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Rencontre Parisienne avec le chanteur Mehdi Cayenne !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre Parisienne avec le chanteur Mehdi Cayenne !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Mehdi Cayenne et je suis auteur, compositeur et interprète. Je suis né en Algérie, j’ai grandi au Canada, au Québec, en Acadie et en Ontario plus précisément et ma mère est Française. Tout ceci explique le fait que je vienne de plusieurs endroits en même temps et que l’on retrouve cela dans ce que je fais musicalement parlant. Comme j’ai plusieurs identités culturelles, il y a aussi plusieurs styles musicaux qui cohabitent en moi. Sans prétention aucune, je pense être une sorte d’électron libre ; finalement.

T’es-tu toujours destiné à la musique ?

Au début, je me destinais à être comédien mais l’écriture, le jeu et la musique ont toujours cohabité en moi. Depuis le moment où j’étais en âge de concevoir un métier, ça a toujours été un plan A pour moi. Le seul autre métier que j’ai pratiqué brièvement avant de juste vivre de mon art a été d’être animateur dans un centre pour personnes en déficiences intellectuelles et cela m’a beaucoup appris sur les gens car on n’apprend pas autant à être humain dans le show-business.

Tes deux premiers albums sont sortis sous le nom de Mehdi Cayenne Club alors que le troisième est paru sous le nom de Mehdi Cayenne. Cela veut-il dire que tu évolues maintenant « en solo » ?

Tu as raison d’utiliser des guillemets ! A vrai dire, il faut commencer par la genèse de la chose. Le Cayenne Club s’est appelé ainsi d’après le bagne de Cayenne en Guyane parce qu’à l’époque quand j’étais encore ado, j’ai lu le bouquin d’Henri Charrière alias Papillon. J’ai dressé un parallèle entre son récit et le fait que les membres du Cayenne Club étaient comme des évadés d’une prison que l’on a dans notre tête. J’ai aimé que le Medhi Cayenne Club fasse un peu cliché musique du monde. Pour tout te dire je joue en solo mais également en trio et j’ai toujours joué avec le même gang de musiciens que je considère un peu comme une famille élargie. C’était un peu complexe au niveau de la représentation et j’ai juste raccourci à Mehdi Cayenne après avoir eu l’approbation de mes amis mais j’ai gardé le même gang. Mehdi Cayenne n’est ni un personnage ni mon vrai nom ni un nom d’artiste, je me suis rendu compte que c’est plus un hétéronyme ; comme un nom que l’on acquiert à la suite d’un rite. Ce que ce nom représente à mes yeux, c’est tout ce que j’y ai mis de moi, c’est comme un prolongement de ma personne.

Rencontre Parisienne avec le chanteur Mehdi Cayenne !

« Aube » est-il différent de tes deux premiers albums ?

Oui, définitivement car il est plus doux et il possède une thématique plus claire. Pour chaque nouvel album, on se réfère toujours un peu à l’album précédent afin d’aller vers ce que l’on n’a pas encore exploré. « Aube » est aux antipodes de ce que j’ai fait sur mon précédent album et ce que je suis en train de préparer sera une sorte d’extension très lointaine de ce j’ai présenté sur « Aube » qui est très beige, rose et gris pale alors que le prochain sera rouge pétant, fluorescent et plein de couleurs. « Aube » est un album qui serait plus dans des textures comme du velours, du bois et de la corde de chanvre alors que le prochain sera plus dans une texture léopard.

Pourquoi as-tu fait le choix d’un troisième album tout en Français ?

A vrai dire, il est sorti comme ça. Avec le recul, je dois reconnaitre que dans le contexte de sortir un album, il est plus logique de faire un album en Anglais et en faire un séparément en Français de manière distincte car c’est plus facile alors de faire valoir ce que l’on fait auprès d’un public. Pour « Aube », je suis allé avec la récolte du moment. Pour ce qui sortira dans quelques mois, j’ai fait deux œuvres distinctes mais cousines, l’une en Français et l’autre en Anglais mais ces deux disques ne sortiront pas en même temps.

De quoi as-tu voulu parler sur « Aube » ?

C’est un peu réducteur de dire que ce sont des chansons d’amour mais c’est vrai que l’amour est le thème central de cet album. Ce qui distingue de troisième album des précédents est le fait qu’il possède vraiment une trame narrative plus claire. On suit deux personnages, il y a une espèce d’intrigue un peu abstraite et on retrouve des champs lexicaux qui se recoupent dans ces chansons. L’eau est très présente avec la pluie, la rivière, les larmes, la salive, la sueur…ces éléments incarnent l’amour et ses différentes manifestations. Comme son titre l’indique, on retrouve le champ lexical des temps de la journée sur ce disque. La nuit et le matin prennent une place dans la symbolique de l’album. « Aube » est un album qui parle d’amour mais également d’absence.

Photo Jay Leblanc

Photo Jay Leblanc

De quels artistes te sens-tu proches musicalement ?

Avec une question comme celle-ci, on est confronté à ce que l’on aimerait être et ce que l’on est vraiment. Il y a des artistes à qui je souhaiterais ressembler musicalement mais ils sont assez invisibles de manière extérieure. Si nous dans l’invisible, je vais te citer Saul Williams, Nina Simone ou Leonard Cohen mais évidemment, je n’arrive pas à la cheville de ces grands génies-là. J’imagine que ce que je fais s’inscrit dans la grande famille du Funk qui a le dos large alors on pourrait parler de M, de Jean Leloup, de Prince ou de David Bowie mais c’est difficile de se réclamer de ces grands noms.

Es-tu toujours à la recherche de nouvelles sonorités ?

Oui, effectivement, il y a toujours une vraie recherche et j’en ai fait beaucoup pour « Aube » et pour les prochains albums. Cette recherche de douceur pour « Aube » laisse présager ce qui s’en vient pour les prochains albums. Sur « Aube », il y a des textures de chansons vraiment chansons, d’acoustique, des cordes et des fois, on y retrouve des touches Electro ou World que l’on retrouve dans la musique Haïtienne. Je pense que je vais encore plus loin dans cette direction avec ce que je suis en train de travailler. Je me suis notamment beaucoup documenté sur ce qui se fait au Maghreb et ailleurs dans le monde car je suis très inspiré par le mouvement Afro-Punk et je voulais vraiment essayer d’exprimer cette sensation de paradoxe culturel qui sort en musique comme l’est la contraction des termes Afro et Punk mais de le faire de manière à ce qu’il corresponde à mon univers et à mes paradoxes à moi.

Photo GenLR

Photo GenLR

Y-a-t-il des artistes avec qui tu aimerais collaborer à l’avenir ?

Oui, grave, il y a une liste énorme de gens avec qui j’aimerais collaborer mais te donner des noms serait prendre le risque de me porter la poisse car je ne leur ai pas encore demandé personnellement. J’ai la chance de rencontrer plusieurs artistes dont je suis fan mais je ne leur ai pas proposé de faire des collaborations ensemble car comme on dit chez moi, je pense que j’ai encore des croutes à manger. Mais, ce n’est peut-être que dans ma tête en tout cas, je serais très intéressé de collaborer avec d’autres artistes à l’avenir en créant des rencontres qui n’auraient pas lieu d’être normalement.

Si je te dis scène, que me réponds-tu ?

Plaisir, communion, bac à sable et sacré !

 Quels sont tes prochains projets ?                                          

Deux albums sont prévus, l’un en Français et l’autre en Anglais mais bien avant cela, je vais participer à la tournée Granby-Europe du festival international de la chanson de Granby aux côtés de Samuele qui est une compatriote. Nous allons jouer ce soir à Balaruc-Les-Bains et un peu partout en France mais aussi en Belgique et au Luxembourg.

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