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Rencontre avec Laïn à l’occasion de la sortie de son premier EP !

Publié le par Steph Musicnation

© Laurence Guenoun

© Laurence Guenoun

Peux-tu te présenter « scolairement » à nos lecteurs ?

Je suis auteur, compositeur et interprète, originaire de Cergy dans le 95. J’ai commencé la musique très jeune. J’ai débuté en faisant du solfège et du violon à l’âge de 6 ans mais je n’ai pas accroché et j’ai donc appris le piano dès mes 9 ans. Jusqu’à mes 17 ans, j’ai travaillé l’instrument de manière « classique » et plus standard et quand je suis partie de chez moi, j’ai commencé le Jazz. J’ai joué notamment dans des bars et au Club Med afin de vivre de ma passion. A cette époque, je me produisais sur scène en chantant des reprises.

« Matelot » ton premier EP vient de sortir ; pourquoi a-t-il pris « autant de temps » ?

Au fil des années, j’ai commencé à travailler sur mes textes, j’en ai écrit pas mal mais je ne trouvais pas le moyen de les mettre en musique. J’ai cherché et cherché des gens qui seraient susceptibles de ressentir le truc, ça a longtemps été une quête un peu désespérée car je pense que j’avais déjà dans ma tête un peu l’idée de ce que je voulais faire. J’ai travaillé en tant que compositeur sur une chanson de Fiona Gélin avant de décider de reprendre des études durant quatre ans. J’ai pris un job dans la communication, je me suis aperçue que ce n’était vraiment pas ce qu’il me fallait, j’ai racheté un piano et je me suis mise à composer mon album.

D’où te vient ton pseudo ?

Tout d’abord, je te dirais que Laïn est un nom qui vient d’ailleurs. Je suis très amoureuse des sons et c’est une sonorité que j’avais envie d’avoir et qui résonnait en moi. Laïn vient de l’hébreu l’ein sof qui signifie le rien dans le tout. Cette partie du vide dans ce terme resonne en moi car cela m’intéresse de savoir ce que l’on fait de ce rien, de ce néant qui en fait est plein.

© Alexandre Aldever

© Alexandre Aldever

Nocturne serait-il le bon mot pour vous représenter toi et ta musique ?

Oui, tout à fait. J’ai beaucoup évolué dans le milieu de la nuit pendant des années. A vrai dire, je vivais la nuit, j’y rencontrais des gens incroyables, je préférais la nuit au jour et j’y avais ma source d’inspiration. Paris la nuit, quand on commence un peu à connaitre, c’est assez incroyable.

Quel est ta vision de ton propre projet musical ?

Je vais te dire que c’est quelque chose de l’ordre du vécu mais qui ne l’est plus, comme si c’était une ancienne vie, comme si je faisais un deuil important pour moi, c’est une page qui se tourne. Dans ce projet musical, je raconte des bribes assez sombres de mon histoire comme pour m’en libérer. Il y a quelque chose qui est de l’ordre du recul et qui est fait de manière dépassionnée. C’est comme si je me prenais un écho de ce qui s’est passé et que j’essayais de le transmettre.

© Alexandre Aldever

© Alexandre Aldever

As-tu depuis longtemps en tête la direction musicale que tu as choisi de suivre ?

Mon père est mélomane et c’est un vrai amoureux de Jazz. Quand j’étais gosse, il mettait du Michel Portal et ça m’interpelait déjà. Ce qui est marrant, c’est que je trouve qu’il y a quelque chose de très similaire dans le cinéma car je trouve que c’était assez Lynchien comme image et dans les textes, il y avait quelque chose qui me faisait beaucoup penser à l’écriture de Jean Fauque. Je dirais que le beau prend du temps, jusqu’à ce que cela vienne à toi, il y a quelque chose qui se passe à l’intérieur car ce n’est pas formaté. J’aime quand ce n’est pas simple et c’est ce qui me parle dans l’art. Je pense qu’inconsciemment, je dois avoir quelque chose de cet ordre-là dans la manière un déstructurée et accidentelle de mes textes. Je ne savais pas forcément où j’allais mais je crois qu’un peu quand même. Inconsciemment, aujourd’hui, je vais vers des choses un peu torturées et moins évidentes peut-être parce que j’avais ces sensations-là déjà dans le Jazz et notamment chez Portal. Ensuite, « Fantaisie Militaire » de Bashung a été une source d’inspiration énorme et ça a été un déclic dans la chanson française. Du coup, je pense que quelque part, j’avais déjà dessiné les arrangements que je voulais sur lesquels on retrouve de l’Electro car j’adore ça depuis longtemps même quand ce n’était pas encore à la mode.

Avec qui as-tu travaillé sur ton EP ? Comment s’est montée l’équipe qui t’accompagne ?

Sur mon EP, j’ai travaillé avec H/PSTA qui a lui-même son groupe et qui a travaillé avec pas mal de monde. Nous nous sommes rencontrés fin 2016 pour un concert que je devais donner et pour lequel j’avais besoin d’un musicien. Ça a été un vrai coup de cœur. H/PSTA connaissait Malcolm Crespin qui est le fondateur de Neogene Music qui est devenu mon label. Malcolm a eu l’oreille qui trainait un jour qu’ils travaillaient ensemble et alors qu’il avait mis un peu de côté de Neogene, il a décidé de remonter dans l’arène pour faire repartir le label avec Laïn.

Que retrouve-t-on dans tes textes ?

Beaucoup de ma vie même si c’est de façon imagée. On retrouve mon histoire mélangée avec l’imaginaire, l’histoire d’autres gens comme sur « L’Appel D’Air », je parle des obsessions amoureuses que l’on peut avoir. Par moment, c’est un peu comme si on regardait une situation comme un spectacle. « Le Reflet Des Drapeaux » est une chanson très personnelle qui me représente moi.

© Alexandre Aldever

© Alexandre Aldever

Peux-tu nous en dire plus sur « On Sera Sur » qui a été écrite par Jean Fauque ?

Cette chanson n’est pas sur l’EP mais elle sera sur l’album. Jean Fauque travaillait avec l’un de mes amis et je l’ai rencontré aux Francofolies en 2015. Nous étions tous les deux dans une soirée organisée dans un bar où il y avait pas mal de monde et je l’ai abordé très simplement. Je lui ai chanté à l’oreille « Ma Jonque Est Jaune » l’une de ses chansons que je trouve géniale. Nous avons discuté, nous nous sommes super bien entendus et je lui ai demandé si je pouvais lui envoyer ce que je faisais afin d’avoir en retour, une humeur, juste ce qu’il aurait ressenti à l’écoute de mes morceaux. Il a accroché. Je lui ai dit qu’avoir une chanson de lui me ferait très plaisir. Il m’en a proposé une première que je n’ai pas réussi à mettre en musique car ce n’était pas assez moi. Il est venu à la maison avec tous ses textes dont des chansons qu’il avait proposé à Alain Bashung, j’ai choisi « On Sera Sur » et ce qui est fou, c’est que cette chanson est aussi sa préférée.

Un clip est-il prévu pour « Matelot » ?

Oui, un clip est prévu et on espère pouvoir le diffuser cet été. J’ai beaucoup parlé avec le réalisateur. Je trouve que c’est important d’avoir la patte de quelqu’un d’extérieur mais c’est aussi important qu’il sache mettre en exergue de ce qui m’habite. Ce réalisateur pourrait avoir un regard frais sur cette histoire et sa vision sera peut-être moins plombante que la mienne car je serais un peu plus habitée. Je pense que ce clip sera le mélange des deux.

©️ Thomas Bader

©️ Thomas Bader

Comment vois-tu le live ?

Je pense que le live est l’une des choses que je préfère. Je dois admettre que je suis ultra traqueuse mais quand je suis sur scène, je m’abandonne, je suis presque comme possédée. J’adore l’interaction avec le public et ressentir les gens présents dans la salle. J’aime les salles où les gens sont debout, il y a une montée d’adrénaline et j’adore ça.

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