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Rencontre avec Marion Rouxin à l’occasion de la parution de son nouvel album !

Publié le par Steph Musicnation

©Laurent Guizard

©Laurent Guizard

Comment présenterais-tu l’univers de ton quatrième album ?

Je dirais que c’est un album qui est à la fois très intime et intimiste mais ouvert sur l’autre. Ce disque est plein de dualité. Sous certains aspects, il peut être sombre et sous d’autres, très lumineux. C’est un album que j’estime être profondément sincère.

As-tu toujours eu un rapport fort à l’autre aussi bien dans la vie que dans l’écriture ?

Je pense que oui car à mon sens, on n’écrit pas et on ne monte pas sur scène si on n’est pas dans ce lien à l’autre et dans cette envie de partager et de rencontrer l’autre. D’autres ne font pas ainsi mais pour ma part, j’œuvre toujours dans l’échange, je collabore toujours avec un ou des musiciens, il y a une équipe qui m’entoure et je travaille toujours avec les autres que ce soit sur la scène ou dans le regard de la scène. S’il n’y avait pas toute cette équipe à mes côtés, ça ne m’intéresserait pas, c’est certain.

Peux-tu nous présenter ton acolyte le pianiste Édouard Leys qui est également présent avec nous ?

Édouard est un musicien avec qui je travaille depuis une douzaine d’années. Nous avons appris à composer ensemble. J’emmène mes textes et Édouard fait une grande part des arrangements même si je viens y mettre un peu mon nez. Edouard est le grand manitou musical, il porte mes projets et à mon sens, c’est un artiste hors-pair. Si Edouard n’était pas là, je pense que j’aurais peut-être jeté l’éponge depuis bien longtemps.

©Laurent Guizard

©Laurent Guizard

Peut-on voir « L’Autre » comme une sorte de conte moderne ?

Pas mal ! Oui, un conte qui est quand même empreint malheureusement de beaucoup de réalité dans les thématiques abordées notamment celle de l’exil, du départ, de la fuite, de la migration qui n’est pas toujours heureuse. Je raconte des histoires qui ne sont pas les miennes et à cet endroit, on peut parler de conte ou de fiction tout du moins.

Quels sont les thèmes abordés justement sur ce nouveau disque ?

La question de la migration me tenait très à cœur et j’avais envie d’en parler dans cet album. Je me suis interrogée sur ce que c’est de quitter l’endroit où l’on vit et de le faire de manière brute et définitive et surtout quel est l’accueil que fait l’occident à ces personnes. Sur « L’Autre », je parle également de la femme, de sa place et de la parole féminine. Je viens d’avoir 41 ans, je pense avoir passer un cap et je suis entourée de personnes qui le passent également. Je pense que cet album est empreint de ça aussi, comment on l’accepte et comment on trouve la sérénité face à cette féminité qui n’est pas toujours simple. Maintenant, il y a quelque chose de plus apaisé qui se dépose et c’est très agréable.

« Météo Marine » est un morceau qui se détache des autres musicalement parlant, est-ce une porte d’entrée vers univers plus électronique à l’avenir ?

Cela faisait 10 ans que l’on travaillait avec deux musiciens, nous étions dans une formule plus acoustique et nous avons eu envie de quitter cet endroit-là et nous avons eu envie de nous amuser avec le vocodeur donc avec un aspect un peu électronique. Est-ce que cela va être quelque chose qui va s’imposer par la suite ? Je n’en suis pas sûre…Ce sera en lien avec l’écriture qui arrivera à ce moment-là.

Édouard Leys : « Météo Marine » est un morceau un peu particulier dans l’album car il est construit en deux fois deux parties. Il y a une partie très piano-voix et une autre qui explose et qui est plus électronique. Nous avons voulu marquer un contraste. Ce morceau termine l’album et il se finit un peu en « apothéose » mais en même temps, il se termine sans se finir…C’est une demi-fermeture qui laisse entrevoir peut-être autre chose. Nous avons travaillé les sons différemment avec le vocoder, les claviers, les percussions et avec également un nouvel ingé son et nous avons franchi un pas avec ce disque.

©Yoann Buffeteau

©Yoann Buffeteau

Peux-tu nous en dire plus sur la très jolie pochette de « L’Autre » ?

Cette pochette s’est faite en plusieurs étapes. Il y a eu tout d’abord une photo prise par Yves-Marie Geffroy que nous avons donnée à Yoann Buffeteau qui est un graphiste-illustrateur sur Rennes. Cette image est un peu un avatar de moi-même et il y a inséré tous ces éléments qui font partie de l’univers de nos chansons ; il y a un loup, un oiseau, un soleil, une rivière…Nous avions envie d’être dans une illustration un peu féérique. L’image qui découle de moi, ce n’est pas moi vraiment, c’est une autre moi. Cette image est pleine de cet autre avec un grand A dont nous essayons de parler.

Ton album appelle au partage intime avec le public, vas-tu défendre scéniquement ce disque dans des petites salles ou dans des théâtres ?

Ce qui est certain, c’est que je vais défendre ce disque sur scène car s’il y avait à choisir entre le studio et la scène, je choisirais la scène car c’est l’endroit où ça prend tout son sens, c’est là où je m’épanouis, c’est l’endroit où j’ai envie d’être avant tout dans cet échange direct avec le public. Quant aux lieux, je les prends tous ! J’aime aller jouer partout. Nous avons participé d’ailleurs au Festival Chant’Appart en Vendée où nous sommes allés chanter chez des gens afin d’emmener la chanson là où elle ne va pas forcément de manière traditionnelle ; dans des contrées un peu excentrées, dans les milieux ruraux, dans les prisons, dans les maisons de retraites, les centres pour personnes handicapées…Parfois, nous jouons sur de toutes petites scènes et nous apprécions cette proximité avec le public car nous aimons tisser un lien avec les gens qui sont là.

Édouard : Ce spectacle peut se jouer aussi bien dans des centres culturels et des salles que dans des petits lieux. Ce duo ; dont on peut penser que c’est un petit espace scénique ; peut prendre de l’ampleur dans des grandes salles et il fonctionne très bien aussi dans des petits lieux.

Retrouve-t-on l’idée de l’illustration de la pochette dans votre scénographie ?

Un petit peu même s’il n’y a pas de scénographique à proprement parler. Nous sommes dans ces couleurs vertes et bleutées. La scénographie est avant tout faite grâce aux instruments qui sont assez imposants, tout est joué live mais si rien n’est vraiment acoustique et nous avons quand même un petit espace lumineux.

Rencontre avec Marion Rouxin à l’occasion de la parution de son nouvel album !

Qu’aimerais-tu que le public retienne de « L’Autre » ?

L’importance d’aller vers l’autre et de le laisser rentrer dans son monde. J’espère que le public retiendra des mélodies et une énergie.

Quels sont tes prochains projets ?

En parallèle à « L’Autre » que j’espère faire vivre par tous les moyens possibles, j’ai d’autres projets dont un spectacle jeune public. Le clip illustrant « La Rivière » vient de sortir récemment, les premiers retours sont très bons et cela nous motive pour en faire un autre. A voir…L’écriture est un peu déjà là donc il y aura peut-être d’autres projets ensemble dans quelques temps. Nous serons en concert le 17 mai à La Manufacture Chanson.

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