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Rencontre avec Lonepsi un talent Rap à suivre de très près !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Ojoz

(c) Ojoz

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Mon nom de scène est Lonepsi, j’ai 23 ans et je me consacre exclusivement à la musique cette année. Je fais des études de psycho et auparavant, j’alternais les deux mais comme il se passait des choses sérieuses dans la musique, j’ai décidé de faire un choix provisoire pour ne m’atteler qu’à une tache. Je vogue entre Paris et sa banlieue et j’essaie d’écrire ce que je ressens. Je suis auteur, compositeur et interprète et je joue du piano et de la guitare.

D’où vient ton pseudo ?

Il vient du lycée. A l’époque, j’avais une bande de potes, nous étions trois et nous aimions bien la figure du triangle équilatérale pour nous représenter car nous étions tous les trois sur le même piédestal. Nous nous sommes appelés les Delta qui est une lettre de l’alphabet Grec et nous nous sommes dit que nous allions chacun prendre une lettre de l’alphabet Grec pour nous nommer. J’ai choisi Epsilon car j’aime bien la lettre E et le chiffre 5 et mes amis ont opté pour Alpha et Omega. Lors de mon premier événement de Rap, je devais freestyler sur un toit Parisien et un autre rappeur baptisé Epsilon était lui aussi à l’affiche et pour simplifier la tâche aux auditeurs pour qu’ils ne nous confondent pas, j’ai changé mon pseudo pour Lonepsi. Je suis très content de cette coïncidence et d’avoir changé de pseudonyme car j’ai l’impression que l’on entend différentes choses dans Lonepsi. On entend peut-être une racine Britannique qui fait penser à la solitude comme dans alone mais également le côté psi qui est à la toute fin alors qu’avant il était noyé dans le mot.

(c) Ojoz

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T’es-tu toujours destiné à la musique ?

Non, je ne me suis jamais destiné à la musique. Mes parents m’ont éduqué de façon à ce que mon avenir soit certain et que j’ai une valeur sure dans ma vie et aujourd’hui, il n’y a pas de secret, la valeur sure et un diplôme. Toutes les théories psychanalytiques que j’ai pu lire avant mon entrée à la fac m’ont passionné et j’ai décidé de m’orienter en psychologie. Je faisais de la musique à côté mais ce n’était qu’un pur divertissement. Petit à petit, la musique a pris une importance considérable dans ma vie et il s’est passé des choses tellement importantes et concrètes que je n’osais même pas imaginer que je me suis dit que je devais peut-être prendre mon destin en main afin de ne pas passer à côté de quelque chose et de ne rien regretter ; c’est pour cela que j’ai décidé de me consacrer exclusivement à la musique durant une année pour voir où cela peut m’emmener.

Comment nous présenterais-tu ton univers ?

Quand j’essaie de me représenter ma musique, je pense à ma chambre avec tout ce qu’il y a à l’intérieur ; c’est-à-dire mon piano, mon ordi, mon micro, ma guitare et toutes les idées qui s’y trouvent. C’est un endroit où je pense différemment par rapport à quand je suis dans un café ou dans le métro. Ma chambre est un endroit particulier où je puise mon inspiration et c’est vraiment une bulle. C’est ainsi que je présenterais mon univers qui se résume à une chambre d’où sortent mes écrits et toute ma musique.

Dans quoi puises-tu ton inspiration ?

Je pense que si j’avais la réponse à cette question, je n’aurais plus d’inspiration car je crois que c’est quelque chose de mystérieux que l’on ne peut pas dénommer. Parfois, l’inspiration me vient toute seule comme par exemple, en croisant quelqu’un qui va me rappeler un camarade d’école que je n’ai pas vu depuis dix ans ; parfois, c’est un mot que je vais entendre à la radio ou que je vais lire dans un livre et qui va me transcender et dont je vais faire un titre. Je dois dire que quand j’étais en psychologie, j’avais un quotidien très intense et très systématisé et pour ne pas être aliéné du métro-boulot-dodo, je cherchais des détails qui puissent changer mon quotidien et ce sont ces petits détails qui m’inspirent énormément.

(c) Ojoz

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De quoi parles-tu dans les textes de « Sans Dire Adieu » ?

Je parle de l’amitié, de souvenirs de mon passé, de mon enfance, de relations amoureuses, d’espoir, de désir, des choses qui me sont propres.

D’où te vient ton goût pour les bons mots ?

On m’a déjà posé cette question et un souvenir m’est venu comme un flash. L’été de mes 6 ans, j’étais dans mon jardin et je m’entrainais à jongler avec la balle de foot. Mon père, qui était assis sur une chaise, lisait un poème de Victor Hugo et il m’a proposé de l’apprendre par cœur avec lui. Je lui ai répondu non très sèchement et j’ai continué à jouer au football. Je pense que j’y ai repensé tous les étés quand je jouais au foot, ça revenait toujours avec un sentiment de culpabilité important et je pense que si j’ai ce gout-là pour les bons mots, c’est pour réparer quelque chose qui m’a « traumatisé » pendant mon enfance, à savoir décevoir mon père. J’ai voulu lui montrer que je pouvais apprendre des poèmes par cœur et pourquoi pas en faire.

A l’avenir, penses-tu tenter l’aventure littéraire en parallèle à une carrière musicale ?

Pour l’instant, non car je n’aime pas dissiper mon énergie. J’aime faire les choses à 100%. J’éprouve énormément d’affection pour tout ce qui touche à la littérature, je fantasme d’être un écrivain mais ce n’est pas du tout là où je me projette dans l’avenir. C’est plus un rêve que j’imagine ne jamais s’exaucer. Aujourd’hui, je veux mettre mon énergie dans l’écriture de la musique. J’ai du mal à me projeter dans l’avenir et du coup, je ne peux pas savoir si un jour, je serai écrivain.

(c) Ojoz

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D’où est venue l’idée de développer « Le Chien Et Le Flacon » le poème de Charles Baudelaire ?

Je lisais un recueil de poèmes de Baudelaire et celui-ci m’a perturbé car il n’était pas aussi bien écrit que les autres. Je me suis demandé comment cela pouvait-il se faire qu’il y ait un tel décalage entre le poème précédent, « Le Chien Et Le Flacon » et celui d’après. Je me suis demandé pourquoi l’avait-il gardé. J’étais passé à côté de ce poème, des années avant et j’ai décidé de rester bloqué dessus en me disant que s’il n’y avait pas de la beauté dans les mots, il devait y avoir une idée qui se cachait derrière. Quand j’ai essayé de m’approprier ce poème, j’ai réussi à faire un pont entre ce que dit Baudelaire et entre ce qui arrive dans l’industrie musicale. J’en ai parlé avec des potes dans une soirée, j’ai fait l’analogie entre ce que critique Baudelaire dans ce poème et notre époque actuelle et à la fin de mon discours, mes amis m’ont dit qu’il fallait que j’en fasse un morceau. Normalement, je chante, je rappe mais j’ai trouvé un compromis pour ce titre. J’ai mis une instru très orchestrale sur laquelle je parle.

Comment considères-tu « Sans Dire Adieu » par rapport à l’album « Les Premiers Sons Du Reste De Ma Vie » ?

J’ai l’impression qu’il n’y a aucun élément de comparaison. Je n’ai presque pas conçu « Les Premiers Sons Du Reste De Ma Vie » car j’ai fait quatorze morceaux et au bout du quatorzième, une fois qu’ils étaient sortis, j’ai décidé de les réunir pour que mes auditeurs puissent un peu se repérer dans ma discographie. J’ai construit ce projet une fois qu’il était déjà fini. Tandis que pour « Sans Dire Adieu », c’était un désir de ma part de construire un projet. J’ai construit ces neuf titres en partant de zéro et j’ai l’impression que ce projet est cohérent dans le style de mes textes mais aussi dans les choix artistiques au niveau de l’instrumental alors qu’il y a beaucoup de contrastes entre chaque morceau dans « Les Premiers Sons Du Reste De Ma Vie ».

(c) Ojoz

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Peux-tu nous en dire plus sur la pochette illustrant ton nouveau disque ?

Je suis un fan de manga et surtout des films de Miyazaki. « Le Voyage de Chihiro », « Le Château Ambulant », « Le Château Dans Le Ciel » sont des films qui m’ont transcendé. J’adore toutes les leçons qui sont soit explicites soit que l’on s’invente et que l’on tire de ces films. J’adore les musiques qui s’y trouvent tout comme les esthétiques et les univers. Je me suis dit pourquoi pas faire quelque chose que j’aime sur ma pochette. J’ai proposé à mon frère qui a un certain talent pour le dessin de faire la pochette de mon album en lui disant vaguement mes idées. Nous nous sommes acheté une tablette graphique pour l’occasion et il a dessiné la pochette tout seul.

Quel serait le meilleur titre pour te découvrir et pourquoi celui-là en particulier ?

C’est une question très difficile car il n’y a pas un morceau qui puisse résumer tous les autres ; ni en termes d’instru, d’écriture ou de flow. Si on tombe sur un morceau et que l’on s’arrête là, on me définira mal à coup sûr car cela ne représentera qu’une couleur parmi plusieurs. Peut-être que si je prenais trois titres en disant que cela peut résumer approximativement mon univers, je dirais « Le Loup Des Steppes », « La Signification Du Verbe Oublier » et « Inexprimable ». Il y a dans ces morceaux à peu près toutes les couleurs que j’aime entendre au niveau de l’instrumental et ils me correspondent textuellement.

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