Rencontre avec Frédéric Zeitoun afin de présenter son spectacle actuellement à l’affiche à L’Alhambra !

Comment présenteriez-vous « Frédéric Zeitoun…En Chanteur » ?

C’est un spectacle comme son nom l’indique de chansons principalement dont on peut espérer que les gens sortent enchantés. C’est un tour de chant avec quelques pensées au milieu. Ce n’est pas que du théâtre et ce n’est pas qu’un concert, c’est entre deux et je tiens beaucoup à ce mélange.

Pourquoi ne pas avoir proposé ce spectacle plus tôt ?

Avant toute chose, j’ai d’abord écrit pour les autres. Ma légitimité n’est pas la comédie mais l’écriture. En 2009, j’ai eu envie de faire un spectacle qui rejoignait plus ce que je faisais à la télévision, à savoir des chroniques sur des chansons. Ce spectacle qui s’intitulait « Toutes Les Chansons Ont Une Histoire » a été adapté avec mon ami Quentin Lamotta d’un livre que j’avais publié. Nous avions fait une sorte de mise en scène autour d’un savant fou qui était accompagné de deux mainates et qui racontait comment les choses étaient nées. Ensuite, j’ai présenté « L’Histoire Enchantée Du Petit Juif A Roulettes » qui a très bien marché. Je m’y suis raconté mais en jouant avec un personnage qui dialoguait avec la vie incarnée par la violoncelliste Cécile Girard. Pour le coup, il y avait beaucoup moins de chansons et beaucoup plus de théâtre. Lorsque nous jouions ce spectacle, Jean-Claude Auclair le patron de L’Alhambra a trouvé que mes chansons étaient vachement bien et il m’a demandé pourquoi je n’en faisais pas quelque chose. Nous avons réfléchi à la formule la plus simple et la plus intimiste. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Bruno Beaugarcon qui m’a proposé cette formule en guitare-voix. J’ai bossé comme un fou sur ce spectacle entre janvier et septembre 2017 et nous l'avons monté en 19 chansons.

Quels sont les thèmes principaux développés dans vos chansons ?

La vie, avant toute chose avec une alternance entre émotion et regards acides, iconoclastes, amusés ou émus sur la vie. La chanson sur le départ à la retraite m’est venue en voyant un collègue partir à la retraite. J’ai trouvé cette cérémonie tellement grotesque et tellement triste que j’ai imaginé un personnage qui n’était pas du tout comme la personne qui partait, un personnage odieux que tout le monde venait saluer avec une hypocrisie absolument incroyable. Ce sont des émotions de tous les jours qui me font écrire.

Comment expliqueriez-vous le décalage entre les textes sensibles et profonds et les mélodies enjouées ?

Si vous dites des choses plombantes sur des musiques qui le sont également, vous aurez assurément pour le coup le blues du dimanche soir. J’essaie que l’on soit tout le temps sur cette sorte de fil où l’on ne sait pas de quel côté on va basculer. Par exemple, quand je dis aux gens que personne n’a voulu de ces chansons, c’est vrai et c’est faux à la fois ; personne n’a voulu de ce chansons-là mais heureusement, il y a des chansons dont d’autres ont voulu. Nous sommes toujours sur une dérision car la vie est bien trop grave pour qu’on la prenne au sérieux et que l’on n’en rigole pas. C’est ce que l’on appelle la politesse du désespoir. Faire rire avec des choses graves, c’est ma façon de les vivre. Mettre des musiques enjouées sur ces textes graves, c’est le meilleur moyen pour moi de les faire passer.

Quelles ont été vos envies premières sur ce spectacle ?

L’envie de dire des choses, de me faire plaisir et de m’exprimer tout simplement. Je voulais prendre du plaisir et bien évidement en donner aux autres. Il y a toujours un côté extrêmement égo quand on monte sur scène mais le but n’était pas de me regarder chanter. L’ambition première était de dire des choses et qu’elles aient une résonance dans le cœur des gens.

Pouvez-vous nous présenter le musicien qui vous accompagne sur scène ?

Bruno Beaugarcon est le directeur musical entre autres d’Enrico Macias et de Michel Fugain. Je l’ai rencontré il y a deux ans alors que j’écrivais pour l’album « Les Clefs » d’Enrico Macias. En janvier 2016, ce dernier m’a gentiment proposé de faire sa première partie à L’Olympia après avoir vu le précédent spectacle. Lors du second soir, Bruno est venu m’écouter, il m’a complimenté, il m’a dit que ces chansons l’avaient touché et que si j’avais le projet de faire un album, il serait là. Effectivement, nous avons fait un album avec les chansons du précédent spectacle qui a été coréalisé par Bruno et Jean-Claude Ghrenassia. Nous nous sommes vraiment découverts avec Bruno qui est un mec exceptionnel et nous sommes vraiment devenus amis. Ce n’est pas qu’un musicien, c’est un artiste qui accompagne d’autres artistes. Quand il a été question de monter ce spectacle, Bruno m’a proposé de faire quelque chose d’intimiste. Comme c’est un mec fabuleux, ces amis le sont aussi et quand il a fallu penser à son remplacement, il l’a organisé lui-même et c’est un autre Bruno tout aussi fabuleux qui le remplace durant le mois de février. Bruno Caviglia est également un type extra aussi. Ce sont vraiment des amis, je n’ai pas la sensation d’être avec des musiciens qui viennent chercher un cachet. Ce sont vraiment des artistes qui viennent accompagner un artiste. C’est rare de tomber sur des gens avec une aussi grande qualité humaine.

Envisagez-vous d’enregistrer un album de ce spectacle ?

Oui, nous y travaillons avec beaucoup d’application. C’est en projet. Nous avons différentes idées d’album et nous sommes en plein dessus. J’ai 56 ans, personne ne m’attend, j’ai un physique qui est ce qui l’est mais je n’ai pas un physique commun, ce spectacle est vraiment un pari que nous pris avec mon éditeur Gérard Davoust. Je n’ai pas une grande voix mais je chante ces chansons avec envie et conviction. Je n’ai pas de maison de disque, je n’ai pas fait The Voice et je ne sors pas de la Tv Réalité, je suis vraiment dans un cheminement atypique mais les gens répondent présent le dimanche. On peut donc espérer que l’album rencontre son public.

Il n’y a pas que de la musique sur scène, il y a aussi un véritable travail de comédien qui se raconte. D’où vous vient cette aisance oratoire ?

Merci car je ne suis pas comédien du tout. Je dois avouer que dès l’instant où je raconte des conneries, je me sens toujours extrêmement à l’aise. Toutes les parties parlées ont été coécrites avec mon ami François d’Epenoux avec qui j’avais déjà écrit mon précédent spectacle. Les bêtises me viennent assez facilement et les raconter sur scène n’est pas un gros problème pour moi.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le moment de partage avec l’invité du dimanche ?

C’est une chose à laquelle nous avions pensé avec Jean-Claude Auclair le patron de L’Alhambra et je n’aurais pas pensé qu’il y ait autant d’invités. Michel Fugain a été notre parrain, c’est lui qui est venu essuyer les plâtres avec nous et je tiens à lui rendre hommage car il a été formidable de générosité. Michel a d’ailleurs signé l’une des musiques dans ce spectacle. Parmi les invités, nous avons eu Enrico Macias, Alec Mansion, Marie Paule Belle, Fabienne Thibeault, Charles Pasi, Marc Berthoumieux, Christina Rosmini, Nathalie Lermitte…J’espère n’oublier personne ! D’autres surprises sont encore à venir.

Comment inviteriez-vous nos lecteurs à venir vous découvrir tous les dimanches à L’Alhambra ?

Le dimanche est une journée qui vous donne plutôt le bourdon et à 18H au lieu de rester sur votre canapé à regarder la télévision que vous pouvez voir en replay, venez à L’Alhambra afin de me découvrir en tant que chanteur. Laissez-vous tenter par peut-être une bonne surprise. Nous vous accueillerons avec plaisir !