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Anne Peko vous en dit plus sur son spectacle intitulé « Ma Cantate à Barbara » !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Laurent Zabulon

Photo Laurent Zabulon

Êtes-vous principalement comédienne ou chanteuse ?

Les deux, à vrai dire. C’est un équilibre que j’ai atteint.  Issue du théâtre,  je me positionne peut-être plus comme comédienne ou interprète. Chanter c’était aller plus loin, ça me semblait plus fort encore que de jouer… c’était comme un prolongement de la comédienne. Dans mes spectacles, je réunis ces 2 aspects.   

Pourquoi un hommage à Barbara ?

Il faut que je raconte la genèse de ce projet…Ce spectacle est dû au hasard de la création qui n’est jamais une ligne droite. J’avais un souvenir de petite fille de Barbara car elle est venue chanter quand j’étais enfant à Abidjan, ma ville natale. Plus tard, le 25 novembre 1997, soir de mon anniversaire, j’étais en concert dans le nord de la Hongrie, et j’apprends par fax, juste avant de rentrer sur scène, sa disparition. Barbara est morte dans la nuit du 24 au 25 novembre mais je ne connaissais presque rien d’elle. Les étudiants hongrois m’ont apporté le texte de« L’Aigle Noir ». L’émotion fut vive !  4 ans après, je créais un spectacle « D’Amsterdam A Göttingen » dans lequel je faisais se rencontrer Brel et Barbara. J’ai lu un article de la journaliste Sophie Delassein qui disait que Brel aurait voulu écrire une comédie musicale pour eux deux (mais il est décédé avant). Je me suis dit que c’était un signe protecteur pour moi. En travaillant ce spectacle, j’ai redécouvert l’œuvre de Barbara. Et j’ai eu envie, il y a cinq ans, de créer une première mouture de « Ma Cantate à Barbara »,  ce premier spectacle a eu beaucoup de succès et j’ai décidé de recreuser  ce travail avec passion et tendresse.  Ce spectacle a évolué, bougé et donné le projet actuel.

Photos Laurent Zabulon et © Claude Picasso

Photos Laurent Zabulon et © Claude Picasso

Que représente la grande dame brune pour vous ?

Barbara,  est pour moi une icône, une personnalité très particulière, une image de dame en noir, avec un univers très personnel, très singulier, sa silhouette, sa dégaine, son phrasé, et cette œuvre si riche, dense dans sa poésie et ses mélodies…C’est aussi une femme qui chante, une femme blessée, une femme amoureuse, une femme vivante, engagée dans le combat de vivre, une femme et une artiste qui s’est impliquée dans des causes humanitaires, un être avec des sentiments, qui se raconte, et ce qu’elle nous livre est universel, et résonne en chacun d’entre nous. C’est donc très familier. Le fait d’être comédienne m’a aidé à prendre une distance tout en me glissant dans sa peau.

Comment nous présenteriez-vous « Ma Cantate A Barbara » ?

Il était une fois une fée.

Une voyageuse, une reine de Saba.

Un oiseau de nuit… Barbara

Le ton est annoncé. On est parti dans le conte de fées et le voyage…

C’est un spectacle mis en scène, et non un tour de chant. C’est un voyage théâtral et musical dans les contrées de Barbara. Il démarre par une chanson sur le thème de l’enfance et se termine sur ce même thème.  Un hommage personnel, délicat et lumineux.  Il y a de la tendresse, de la drôlerie et de l’émotion…  J’y mets vraiment ma patte de comédienne, mon regard,  ma sensibilité et une distance tout en respectant l’univers de Barbara. Les chansons sont scénarisées. Même si nous avons toutes les deux des origines slaves, je n’ai pas voulu jouer la grande dame brune ; je suis une petite dame rousse. Je me suis glissée à côté d’elle je dirai, comme une sœur de cœur… J’ai mis une robe rouge et non pas noire, j’ai pris une distance sensible de façon à mieux la respecter et ne pas la trahir. Je me suis autorisée à appeler ce spectacle « Ma Cantate à Barbara », le titre m’est venu spontanément. C’est aussi ma cantate, il y a un peu un effet miroir ; ma cantate est ma ritournelle, c’est ma petite chanson au fond de moi pour elle. On rejoint bien entendu sa cantate qu’elle avait écrite et composée pour Liliane Benelli, la pianiste de ses débuts.  

Photo Henri Pinhas

Photo Henri Pinhas

Comment avez-vous choisi la vingtaine de chansons que vous réinterprétez ?

C’est toute une alchimie. Certaines, je les connaissais déjà . Ensuite je voulais des titres moins connus, et quelques uns plus fantaisistes. Je voulais ainsi pointer le côté léger, canaille de Barbara. Après m’être assuré que vocalement, elles me convenaient, il a fallu voir comment toutes ces chansons pouvaient s’assembler ou pas, construire la courbe du spectacle comment on pouvait  les réorchestrer surtout. Que ce choix colle à la dramaturgie musicale aussi.

Ne pas être dans le mimétisme était-ce primordial pour vous ?

Oui car ce serait une faute de goût que de mimer Barbara… sauf si  cet acte est assumé et qu’il participe d’un véritable acte artistique. Moi-même qui enseigne et transmets, je dis à mes élèves qu’il faut rester soi-même, capter ou prendre le meilleur de l’autre, mais c’est tout l’art de l’interprète.

Qui vous accompagne sur scène ?

En alternance, je suis accompagnée par Pierre-Michel Sivadier ou Jérémie Henan au piano et par Jean-Lou Descamps ou  Sylvain Rabourdin au violon et à la mandoline. Ce sont de magnifiques musiciens. Je travaille depuis longtemps avec Pierre-Michel et Jean-Lou mais j’ai constitué une équipe plus jeune pour le Festival Avignon en juillet dernier. Je me suis dit que la jeunesse des musiciens et leur énergie pouvait raviver une tendresse  sur le plateau, l’aspect ludique auquel  je tenais. Et puis j’aime  bouger les choses, bousculer un peu les codes… et prendre des risques. Je ne voulais pas d’un spectacle mélancolique, mais vif, vivant, joyeux, lumineux et de m’adapter à des partenaires musiciens différents sur scène était une chose vivifiante pour ma créativité. Je me suis dit aussi que leur jeunesse pouvait toucher des spectateurs plus jeunes. Je suis sure que Barbara aurait aimé cela.

Photo Laurent Zabulon

Photo Laurent Zabulon

Aviez-vous rencontré Barbara ?

Non, je ne l’ai vu qu’une fois, en tant que spectatrice, à Mogador en 1989. Autrement, comme je l’ai dit plus haut, j’ai entendu parler d’elle, petite fille, pour la première fois à Abidjan quand elle est venue chanter dans un cabaret « Le Refuge ». Elle venait faire le marché pas loin de chez moi alors nous aurions pu nous croiser !

Quel est votre titre préféré et pourquoi ?

Je n’ai pas de titre préféré.J’en aime plusieurs. « Ma Plus Belle Histoire D’Amour », « Vienne », « Drouot », « Marienbad »… mais tant d’autres aussi. Tout est beau !

Aimeriez-vous rendre hommage à d’autres artistes ?

Je l’ai déjà fait en rendant hommage à Piaf, Brel, Nougaro, à différents artistes dans un spectacle Jazz…Pourquoi ? Parce que je les aime et que je suis quelqu’un de très éclectique. Je suis curieuse et j’aime explorer des univers et styles différents.

Photo Laurent Zabulon

Photo Laurent Zabulon

Comment inviteriez-vous nos lecteurs à venir vous découvrir au Théâtre Des Variétés ?

Laissez vous prendre par la main, et si vous aimez Barbara, ne craignez rien. Je ne la trahis pas,  je la fais revivre à ma façon et le public qui aime Barbara m’est reconnaissant. Les témoignages des spectateurs abondent dans ce sens. En venant voir « Ma Cantate A Barbara », vous allez découvrir ou redécouvrir Barbara autrement ou pas. Vous vous direz à la fois que c’est elle et que ce ne l’est pas. Vous découvrirez Barbara et ça je vous l’offre et en même temps, vous me découvrirez moi. C’est un peu la règle du jeu mais c’est un beau jeu. Je m’offre doublement. « Ma Cantate A Barbara » pourrait être Une promenade avec Barbara.  Il s’agit d’un spectacle audacieux, original, moderne,  tout en étant très respectueux. « Subtil équilibre entre le respect de Barbara et l’originalité de l’interprétation. Un grand moment d’émotion » (paroles de spectateur).

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