Rencontre avec Antek afin de présenter « Heureux » son excellent seul en scène !
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Antek, je fais du stand up depuis deux ans et je présente « Heureux » mon premier spectacle depuis le mois de novembre. Je suis né dans le Nord-Pas-De-Calais où j’ai vécu pendant dix ans avant d’habiter du coté de Saint-Étienne. J’ai fait mes études à Montpellier et j’ai vécu un peu en Pologne et en Belgique. Avant de monter sur scène, j’ai fait une école de commerce et j’ai obtenu un CDI à Paris sauf qu’à 24 piges, je me suis dit que c’était trop tôt pour partir dans cette vie rangée. Je commençais à écrire des textes après avoir découvert le stand up sur Paris et j’ai décidé de faire un break d’un an. Au final, cela fait deux ans que ça dure et c’est cool !
Comment nous présenterais-tu ton one man show ?
C’est une bonne question ! C’est un édifice en construction. Mon spectacle, c’est l’aboutissement de deux ans d’écriture et de travail sur les scènes ouvertes et les plateaux parisiens. C’est une première rencontre avec le public sur une heure où je raconte des histoires que j’ai vécues, où je parle de la Vie en général, sous mon prisme de mec plutôt heureux et optimiste. A la différence des plateaux d’humoristes (5-6 humoristes qui présentent une dizaine de minutes chacun) où prime l’efficacité, je me suis rendu compte que j’avais plus besoin de me livrer, de montrer aux gens d’autres facettes de ma personnalité. J’essaie de livrer un stand up sincère et mon but, c’est que les gens qui viennent me voir oublient leurs galères et se marrent pendant une heure. Je n'ai pas la prétention de faire passer des messages sur notre société par l’humour, je m’attache plus à montrer certains comportements qu’on peut tous avoir, pour qu’on en rigole ensemble. Je vis la scène comme un échange avec les gens, parce que si il n’y a pas de public dans la salle, c’est moins marrant !
As-tu toujours eu envie de devenir humoriste ?
Non, c’est venu assez tard. A la base, quand j’étais dans ma vie d’avant, j’étais plutôt un boute-en-train qui aimait faire rire ses potes et sa famille mais je ne pensais pas en faire un métier. Je n’ai jamais pris de cours de théâtre et d’idée de monter sur scène n’était pas du tout évidente. J’ai commencé à écrire des sketchs en 2015 parce que je m’ennuyais dans un précédent job mais sans vraiment penser à monter sur scène. Quand je me suis installé à Paris, j’ai commencé à aller voir des comedy club et là, j’ai eu un déclic : il faut que je fasse comme eux ! J’ai fait des recherches sur Internet, je me suis inscrit à un atelier de stand up organisé par Alex NGuyen au Sonar’t et deux semaines après j’ai démissionné. Je me suis dit qu’il fallait que j’aille à fond là-dedans et c’est pour cela que j’ai quitté mon boulot, je voulais faire les choses à 100%.
Comment as-tu commencé dans le milieu du stand up ?
J’ai commencé en participant à des scènes ouvertes sur des formats de cinq minutes, puis sept, puis dix minutes. Les débuts étaient durs mais encourageants. La phrase “T’es pas drôle mais on a envie de t’écouter” figurait parmi les premiers retours que l'on m'a fait, j’ai compris qu’il y avait du travail…et que ça allait prendre du temps.
As-tu des modèles/références dans l’humour ?
Quand j’étais plus jeune, j’étais un grand fan de Franck Dubosc !! Aujourd’hui, je n’ai pas vraiment de références très connues dans l’humour français. Il y a des gens, sur les plateaux parisiens, qui me fascinent et qui m’inspirent beaucoup dans leur manière de travailler comme Yacine Belhousse, Roman Frayssinet ou Seb Mellia. J’adore leur manière de prendre des situations quotidiennes et de les emmener dans un monde incroyable et absurde. Les gens qui m’inspirent sont des gens qui ont une forte personnalité, certains artistes, quand ils montent sur scène, ils n’ont pas encore ouvert la bouche que l’on sait que quelque chose de différent va se passer. Cette sensation est incroyable.
De quoi parles-tu dans ton spectacle ?
Dans mon one, je parle beaucoup de ce que je vis. J’aime écrire à partir de situations réelles. Je parle de moi et j’explique pourquoi je suis heureux aujourd’hui. Je parle notamment de ma vie de couple et de la chance que j’ai d’être né blanc en France, hétérosexuel et avec un physique à mobilité pleine (rires).
Quel a été le retour de ta copine dont tu parles pas mal dans le spectacle ?
(Rires) Ça la fait beaucoup marrer ! J’écris pas mal sur elle ou sur des choses qui peuvent nous arriver à tous les deux et je dois dire que maintenant, elle anticipe un peu. Je donne une image assez flatteuse d’elle donc ça ne la dérange pas trop (rires). Après, elle a sa vie et j’ai la mienne, elle n’intervient pas dans mes choix artistiques mais elle a considéré avant moi que ce que je fais est un vrai travail et elle m’a aidé à prendre confiance en moi. Elle vient peu souvent me voir sur scène mais ça la fait marrer, elle a un retour positif et elle m’encourage beaucoup. Ce qui m’a fait plaisir, c’est quand elle est venue me voir et qu’elle m’a dit que j’avais vachement bossé et évolué et que ça la rendait fière !
Ton spectacle s’intitule « Heureux » ; est-ce qui te caractérise au quotidien ?
Mon one s’appelle « Heureux » car j’ai quitté ma vie d’avant qui était assez confortable pour partir là-dedans et aujourd’hui, je me rends compte que c’est beaucoup moins confortable car la vie d’artiste est assez compliquée, ce n’est pas un cliché mais c’est vraiment ça qui me rend heureux. J’ai envie de partager ce bonheur avec les gens en leur disant qu’il ne faut pas qu’ils hésitent à aller vers ce qui les rend heureux et non vers l’image qu’ils ont du bonheur. Ce qui rend heureux, ce n’est pas une bonne image sociale, c’est ce que l’on ressent soi-même.
As-tu d’autres projets et/ou actualités en parallèle à « Heureux » ?
Mon spectacle est encore très jeune et pour moi, c’est un laboratoire qui est amené à beaucoup bouger. Je travaille toujours de nouvelles blagues trois à quatre fois par semaine dans des plateaux d’humoristes car c’est là que se créé l’humour aujourd’hui à Paris. Je joue notamment les mardis à La Grange au 33 Comedy Club qui est un plateau que nous avons développé il y a deux ans avec deux copains Ghislain et Jean-Patrick. Nous en sommes très fiers, nous arrivons à faire de belles salles et nous avons nos habitués. A côté de cela, je suis au Fieald les dimanches. Je fais partie de l’équipe d’animation. Toutes les semaines, des artistes non auditionnés de tous horizons ont 5 minutes pour présenter un numéro sur la scène du Théâtre Trévise. C’est une pure scène ouverte. Entre les artistes, nous faisons des inter sketchs. C’est une très chouette aventure et c’est ma première expérience de groupe. J’y découvre d’autres techniques d’humour et l’esprit de troupe. Avant je n’aurais pas considéré une pièce de théâtre comme possible mais maintenant, cela me titille et je me dis que j’aimerais bien faire l’essai.
Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir te découvrir au Sonar't tous les mercredis ?
Venez vous éclater avec un mec heureux ! Nous allons essayer de laisser de côté les choses de nos vies durant une heure pour passer un bon moment ensemble. Et puis, pour le moment, c’est un spectacle au prix d’une bière… Vous ne prenez pas trop de risques !