Rencontre avec Kristina Bazan à l’occasion de la sortie de son premier EP !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je viens d’avoir 25 ans et de sortir mon premier EP ; c’est une grosse étape pour moi car j’ai toujours voulu faire de la musique même si je pensais que c’était un rêve inatteignable. Avant la musique, j’ai eu une vie qui est allée dans plein de sens différents. A 17 ans, j’ai lancé un blog qui a vraiment cartonné de manière assez inattendue et c’est devenu mon métier pendant quelques années mais ma passion a toujours été la musique et j’ai envie de me concentrer là-dessus. Dans mon projet musical, je suis auteure, compositrice et interprète.
As-tu appris la musique de manière autodidacte ?
Je joue du piano et de la guitare mais juste assez pour pourvoir composer ; je ne me considère pas comme une musicienne, ce n’est pas mon ambition car je pense qu’il y a des gens beaucoup plus talentueux que moi dans ce domaine. Mon père m’avait offert un piano à mes 14 ans, j’ai donc commencé à tâtonner et à jouer de manière autodidacte et c’est ainsi que j’ai écrit mes premières chansons. Par la suite, j’ai étudié dans une école de musique en Suisse et j’ai également fait partie d’un groupe quand j’habitais là-bas.
Peux-tu expliciter le titre de ton premier EP ?
A vrai dire, j’ai déjà déterminé le nom de mon album et quand nous avons décidé de sortir un EP pour annoncer ce disque, j’ai voulu qu’il porte un nom qui soit dans la même linéarité. Cet EP va amorcer l’album et je voulais que l’on y retrouve la même connotation. Toute la thématique de l’EP étant centrée sur la technologie, j’ai voulu inventer une sorte de nom de code d’où « EPHV1 ».
Que signifie « VR » ?
Virtual Reality. Cette chanson est une sorte de questionnement sur nos rapports aujourd’hui et pas seulement amoureux car cela englobe également nos relations sociales. Nous sommes dans une espèce de consommation constante mais ne serait-on pas mieux dans une réalité virtuelle où nos sens seraient tout simplement simulés. Quand je discute avec mes amis, je me rends compte que nous avons tous très peur de nous attacher et de souffrir. En fin de compte, nous avons tous peur de l’amour et nous préférons être très détachés émotionnellement. Pourquoi pas du coup, aller s’exciter les sens dans une réalité virtuelle sans qu’il n’y ait rien de concret derrière. « VR » est un questionnement sur ce paradoxe entre réalité et virtualité.
Peux-tu nous en dire plus sur le clip l’illustrant ?
Quand j’écris des chansons, je vois toujours des images qui vont avec et cela me guide dans l’écriture et même dans la composition. J’ai une manière de faire de la musique qui est très visuelle et quand j’ai écrit « VR », j’ai tout de suite vu le clip et j’imaginais un club un peu futuriste. J’ai pensé au Japon où les gens pourraient aller rencontrer des personnages virtuels en VR et avoir des relations. Je n’ai pas voulu placer cette histoire dans une chronologie afin qu’elle soit vraiment intemporelle. Dans ce clip, il y a un mélange de personnages absurdes notamment l’homme poisson et cela ajoute un côté un peu surréaliste. Je pense que ce clip colle très bien aux paroles.
Ta musique a-t-elle évolué ces derniers mois ?
Elle n’arrête pas d’évoluer tout comme moi. Une conversation ou quelque chose que je vois dans la rue peut m’inspirer ; donc en soi, c’est une évolution constante.
Comment qualifierais-tu ton univers ?
Je dirais que mon univers est très sensuel, hypnotique, mystique, un peu sombre mais pas effrayant. Je pense que l’on y retrouve une profondeur apaisante.
De quoi parles-tu sur « EPHV1 » ?
Les sujets prédominants sont la technologie et nos rapports avec elle. Bien qu’à la première écoute, certaines chansons peuvent sembler parler d’amour, si l’on creuse plus profondément, on se rend compte que le résultat de cette dynamique est causé par la technologie et de notre abus de ça parfois. J’ai voulu aborder un sujet que j’ai vécu assez intensément car depuis mes 17 ans, ma vie et mon métier ont beaucoup tourné autour de ma présence sur les réseaux sociaux et au bout d’un moment, j’ai eu l’impression que les gens avaient oublié que j’étais humaine et que j’étais devenue sur sorte d’identité virtuelle. Parfois, les gens peuvent être cruels quand ils oublient qu’ils parlent à un être humain et il peut y avoir une vraie deshumanisation sur Internet. Sur ce disque, je me suis inspirée d’histoires d’amis, de films ou d’articles que j’ai pu lire.
Quand sortira l’album ?
J’espère qu’il sortira au début de l’année prochaine mais son écriture n’est pas encore terminée et je vais l’adapter en fonction des feedbacks que je vais avoir sur l’EP car l’opinion de mon audience est très importante pour moi. J’aimerais bien savoir ce dont ils ont envie, ce qu’ils aimeraient entendre et quelles histoires ils aimeraient que je raconte. Les six titres de l’EP ne figureront pas sur l’album car ce sera une autre histoire mais elle sera dans cette même linéarité.
Si tu étais un personnage de fiction sur ce disque, comment serait-il ?
J’incarnerais une femme robot, je serais un peu une femme Metropolis et cela rejoint cette thématique de femme virtuelle. Parfois, j’ai l’impression d’être un cyborg mais je joue beaucoup avec mon personnage sur les réseaux sociaux. Je suis très connectée à la technologie car mon père est informaticien, j’ai grandi entourée de plein d’ordinateurs et il m’a appris notamment à coder.
Quelles sont tes influences musicales ?
J’ai des goûts musicaux très éclectiques, j’écoute vraiment de tout et ce serait donc compliqué de te répondre de manière synthétique sans que cela dure des heures. Sur cet EP, en revanche, j’ai puisé mes inspirations dans la musique de la fin des années 70 et dans celle des années 80. Par exemple, j’ai beaucoup des groupes comme Siouxsie And The Banshees, Blondie, Goldfrapp,…tous ces groupes qui ont du mélanger de la musique organique avec des éléments technologiques et futuristes avec un peu de paillettes psychédéliques (rires).
Quels sont tes prochains projets ?
J’espère pouvoir faire vivre cet EP pendant un moment car il a beaucoup de couches, j’espère que les auditeurs prendront le temps de les remarquer et de les explorer. Je vais commencer à me produire en live. Je vais aller chanter à L.A et à New York à la fin du mois de novembre et une tournée Américaine est prévue début 2019. Un second single extrait de l’EP sortira dans les prochains mois mais pour le moment, le choix n’a pas encore été arrêté.
Listen to Kristina Bazan - HV1
https://ffm.to/_hv1?fbclid=IwAR2L5yUEY9EzdkpMqYwUXe9A_HQ0n0hv9HZpX9q1xxPE4Q9bWZYjIiWJCOo