque.
C : Ce n’est pas l’amour fleur bleue. Nous avons travaillé avec la parolière Veronica Charnley afin de pouvoir émettre des idées un peu complexes en anglais.
Qu’est-ce qui selon vous fait la force de votre projet musical ?
A : C’est une question difficile mais ce qui est certain, c’est que nous avons travaillé dur pour avoir une identité propre, une forme de singularité, ce qui très difficile après des décennies d’enregistrements car évidemment nous sommes écrasés par nos influences. Grâce au mélange entre notre socle commun et l’éclectisme de ce que chacun peut amener, on peut peut-être ; et j’espère qu’on le pourra de plus en plus ; reconnaître l’identité et la patte de Roseaux qui a quelque chose d’un peu perfectionniste et ceci explique aussi le nombre d’années que l’on prend pour faire un album. Nous bossons vraiment nos chansons et nos univers qui sont assez brassés et cela donne une couleur qui est de plus en plus identifiable. Roseaux ne se limite plus seulement à l’acoustique car dans ce second album, il y a des choses plus panachées et plus métissées.
C : Il y a de l’espace dans Roseaux et c’est un peu notre patte. Emile a insufflé cela au départ alors que de nos jours, tout est toujours très plein que ce soit en termes d’images ou dans le casque.
A : Cela me donne envie de parler de la rythmique car l’emploi des instruments percussifs dans Roseaux à l’heure ou 99% de la musique actuelle vient de l’Urban Pop, du Hip Hop, de l’Electro-Dance…Roseaux tire un petit peu une carte alternative en n’en employant pas trop. Les trames rythmiques et percussives de nos chansons sont en général assez légères.
« Roseaux II » va-t-il traverser nos frontières ?
A : Naturellement, déjà un petit peu, à l’heure de Spotify. Par ailleurs, c’est une musique qui n’est pas chantée en français mais en anglais ou en bassa qui est une langue du Cameroun. Je pense que c’est une direction qu’avait insufflé Emile au tout début de Roseaux et cela nous permet d’aller chasser aux quatre coins de la planète et c’est ce qui nous a plu aussi à Clément et à moi car nous sommes hyper curieux. Maintenant, dans la destination et dans le succès commercial, nous n’en savons rien…espérons-le !
E : Nous avons eu quelques belles chroniques en Allemagne et nous avons été invités à l’émission Colors Studio qui est une grosse chaîne Youtube. Ils nous ont fait de la place et cela a été une belle surprise car ils sont très Urban Pop et Nu Soul. Cela nous a permis une belle exposition.
A : Blick Bassy y a représenté Roseaux en interprétant le titre « Kaät ».
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Roseaux feat. Blick Bassy - Kaät | A COLORS SHOW
Let Cameroonian singer-songwriter Blick Bassy serenade you with the gentle intonations of 'Kaät', which is taken from French outfit Roseaux's forthcoming 'Roseaux II' project. Follow ▶ Stream: ...
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Preview, download or stream Roseaux II by Roseaux
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