Rencontre avec l’humoriste Romain Harel !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

J’ai 25 ans, je suis originaire de Saint-Nazaire et je suis monté à Paris il y a près de 3 ans avec comme projet de devenir comédien et humoriste.

As-tu hésité entre sport et humour avant de te lancer ?

Bonne question ! L’humour, la scène et le cinéma sont des choses qui m’ont fait rêver dès mon plus jeune âge ; ce n’est vraiment pas quelque chose qui s’est fait sur le tard ; mais j’avais aussi une passion pour la natation qui est mon sport de prédilection. Comme je voulais en faire à haut niveau, je ne pouvais pas me permettre de faire du théâtre à côté car cela me prenait beaucoup de temps. A un moment donné, j’avais commencé le théâtre quand j’avais diminué un peu la natation mais le sport m’a rappelé. Quand je me suis rendu compte que je ne pourrais pas devenir pro et que j’avais fait un peu le tour de ce sport, je suis devenu sauveteur mais mon envie d’humour et de scène a repris le dessus et j’ai quitté Saint-Nazaire pour Paris.

Quel a été l’avant « Pardon ! » ?

Je suis arrivé à Paris à 22 ans, j’ai fait L’École Du One Man Show, j’y ai rencontré mes meilleurs amis et j’y ai crée mes premiers sketchs. J’ai commencé à faire mes premières scènes en présentant des sketchs de 5,10, 15 minutes et quand j’ai eu une première demi-heure de spectacle, j’ai partagé une scène avec un ami humoriste avec qui j’étais à l’école. J’ai continué l’écriture et en septembre 2017, j’avais une heure de spectacle à présenter au public. Encouragé par Didou, j’ai bossé à fond avec Link mon ami et metteur en scène, j’ai fait un showcase au Théâtre du Marais et je me suis lancé avec mon premier one durant 3 mois au Théâtre La Cible en 2018. 

Pourquoi ce titre ?

Ce titre vient de mon tout premier sketch dans lequel je racontais que j’étais entraineur de natation et qu’un petit nageur m’avait tenu tête. Du fait de son jeune âge, je ne pouvais pas lui parler comme à quelqu’un de mon âge et la première chose qui m’était venue à l’esprit était la réflexion que font souvent les parents quand leur enfant leur répond en disant pardon !. Avec mes amis, on s’en amusait souvent et quand j’ai créé mon one, j’ai décidé de le garder comme fil conducteur. Comme dans mon spectacle, il y avait quelques moments « crus », ce pardon me servait également à m’excuser pour ce qui se passait. Si les gens lisaient le titre en dehors du résumé, ils se doutaient que ce one n’était pas forcément pour des enfants même si ce n’était pas un one vulgaire.

De quoi parles-tu sur scène ?

Je compare notamment le foot et la natation, les hommes et les femmes, je parle du « miracle de la vie » et d’autres sujets encore.

Quel est l’avenir de « Pardon ! » ?

Je pense que je vais garder environ 20% de ce spectacle qui a été une première expérience qui m’a permis de me familiariser à la scène et à différents publics.

Ton écriture a-t-elle changé ces derniers mois depuis que tu ne joues plus « Pardon ! » ?

Depuis que j’ai arrêté de jouer « Pardon ! », je continue l’écriture et j’essaie de plus poser des réflexions que je me fais sur la vie du « haut de mes 25 ans ». Depuis mon arrivée à Paris, il y a des choses qui ont changé. Je te dirais que je suis plus ouvert d’esprit et que j’ai rencontré des gens d’univers et de pays différents dans cette ville cosmopolite. Même si je ne parle pas notamment de politique, j’ai un autre regard et une façon d’écriture maintenant.

Les plateaux te permettent-ils de tester de nouveaux sketchs ?

Oui, énormément. 80% des sketchs qui étaient présents dans « Pardon ! » avaient été testés plusieurs fois sur scène afin de voir s’ils fonctionnaient vraiment. Actuellement, je ne teste que des nouveaux sketchs créés avec ma nouvelle vision sur les plateaux. Par rapport à avant où je validais un sketch au bout de cinq ou six présentations ; maintenant, je vais prendre plusieurs mois pour qu’ils soient parfaits même si la perfection n’existe pas. Je sais que lorsque mon prochain on verra le jour, je connaitrais chacun de mes sketchs sur le bout des doigts.

Comment décrirais-tu ton humour ?

C’est compliqué à dire mais je dirais assez populaire. J’ai commencé par du théâtre de mime et même si je fais du stand-up, je vais beaucoup jouer avec l’accessoire et les mimiques. Je ne reste pas statique sur scène. Au final, je fais plus du sketch-up.

Quel serait ton « sketch phare » ?

A l’époque de mon one, c’était le sketch où je parlais de ma première expérience sexuelle avec une nageuse. Je racontais une situation un peu gênante lors d’une compétition un lendemain de soirée. Ce sketch marchait assez bien, je mettais beaucoup de jeu dedans et j’avais plaisir à le jouer. Dans mes nouveaux sketchs, il y en a un que je joue depuis plusieurs mois et dans lequel je compare le foot et la natation. J’y dis que ce sont les deux sports les plus pratiqués au monde mais ils sont totalement opposés.

As-tu des modèles dans l’humour ?

Juste avant de venir sur Paris, j’ai commencé à m’intéresser à l’humour Américain comme Kevin Hart, Dave Chapelle, Bill Burr et actuellement en France, j’aime l’humour de Fary, Didou, Roman Frayssinet…

Penses-tu développer un programme court sur le web en 2019 ?

Ce n’est pas d’actualité. C’est un petit kif que j’aimerais avoir mais il faut attendre d’avoir vraiment le concept. Il faut trouver The Idea ! Le Web est un format très différent de la scène ; il y a des artistes qui font cela très bien mais personnellement, je n’ai pas envie de tenter l’aventure en me trompant complètement. Je pense qu’il faut avoir une équipe derrière sinon cela ne sert à rien.

Quelles vont être tes projets au théâtre dans les prochains mois ?

Avec mes amis Link qui est mon ancien metteur en scène, Aurélien Ventura qui est chanteur et qui a fait notamment une comédie musicale en Italie et Adrien Briffa qui est humoriste, nous avons créé une pièce de théâtre qui s’intitule « As-tu Déjà Vouvoyé Un Cerf ? » et si tout va bien, elle sera à l’affiche dans le courant de l’année. Je vais continuer les scènes ouvertes et les plateaux et l’écriture pour mon prochain spectacle mais je ne saurais te dire quand il verra le jour car je vais plus prendre mon temps par rapport à « Pardon ! ».