Clint Slate vous présente « Woodn Bones » son second album !
Peux-tu te présenter personnellement à nos lecteurs et nous en dire plus sur ta carrière de musicien ?
Je m’appelle Gregg, je suis musicien depuis une vingtaine d’années et professionnel depuis une quinzaine d’années. Je suis multi-instrumentiste autodidacte et je te dirais que je suis tombé dedans tout petit. En 1992, j’ai vu le concert hommage à Freddie Mercury et j’ai halluciné ce soir-là. Tous ces artistes réunis sur scène de façon très positive m’ont donné envie de faire de la musique. Ça m’a surtout donné envie de me mettre à la batterie même si mes parents n’ont pas forcément bien pris la chose (rires). J’ai trouvé une vieille guitare dans le grenier et à l’aide de deux radiocassettes, je m’enregistrais en alternant guitare, batterie et tout ce qui me tombait sous la main. Mon instrument principal reste la guitare mais je me considère plus comme un musicien que comme un guitariste. Par la suite, j’ai intégré pas mal de projets, j’en ai dirigé beaucoup, j’ai eu des groupes, j’ai accompagné des artistes et cela fait maintenant douze ans que je fais partie du Fieald, la plus ancienne scène ouverte de Paris. Je te dirais que le Fieald m’a tout appris car c’est une très bonne école et j’y ai rencontré énormément de bons musiciens.
Clint Slate est-il réellement un projet solo ?
Oui et non car quand j’ai créé ce projet musical, je cherchais juste à redémarrer à zéro. J’étais à une période de ma vie où j’avais besoin d’aller au bout de choses plus personnelles. Le travail collectif, c’est bien mais cela créé aussi des frustrations. Je suis un peu jusqu’au-boutiste concernant le résultat, j’ai besoin que ça marche tel que je l’entends et j’ai décidé de laisser tous mes autres projets car j’avais le sentiment d’être arrivé à la fin d’un cycle. Avec « Before The Dark », pour la première fois, je me suis dit que j’allais allé au bout de ce que j’avais dans la tête. Je me suis enfermé durant trois mois et j’ai réalisé ce premier album, qu’on pourrait définir comme « solo » puisque j’ai joué tous les instruments, même si j’ai été rejoint par trois invités. Ce n’est pas juste moi avec une guitare, ce sont douze morceaux qui racontent quelque chose sur la longueur. Après, cet album est solo sans l’être rien qu’au niveau de l’emballage : J’ai toujours considéré la musique comme quelque chose de global, avec un aspect visuel très important et Christophe Castejon, avec qui j’ai créé les visuels, est indissociable de ce projet. Quand cet album a été présenté sur scène, il l’a été avec trois excellents musiciens et de manière scénographiée, avec des vidéos, une voix off… Avec Tony, le régisseur sans qui je n’aurais rien pu faire, nous avons créé quelque chose d’inédit et d’immersif. En partant de cela, je me suis dit que Clint Slate allait me servir de bannière tout en me permettant de « pousser les murs ». Pour « Woodn Bones », nous sommes trente mais cela reste mes chansons. J’aime l’idée du projet solo à plusieurs.
D’où vient le pseudo Clint Slate ?
Je ne me voyais pas évoluer sur scène sous mon nom. C’est un jeu de mot sur « clean slate » qui signifie « ardoise effacée » en français. Je voulais que ce pseudo me parle et que cela représente quelque chose pour moi. Les anglophones pigent le jeu de mot et j’aime le fait de m’être créé un nouveau personnage sans m’en rendre compte. Je peux donner à Clint Slate l’identité que je veux, cela me libère.
Que s’est-il passé entre la sortie de « Before The Dark » fin 2015 et l’arrivée de « Woodn Bones » qui vient de sortir ?
Nous avons réalisé un clip pour la chanson « Till Death (Do Us Part) » qui était une vidéo chorégraphiée avec deux danseurs afin de montrer différentes phases dans une relation. Je l’ai co-réalisé avec Valentin Rey, un pote qui est très doué. Nous avons fait le spectacle scénographié de l’album et nous l’avons joué une quinzaine de fois. J’ai continué à écrire durant cette période et cela fait un an et demi que je suis sur un troisième album concept qui me prend un temps fou mais que je laisse venir. Entre temps, j’ai fait « Woodn Bones » que je voyais comme une pause mais cela m’a pris trois mois 24h/24 rien que pour le mettre en place.
Peux-tu nous dire ce qui fait l’originalité de l’enregistrement de ton second album ?
Je me suis dit que je voulais faire un album acoustique, plus simple et plus direct. Ça partait bien mais je me suis dit que c’était trop facile et que nous allions l’enregistrer en direct sur Internet depuis le Théâtre Trévise, qui est un peu ma deuxième maison. Après j’ai eu l’idée de l’enregistrer en une seule prise et avec trente musiciens. Quand j’ai annoncé cela aux dits musiciens, j’ai eu des silences et des « mais pourquoi ?! ». Finalement, nous nous sommes réunis, nous avons bossé d’arrache-pied et tout le monde a fait un travail de dingue pour que l’album puisse voir le jour. Nous avons réussi à tout gérer et à tout faire mais cela reste le projet le plus stressant que j’ai pu monter. Je ne pourrai jamais assez remercier toutes celles et tous ceux qui ont donné leur temps et leur énergie pour que cette idée abracadabrante existe et que le pari soit réussi. Sans eux, « Woodn Bones » n’existerait pas.
Comment est venue cette idée d’enregistrement en direct sur le Net ?
J’ai eu cette idée fin aout 2016. Personne ne l’avait fait auparavant. Je te dirais que j’ai toujours besoin de repousser mes limites car si je tombe sur quelque chose que je sais déjà faire, je m’ennuie un peu. Le challenge était de savoir comment j’allais gérer cela et si j’allais y arriver. Cela m’a obligé à travailler différemment mon instrument, ma voix, mes arrangements et le placement. Avec tous les moyens que l’on a maintenant, enregistrer un album est relativement simple, mais dans le cas présent, je voulais proposer quelque chose qui ne se fait pas habituellement ou plus. On retrouve dans ce disque un peu de l’immédiateté de la Motown.
Comment as-tu géré la « logistique » ?
Difficilement ! Au départ, nous aurions dû être cinq ou six musiciens mais en plus du piano, j’ai voulu ajouter une chorale sur le projet, un saxophoniste de Jazz et un accordéoniste. Une fois que nous avons eu tous ces gens-là, il y avait l’aspect technique à gérer avec les régisseurs. On s’est posé la question du tournage, un réalisateur est venu avec huit caméras et un mélangeur mais là où nous avons le plus galéré a été quand il a fallu uploader ça sur Internet. Ça devient compliqué quand tu es dans un théâtre avec une structure métallique où les ondes ne passent pas. Avec les techniciens, nous avons cherché des solutions et nous avons fait des tests. Heureusement, tout a fonctionné le jour J.
Y-a-t-il eu d’autres spécificités par rapport à ce tournage ?
Dans la série « quitte à avoir des idées farfelues », nous avons rajouté un deuxième plan. Le jour même, on pouvait voir la vidéo en multi-cam, cliquer et changer de plan pour voir une Go-Pro qui se baladait dans la salle avec un micro holophonique, dont la spécificité est d’être à 360 degrés. Le principe était d’être une petite souris pendant l’enregistrement. Selon où était placée la caméra, le spectateur entendait plus ou moins certains instruments, comme s’il était dans la pièce.
Quels ont été les impératifs d’un tel enregistrement ?
Il fallait ne pas oublier qu’un théâtre n’est pas un studio d’enregistrement. Il y a une résonance particulière et de ce fait, le placement visuel des instruments n’est pas un hasard. Par exemple, il fallait éloigner la batterie de la chorale. Nous avons joué les dix titres sans pause, cela peut sembler court mais jouer sans fausse note quand tu es hyper stressé parce que tu sais que tu n’as qu’une prise et donc aucun droit à l’erreur, ça demande beaucoup de concentration. Nous avions un contact visuel les uns avec les autres mais nous nous entendions juste via des earplugs, que les ¾ d’entre nous n’avaient jamais utilisé.
De quoi parlent les chansons de « Woodn Bones » ?
Les thèmes de l’album sont très variés. Par exemple, « Runaway » parle d’un type qui a besoin de tailler la route et je pense qu’une part de moi se reconnait là-dedans. « Dead Of Night » est une chanson sur les monstres que nous avons sous notre lit. Je voyais cette chanson comme un hommage au croquemitaine. La chanson dont je suis le plus fier est « Flowers », ce titre met en scène un homme qui parle à sa femme mais… Il y a un twist à la fin de la chanson. Généralement, je n’aime pas expliquer mes chansons car je trouve ça fun que chacun puisse se raconter son propre film.
Cet album va-t-il être défendu dans des lieux atypiques ?
Idéalement, j’adorerais jouer dans une église. J’aimerais beaucoup aussi faire une espèce de happening dehors au milieu de la passerelle Simone-de-Beauvoir près de la Bibliothèque François Mitterrand. Au final, un album est constitué de polaroids et les chansons continuent d’évoluer après, cela ne veut pas dire que nous présenterons les titres à trente sur scène. Mais cela ne veut pas dire non plus que nous ne le ferons pas.
Clint Slate - Long Way From Home ('Woodn Bones' #8)
8 - Long Way From Home 'Woodn Bones', Clint Slate's second album, was recorded live on the Internet from a theater and in a single take on Nov 29, 2016. It is now available: Amazon ...
Woodn Bones par Clint Slate sur Apple Music
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