Rencontre pleine d’humour avec la comédienne Dominique De Lacoste !
Comment présenteriez-vous la pièce Marié A Tout Prix dans laquelle vous partagez l’affiche avec Thierry Becarro ?
Marié A Tout Prix est un peu une satire sociale et comique à deux personnages. Thierry Becarro interprète un individu un peu ruiné qui vient de façon très malsaine taper son pauvre grand-père qu’il n’a pas vu depuis une éternité, il a besoin de beaucoup d’argent et comme il sait que le grand-père est riche, il vient essayer d’hériter un peu de son aïeul. Pour ma part, je joue l’aide ménagère, la dame de compagnie qui s’occupe du grand-père depuis pas mal de temps même si elle est en remplacement. C’est une femme très saine, elle est assise sur ses deux jambes et elle est nature. L’autre arrive assez odieux, il se croit chez lui et il est insupportable mais petit à petit, elle va essayer de le faire sortir de ses retranchements et d’être beaucoup plus positif et elle va tout faire pour l’aider à trouver une femme car son grand-père a décidé de le faire hériter à condition qu’il se marie dans les dix jours, ce qui est absolument impossible. Elle invente un système ingénieux pour le sortir de sa mélancolie car ce petit fils vient de se faire larguer par une énième gonzesse. Elle arrive à le dérider grâce à sa bonne humeur et à son côté terrien. La fin de la pièce est beaucoup plus positive, dire qu’ils deviennent copains serait un grand mot mais en tout cas, ils deviennent plus complices.
Qui est votre personnage ?
Mon personnage s’appelle Corinne Monge, elle a une cinquantaine d’années comme moi, elle est mariée et heureuse dans sa vie familiale, elle est un peu à la fois aide ménagère et dame de compagnie et elle s’occupe de ce fameux grand-père que nous ne voyons jamais mais que l’on devine et qu’elle aime apparemment beaucoup. Elle a son franc parlé et elle ne se laisse pas faire, elle dit des trucs vrais, elle est réaliste et sensible en même temps. C’est quelqu’un de sensé, de très positive, elle est marrante, elle aime rigoler et elle est assez vive d’esprit. C’est une bonne nature. Comme le grand-père est immobilisé, elle fait un peu comme si elle était chez elle, on imagine qu’elle est là tous les jours et un certain nombre d’heures par jour, faisant le ménage, la lessive, préparant à manger… elle a donc pris ses marques et elle remet le petit fils à sa place assez rapidement.
Que mettriez-vous en avant dans ce rôle ?
J’ai aimé le challenge de jouer d’autres personnages ainsi que le fait de se déguiser très vite et c’est quelque chose que j’aime beaucoup. J’aime le côté positif de mon personnage, ce n’est pas une grincheuse, ce n’est pas une râleuse, ce n’est pas une Gisèle. C’est une femme marrante et contemporaine même si elle a un tablier pour travailler, elle ne s’habille pas comme cela dans la vie !
Vous interprétez « plusieurs personnages » dans cette pièce, avez-vous toujours aimé les déguisements ?
Oui, depuis toute petite, j’ai toujours aimé me déguiser. Quand j’étais enfant, il y avait à la télévision Au Théâtre Ce Soir, c’était une fois par semaine et je préférais que l’on me prive de dessert plutôt que de l’émission, c’était la pire punition pour moi. On la regardait en famille et les vacances d’après quand j’avais vu une pièce qui me plaisait avec par exemple Rosy Varte ou Maria Pacôme, je refaisais la pièce comme si je l’avais vue la veille, je jouais le rôle principal et mes cousins interprétaient les autres personnages, ma mère nous faisait des costumes et elle nous aidait à nous maquiller et nous jouions pour les oncles et les tantes, mon grand-père nous donnait un petit billet et nous étions heureux. Dire qu’à dix ans, je voulais faire ce métier, ce n’est pas vrai mais j’ai toujours aimé me déguiser.
Comment qualifieriez-vous votre duo avec Thierry Beccaro ?
Sur scène, il y a une vraie communion, elle le malmène un peu, elle mène la danse, lui est d’abord désagréable puis il se laisse entraîner, il la suit et Thierry est un peu comme cela dans la vie, je pense que c’est à mon personnage d’envoyer le rythme dans cette pièce, sans surjouer car il faut que ce soir réaliste et plausible. En dehors de la scène, Thierry et moi nous nous entendons très bien.
Vous connaissiez-vous avant de partager la scène du Théâtre Edgar ?
Oui mais pas très bien, on se connaissait par rapport à la télé, je l’avais rencontré à l’époque de Matin Bonheur, il y a environ 25 ans et puis nous nous étions revus quand Thierry présentait 25 Degrés A L’Ombre et nous nous étions croisés une fois ou deux quand nous étions dans jurés dans des festivals de théâtre. C’est lui qui a eu l’idée de rejouer cette pièce et c’est Thierry qui a pensé à moi. Nous avons beaucoup fait retravailler la pièce à Nicolas Hirgair car nous voulions nous éloigner du café théâtre.
Avez-vous toujours vu votre carrière dans l’humour ?
Oui, je dois dire pas mal quand même mais je rêve aussi de jouer d’autres choses… Je suis cataloguée Vamp, je n’y peux rien mais maintenant j’en ai un peu le contrecoup, c’est un peu pénible car pour beaucoup, je suis une Vamp et je ne peux pas jouer autre chose. Comme on ne connait pas mon visage, les gens ne sortent pas de cet univers là et j’en paye un peu le prix. Je crois que l’humour est ma patte, j’aime ça, j’aime faire rire et j’assume ! Je pense que c’est important de faire rire et je sais le faire, ça ne me dérange pas du tout, bien au contraire.
Comment est né votre fameux personnage de Gisèle Rouleau ? Aviez-vous des points communs ?
Gisèle est née avec ma copine Nicole Avezard car nous passions notre temps à nous déguiser dans des soirées de copains. Au début, nous avions notre spectacle de café théâtre avec nos personnages de Praline et Berlingote, nous avions plein de sketchs et c’est à Avignon où nous faisions pas mal de parades de rue que nous nous sommes grimées avec ces robes immondes, nous nous arrêtions et nous épluchions des poireaux en disant des conneries, les gens nous suivaient et ils se marraient. Nous démarrions à l’époque notre spectacle de Praline et Berlingote avec ces deux bonnes femmes. A force de nous voir jouer ces deux bonnes femmes, on nous demandait de faire un spectacle avec elles et c’est né comme ça. C’est un producteur qui nous a appelé Les Vamps et le décalage était très drôle car on était loin d’être des pin-up. En quoi Gisèle me ressemble ? C’est mon côté négatif et de façon exacerbé, j’ai tendance à avoir un caractère fort dans la vie, j’ai du tempérament et je gueule souvent mais je ne suis pas méchante dans la vie comme peut l’être Gisèle. Nos personnages représentaient un peu nos mauvais travers poussés au paroxysme en se disant justement qu’on espère qu’on ne sera pas pareilles au même âge !
Est-ce un avantage d’être connue sans forcément être reconnue dans la rue ?
C’est très intéressant comme question, c’est un avantage car j’ai toujours pu faire mes courses tranquille, emmener mon fils à l’école, me balader partout sans être alpaguée et ce n’est pas le cas de tout le monde mais c’est un inconvénient car les gens ne me connaissent que sous ce costume, ils ne connaissent pas mon visage, quand on dit Dominique De Lacoste, on ne sait pas qui c’est, il faut tout de suite donner la référence des Vamps. Je ne peux pas éternellement faire ce personnage, il faudrait que j’arrive à avoir un rôle qui me sorte vraiment de cela et comme j’espère jouer jusqu’à 80 ans, cela viendra !
Qu’aimeriez-vous explorer artistiquement parlant à l’avenir ?
C’est très varié, cela peut aller de La Folle De Chaillot aux Joyeuses Commères de Windsor de Shakespeare car j’aime les rôles avec du tempérament, je ne pourrais pas jouer quelqu’un de timide ou de discret, on ne me croirait pas une demi seconde. Si on me proposait un téléfilm ou un film avec un rôle de flic, d’avocate ou de toubib, je serais preneuse ! J’adorerais un rôle où il y a des belles choses à défendre. J’ai déjà joué beaucoup de choses très variées comme du Brecht, du Dario Fo, j’ai interprété Cassandre dans La Guerre De Troie N’Aura Pas Lieu, j’ai joué Camille dans Le Cid…
Est-ce l’écriture vous tenterait ?
Oui mais je l’ai fait avec Les Vamps, nous avons crée nos propres personnages, c’est pour cela que nous nous sommes bien servis, un peu comme Balasko avec Gazon Maudit ou Arlette. J’ai la chance d’avoir un auteur formidable, Jean-Marie Chevret a beaucoup écrit pour moi et j’en suis très heureuse, il écrit tellement bien qu’honnêtement je n’ai pas envie de m’écrire un spectacle seule car je n’ai pas envie de me planter et ce n’est pas facile. Je vous répondrais pourquoi pas mais ce n’est vraiment pas d’actualité pour le moment.
Quels sont vos projets pour l’année 2016 ?
Je vais me prendre quelques mois de repos car nous avons joué durant un an et demi, je vais rentrer chez moi et je vais profiter des miens. J’ai un beau projet théâtral qui s’appelle Vive Le Marié, c’est une pièce de Jean-Marie Cheveret sur le mariage pour tous, je ne sais pas si elle va se monter en 2016 mais c’est en discussion. C’est une fable sociale comme je les aime sur un sujet d’actualité, il y aura un conflit des genres sociaux dans des familles où les fils qui sont amoureux auront décidé de se marier…
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